SCUF Rugby

Lionel BUSSON

Lionel BUSSON, Président du SCUF Rugby depuis 2003

 

 

Tes débuts au rugby ?

J’ai débuté le Rugby au Scuf, en junior, en septembre 1988. J’y ai été amené par un « fils de.. », Olivier BANCAUD, avec qui j’étais en Terminale au Lycée Montaigne. J’ai rencontré Jérôme HOSPITAL (un vrai bourrin, obsédé par la mêlée et les nanas), puis Jean-Marc HANNA, Bruno NABET (à l’époque néo-punk), puis, plus tard, Thomas SCHWARTZ, mes amis à vie. J’avais pas mal pratiqué le hand en scolaire, et j’adorai l’engagement physique de ce sport. Il était donc naturel que je m’essaie au Rugby, attiré que j’étais par la dimension humaine et, déjà, par les valeurs véhiculées par ce jeu. Nous étions entraînés par Christian POULIQUEN, qui, je crois a énormément compté pour notre génération, notamment pour Jérôme et Jean-Marc, qui ont adoré les massages à califourchon prodigués, après les matches, par notre druide ! Mon premier contact avec ce sport aura été un tampon monumental asséné par Fred BUTEZ, un très bon joueur. J’ai adoré ! J’étais conquis. Ma seule « infidélité » au Scuf aura été de jouer pour l’Université Paris II-Assas, où nous nous évertuions à remporter le prix de l’équipe la moins fair-play !

Tu as toujours faim sur le terrain ou as-tu plus la sensation de dépanner ?

Je suis toujours entré sur le terrain avec une énorme envie, lorsque je jouais derrière (pendant trop longtemps !) et, a fortiori, lorsque j’ai joué devant. Il valait mieux, vu mon gabarit et ma connaissance toute relative et très personnelle du jeu. Je suis plutôt adepte d’une motivation « à l’ancienne », avec larmes dans les vestiaires et appel à la patrie en danger, style Lutèce en danger ou le dernier carré à Waterloo ! Mais, il est vrai que plus j’avance en âge, plus l’entraînement et l’avant-match me pèsent. Cependant, une fois sur le terrain, l’envie et la passion me reprennent. C’est ainsi que j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer en Réserve cette année, avec les frères Hospitaux et Schwartz ou avec les juniors qui sont montés. J’ai aussi retrouvé avec bonheur l’ivresse du vestiaire de l’équipe 1, la pression et l’obsession de la victoire, lorsque j’ai joué contre Alfortville et Senlis. Dans ces conditions, c’est bien volontiers que j’ai accepté de jouer des bribes de matches, dans quelque équipe que ce soit.

Tu comptes prendre ta retraite sportive bientôt ou attends-tu de faire la transition avec tes fils ?

La fin approche !! J’adorerai sincèrement jouer en équipe 3, la saison prochaine, avec Jérôme et Thomas. Place aux plus jeunes qui, comme les juniors l’ont démontré cette saison, ont largement démontré qu’ils avaient leur place en Réserve et en équipe 1, même si, de temps en temps, un peu d’expérience…. ! Mais il faudrait alors que je cède mon fauteuil. Or, les candidats ne sont pas légion ! Il est certain que ce doit être émouvant et amusant de jouer contre ses fils. On peut leur mettre des claques sans crainte de représailles maternelles ! Les « fils de » de ma génération ont joué contre leur (leurs ?) père (s), et je crois que ça été un grand moment !

En 2003, tu succèdes à Michel HOSPITAL à la présidence du SCUF. T’attendais-tu à être autant monopolisé par la gestion du club ?

Non, absolument pas. Les joueurs n’ont pas idée de l’investissement en temps et en énergie que cette fonction représente. Et encore, j’ai énormément délégué la gestion des équipes de jeunes, n’intervenant que pour les choix importants ou pour donner les grandes orientations. Si je ne m’étais pas organisé, je serai divorcé et j’aurai quitté mon Cabinet ! J’ai eu la chance d’être entouré par des types formidables, qui se donnent corps et âme pour le Club, comme Laurent LAGUERRE, Peter MACNAUGHTON, Pierre AURIACOMBE, Daniel SAMPERMANS ou François GUILLERMET. Laurent Laguerre, en dépit de son sacré fichu caractère, est une personne incontournable, LA cheville ouvrière du Club, il faut que tout le monde en ait bien conscience.

Es-tu satisfait de ton bilan ?

Bilan ? Ca évoque un peu la fin, non ? Pour être sincère, je ne peux pas être pas satisfait de mon bilan. Je m’étais engagé à remonter le Club en Fédérale 3. Or, nous venons juste de remonter en Honneur ! Ceci étant, je suis satisfait par le fait que le Club est toujours là, en bonne santé sur le plan des effectifs, à l’équilibre sur le plan financier. Je n’ai rien révolutionné, contrairement à ce que j’envisageai de faire. J’ai fédéré des personnes, leur ai donné envie de continuer (D. Sampermans, F. Guillermet, JF. Richard) de me suivre (Max Hospital, J. Riboulet, J. Sans, M. Bonthoux) et de travailler ensemble alors que tout le monde me soutenait le contraire. (J’ai également tenté des paris personnels avec des joueurs qui se sont avérés gagnants (G. Constant) ou non. Dans les deux cas, j’ai ma part de responsabilité. J’ai donc assuré une continuité dans un environnement sportif parisien (RCP XV, Finances), logistique (terrains) et administratif toujours plus contraignant. Dans toutes les sections, nous sommes à notre place. L’École de rugby est l’une des plus importante d’Île-de-France, en effectif. Elle est invitée à beaucoup de tournois, car « l’ovalie » apprécie le comportement de nos jeunes joueurs. Les Cadets ont bénéficié, cette saison, du management de P. Macnaugthon. Deux équipes ont été inscrites, l’une en Teulière (à XV), l’autre en Territorial (à XII). La Teulière joue, le 6 mai 2007, à Carpentier, une finale de secteur contre Val de Seine. Nous avons engagé nos juniors en Balandrade, pour qu’ils jouent plus que la saison dernière. Le niveau était bien évidemment plus élevé pour nos joueurs, qui, au surplus, ont du faire face à la montée en seniors de très bon éléments, comme Tanguy ou Adrien. Les seniors sont à leur place. Nous aurions pu viser la 3e place, mais je n’oublie pas que nous n’étions pas très loin non plus des derniers. Je suis un peu amer, car j’ai vu des choses, c’est-à-dire du jeu et un état d’esprit, que ne m’attendais pas à voir cette année, que ce soit contre Montmorency, à l’aller, contre Versailles (quel beau match, chez eux !) ou Vincennes. J’ai par contre assisté à un match indigne des joueurs, contre Montmorency, à Pershing. La fin de saison, je ne la juge pas, puisqu’il s’agissait de mettre en place un nouveau jeu, pour la future saison, et par la-même, démontrer aux joueurs qu’un gros volume de jeu appelle beaucoup de travail (et un peu d’humilité)

Quel est ton projet à moyen terme pour le SCUF, et comment comptes-tu le mener, même en rêvant ? Sinon, que te manque-t-il pour le mener.

J’ai plein de projets, ce ne sont pas Max Hospital et J. Riboulet qui me contrediront ! Je vais m’attacher à labelliser l’École de rugby, pour lui donner plus de moyens. Je souhaite également créer une section féminine, ce que je n’ai pu faire cette saison, faute de dirigeants. Les Cadets doivent au minimum évoluer en Teulière en attendant, un jour, pourquoi pas une Alamercery. Nos juniors doivent évoluer chaque saison en Balandrade. Les seniors doivent jouer en Fédérale 3, c’est indispensable. Je dirai même que c’est vital pour le Club. C’est donc ma priorité. La question que je me pose est : avec quels joueurs ? Je suis persuadé que les joueurs actuels peuvent faire monter le club. Le veulent-ils, dans leur majorité, j’en suis moins sûr. J’entends dire que la Fédérale 3 représente plus de déplacements. Ce n’est plus vrai. La Fédérale 3 est une compétition régionale, avec un ou deux déplacements importants. Je souhaiterai savoir si les joueurs veulent de la compétition ou si ce jeu représente pour eux davantage un loisir, une occasion de se retrouver et de passer de bon moment. Cette honnêteté des joueurs, je la réclame. Car, je ne peux être ambitieux pour les seniors, si ces derniers ne le sont pas. C’est aussi simple que ça ! Avec le soutien des joueurs j’ai également un immense besoin de dirigeants ou de gens qui se comportent comme l’ont fait Max Hospital (un futur grand Président), et dans un degré moindre, Jérôme Riboulet. Je ne comprends pas que les anciens ne se mobilisent pas davantage, un week-end par mois, un soir par semaine. C’est, je crois, une des raisons pour laquelle le Club ne décolle pas. Indépendamment du budget du Club, le nombre insuffisant de bénévoles fait que nous ne pouvons mettre en œuvre les projets qui permettraient au Club de grandir. J’aurai rêvé que mes amis de ma génération s’investissent avec moi, cela aurait fantastique de travailler ensemble. Si des joueurs, actuels ou anciens, me rejoignent, alors oui, tous ces projets seront possibles. Mon rêve ? Que le SCUF joue en Fédérale 2 sans payer les joueurs, dont 80 % seraient issus de l’École de rugby et seraient universitaires !

Les seniors se maintiennent en Honneur. L’expérience acquise cette année par ce nouveau groupe te laisse-t-elle présager une saison moins en dents de scie ?

Il est effectivement important de relever que cela fait bien longtemps que le Club ne s’était pas maintenu en Honneur, après y avoir accédé. Par ailleurs, le maintien a été acquis à 3 ou 4 journées de la fin, ce qui n’est pas rien. Cela relativise un peu la notion de saison en dents de scie. Le groupe a mûri, mais il est rageant de relever que les avants et les arrières ont rarement joué au même niveau ensemble, cette saison. En gros, je crois que nos ¾ ont été performants jusqu’à Noël, et beaucoup moins après. C’est l’inverse pour nos avants, qui ont beaucoup travaillé pour arriver à peu près au niveau qui était le leur la saison dernière. Il ne faut pas oublier non plus que nous avons perdu cette année toute notre troisième ligne titulaire. Nos troisièmes lignes, cette saison étaient plus légers que leurs prédécesseurs, plus jeunes aussi. Ceci a néanmoins permis à T. Gestin de s’affirmer comme un très bon joueur, un futur capitaine. Il a fait honneur à la formation scufiste, tout comme Adrien de K et, à un degré moindre, H. Battoue. J. Gambarte a été formidable cette saison, l’équivalent ibère du celte Y. Lavoir ! J’ai aimé aussi l’apport sportif et humain de nouveaux joueurs, comme O. Maunoury. Nous avons une très, très belle ligne d’arrières, avec probablement l’un des meilleurs n°15 en Honneur, s’il donne davantage sa balle !! Cette saison doit beaucoup également à son Capitaine S. Chouraqui, qui s’est totalement investi dans son rôle, comme l’avaient fait avant lui N. Paradis ou V. Barbe. J’ai aimé la pugnacité de Sébastien et aussi son humilité, puisqu’il n’était pas le premier choix à la mêlée. Et pourtant, ce sera lui à qui échoira l’honneur de mener la reconquête de la Rose Cup. Avec plus de travail, beaucoup plus de travail, de l’ambition et la réelle envie de monter à l’échelon supérieur, je suis convaincu que nous ferons une meilleure saison. G. Constant restera avec nous, et j’ai appris avec beaucoup de satisfaction, le retour de S. Chanfreau, ce qui devrait nous aider à atteindre cet objectif.

Le SCUF vainqueur à Stratford en 2002

 

 

Quel est le programme de cette fin d’année pour le Club ?

Comme chacun sait, nous recevons nos amis de Stratford, du 11 au 13 mai, le match se déroulant à Pershing. J’espère que nous reconquerrons le Rose Cup, après la défaite historique de l’année dernière, dont je suis en partie responsable, puisque j’ai voulu faire jouer tout le monde, manquant ainsi de respect pour le jeu. Pour le première fois, aucun trentenaire de ma génération ne jouera, ce qui est une bonne chose. Nous avons également inscrit les seniors en Coupe de l’Île-de-France. Le match se jouant le 13 mai, jour du banquet organisé avec Stratford, j’ai demandé à décaler le match, qui aura probablement lieu le mercredi 9 mai, à Clichy. Nous avons également le match des Trente, et le méchoui. Daniel Hossard, chez qui la réception est organisée, se mariant le 16 juin, il se pourrait que l’ensemble (Trophée et méchoui) ait lieu à Pershing, le même jour. C’est difficile à organiser, car la plupart des terrains ferment et Max Rousié est en chantier. Je sais que G. Ouguergouz organise le Tournoi à 7 de Nivelles, en Belgique, où le club s’est toujours très bien comporté, surtout dans les animations extra sportives ! Enfin, et comme je l’ai déjà indiqué, nos Cadets sont en finale de secteur le 6 mai 2007, et je compte sur tout le monde pour venir les encourager.

L’équipe dirigeante sera-t-elle maintenue l’année prochaine, ou prévois-tu des changements ?

Il faut évoluer si nous voulons grandir. La pierre angulaire de notre développement, c’est l’humain, si cher à M. Bonthoux. J’ai besoin que davantage de personnes me rejoignent. Aussi, un Vice-Président sera bientôt désigné, ce qui constitue une mini révolution dans le monde scufiste ! J. Schwartz, très grand serviteur du club prend sa retraite. Un nouveau trésorier le remplacera, dont le nom vous sera dévoilé dans les prochaines semaines. L’École de rugby, sous la houlette de P. Auriacombe, marche bien. Elle pourrait être plus performante si des dirigeants, des entraîneurs, la rejoignaient. A ce titre, je rappelle que nous sommes disposés à rémunérer des joueurs, jeunes ou moins jeunes, qui donneraient de leur temps, et de leur compétence pour encadrer les futurs équipiers premiers. Nous aurons certainement besoin d’un entraîneur en juniors, JM Mestres étant contraint d’arrêter pour des raisons professionnelles. Je m’attache également, en collaboration étroite avec M. Bonthoux, à enrichir le « staff » technique en seniors. Par ailleurs, nous projetons d’ouvrir un pôle rugby à Max Rousié, pour les jeunes, le dimanche matin, pour porter la bonne parole dans le nord-est parisien, vierge de club. Voilà, dans les grandes lignes, le profil de l’équipe dirigeante de la future saison.

Comment suivras-tu la coupe du monde à la rentrée ? Tes pronos ?

Vu le prix des places, à la télé, comme tout le monde je pense. A ce titre, nous devrions organiser une grande soirée scufiste, pour l’un des matches de l’équipe de France, avec écran géant, call-girls et Red-bull. Pour ce qui concerne mon pronostic, si le XV Tricolore parvient à se qualifier, et donc à battre l’Argentine ( !) et l’Irlande (!!), elle pourra viser le titre. Ce qui est malheureux, c’est que depuis je me suis autoproclamé messie cosmo planétaire du Club (clin d’œil à St Jean le Blanc et à Saintes), je me suis un peu désintéressé des résultats de l’équipe de France ! C’est sincère. Je regarde avec émotion le parcours de clubs comme Chevreuse, Finances ou RCP XV, partis de bien plus bas que nous. A plus haut niveau, j’admire le parcours des clubs d’Albi ou de Montauban, qui ne se posent pas de questions. L’un de mes plus grands plaisirs est d’assister à la victoire de mes joueurs (car ce sont mes joueurs, des types que j’aime profondément !!), à Carpentier, dans la partie de terrain qui m’a été léguée par M. Hospital, à droite du « club-house », puis, le lendemain, de reprendre une dose de plaisir en lisant le résultat dans le « Midol » !

Un dernier commentaire ?

Je crois que j’ai été suffisamment long pour ne pas en rajouter. Aussi, pour les courageux qui m’auront lu jusqu’au bout, je me contenterai d’un conseil touristique, l’été se rapprochant à grands pas : ne jamais aller à Orléans.

Interview réalisé par Lazz le 04/05/2007

Quitter la version mobile