Marathon des leveurs de coude


LE MARATHON DES LEVEURS DE COUDE…

« Tout le reste n’est que litres et ratures…« 

S’il est des traditions que le XXème a réussi à entretenir, le Marathon des leveurs de coude est un évènement que l’on placerait haut la main sur une des trois premières places du podium des réussites en terme d’amitié, d’esprit libre et festif, presqu’une fête de quartier pourrait on dire… Celui de St Germain des Près à Paris, un haut lieu de la vie intellectuelle et culturelle parisienne.

Remplacez les 42 kilomètres d’un marathon classique par 42 bars et vous obtenez la plus belle tournée des grands ducs de la capitale. Sûrement aussi éprouvante qu’un vrai marathon, cette compétition montre que l’esprit étudiant du 6ème arrondissement vit encore

A l’origine du MLC, on trouve Jean Cormier (Grand Reporter au Parisien, Ecrivain et Cinéaste). C’est dans un article de la revue Quat’saisons en 1985 que se trouvent les premières lignes de ce projet. Jean Cormier y imagine une fête dans le quartier de St Germain des Près où il souhaite retrouver l’esprit festif des fêtes du Pays Basque dont il est originaire. Le premier marathon débute en 1987, année de la première Coupe du Monde de rugby en Nouvelle-Zelande. Le ballon ovale et les individus qui gravitent autour du rugby ont toujours eu la primauté pour participer à cet évènement. Aujourd’hui le cercle s’est étendu au delà du rayon rugbystique, et c’est le sens de la fête qui l’emporte.

La feuille de mission ? Boire 3 cl de vin dans 42 bars et restaurants représentatifs de Saint-Germain, tout en restant dignes et groupés. Groupés, car, comme le rugby, le Marathon des Leveurs de coude est avant tout une histoire d’équipe. Une vingtaine d’équipes, en l’occurrence, composée de dix membres chacune. Un marathon qui ne peut se permettre d’être ouvert au grand public et s’organise sur invitation. C’est dans cet esprit que le marathon s’organise toujours en semaine…

Le personnage d’Antoine Blondin gravite depuis l’origine autour du MLC. Il décède en 1991, mais dès le premier marathon en 1987 on lui rend hommage. Il a marqué le quartier de St Germain des Près de ses frasques, jouant à la corrida avec les voitures, multipliant les visites dans les bars et collectionnant les arrestations dans un état d’ébriété avancée, bref un exemple de vie pour tout marathonien de la soif ! Une affiche le citant est toujours là pour rappeler que « Tout le reste n’est que litres et ratures…« 

Et le SCUF dans tout ça ? Il est aussi de la fête depuis le début de ce carnaval de rue. Jean Cormier a toujours était un amoureux du rugby et a toujours eu une certaine amitié pour notre club noir&blanc. Jean Hospital, qui a vécu sa jeunesse dans le 6ème, connaît Cormier depuis 1968 où il se souvient de frasques nocturnes du côté du bistrot Le Courrier de Lyon. Alors c’est tout naturellement que le SCUF a déposé sa candidature en 1987 pour participer à la fête et qu’il y ait toujours dignement représenté depuis 30ans.

Wlad et son téléphone portable…

Si on devait choisir un scufiste emblématique autour du MLC, il ne fait aucun doute que Wladimir Hagondokoff ferait l’unanimité. Le Prince des Carpates joua de 1967 à 1980 au SCUF et reste dès lors un des principaux supporters du club, toujours là en tribune le dimanche Porte Pouchet… Daniel Bourrel n’est pas loin pour lui chipper cette première place quand même… Un hommage est toujours rendu lors de la messe précédent le marathon a Bruno Martin-Neuville, l’Amiral et le Président de nombreux scufistes grisonnant… Evidemment on en oubliera un grand nombre, mais on peut quand même citer quelques noms qui ont su animer avec vigueur les 42 bistrots du quartier St Germain, on pense notamment à : JY Hamet, Thierry Bourrel, les frères Potier, P. Auriacombe, Isnard, G. Gervais, L. Laguerre, F. Barré, C. Laisné, Pascal Vinsonneau, Jean-Louis Inard, Xavier Hutet…

En 2017, le MLC fêtait sa 15ème édition, alors à dans deux ans !

Photos de Gerard Potier…