René CROCE-SPINELLI (1895 – 1917)


René Crocé-Spinelli ( 1895 – 1917)

 

 

 

Le SCUF, club omnisport dans sa philosophie de sports amateurs, a ouvert les portes à de nombreux pionniers. Aujourd’hui, nous vous proposons un portrait de René Crocé-Spinelli, un cycliste et rugbyman d’avant guerre, pilote de guerre mort pour la France en 1917.

Né le 4 mars 1895 à Paris Xème, année de création du S.C.A qui deviendra le SCUF en 1901, René Crocé-Spinelli est issue d’une famille de bâtisseurs et de scientifiques explorateurs. Son père, architecte, lui ouvrira les portes de cette profession, et son prestigieux grand oncle Joseph (pionnier des records d’altitude en ballon qui lui coutèrent la vie en 1875) lui fera lever les yeux vers le ciel pour devenir pilote de guerre.

René Crocé-Spinelli avait toujours été attiré par l’aviation. Bien avant la guerre, et malgrè son jeune âge, il avait construit, avec des moyens rudimentaires, un petit avion qui avait réussi à planer. Très sportif, il était un fervent de la bicyclette et un bon joueur de rugby. Son nom apparaît officiellement dans les listes du Sporting Club Universitaire de France lors de la saison 1912/13, où il fait quelques apparitions en Equipe 1, mais ne figure dans l’effectif des finalistes du championnat 1913 contre Bayonne. Par la suite il signera au Racing Club de France.

En 1914, pour se reposer de ses études à l’École des Beaux-Arts dont il était élève dans la section d’architecture, il était allé en Angleterre pour passer ses vacances. Au moment où, fin juillet 1914, la guerre était à craindre, il demanda à son père de revenir tout de suite en France pour s’engager. Il partit avec sa classe au 29ème régiment d’infanterie. Il prend place au front comme volontaire, est blessé à la figure, au bois d’Ailly le 23 avril 1915. Il repart non guéri et demande à entrer dans l’aviation. Il voulait devenir pilote ; peut être dans la mort de son grand oncle Joseph Crocé-Spinelli, qui périt brusquement lors de la fameuse ascension à grande hauteur (8600 mètres) en 1875, y avait il l’exemple d’une étrange destinée ; René Crocé-Spinelli désira comme champ de bataille les airs pour la conquête desquels son oncle avait sacrifié sa vie.

A la troisième demande, il est accepté, et le 20 décembre 1915 arrive à l’École d’Etampes. Breveté, il part en escadrille en juillet 1916. A la bataille de la Somme, il est cité en ces termes par l’ordre de la brigade : « Excellent pilote plein d’allant et d’entrain spécialisé dans les missions d’avions d’infanterie. A eu fréquemment son appareil endommagé par les balles tirées des mitrailleuses au sol »

En mai 1917, citation à l’ordre de la division : « Excellent pilote, à l’escadrille depuis dix mois fait journellement preuve d’une ardeur et d’un courage magnifique. S’est distingué en toute circonstances et particulièrement au cours des récentes attaques du 10 avril au 15 mai 1917, en allant assurer à très faible altitude et sous le feu de l’ennemi des missions de liaison avec notre infanterie. »

Envoyé à Verdun, il trouve son rôle trop effacé. Puis lors de l’offensive, le commandant le choisit comme pilote dans maintes sorties qu’il fait comme observateur. Le danger n’émeut en aucune façon le jeune pilote : « Nous volons le jour, et le réglage est serré. Hier un éclat m’a frôlé et a percé le capot devant ma tête, je suis bien rentré ! » Son courage fut cause de sa perte : le 20 août 1917, il partait comme volontaire pour une liaison d’infanterie. Un combat dans les airs survint et bientôt après, l’appareil tombait en flammes…

 

Pendant ces treize mois de présence à l’escadrille, le jeune pilote avait su se faire aimer de ses camarades et avait fait montre d’un grand courage et d’un ardent amour pour son pays. « A rendu les meilleurs services sur l’Aisne et à Verdun. Tué le 20 août 1917 en combat aérien alors qu’il exécutait volontairement une mission très périlleuse de liaison avec l’infanterie.« 

Tel fut l’ultime hommage rendu à ce jeune brave de 22 ans, trois fois cités à l’ordre militaire.

 

 

Suite à la publication de ce portrait, Jean Hospital nous apprendra qu’un descendant polytechnicien de la famille Crocé-Spinelli joua également au SCUF dans les années 70″.