Nom – Prénom : Pierre Belicar
Date de naissance – Lieu : 01/12/1989 à Amiens
Taille – Poids de forme : 1m88 – 94kg
Poste joué : 3e ligne (souvent) ou 2nde ligne (parfois)
Situation maritale : Celibataire aux yeux de la loi, enchaîné aux yeux de mes potes
Profession : Conseil aux entreprises
1 – Ton début de carrière rugby, ton parcours sudiste avant le SCUF ?
J’ai découvert le rugby sur le tard, en première année Junior au Stade Marseillais Université Club (SMUC). Un copain m’avait ramené à l’entraînement pour essayer et je suis tombé immédiatement amoureux de ce sport.
Je garde des souvenirs géniaux de ces deux premières années, au sein d’une équipe, où nous étions vraiment loin d’être bons, mais dotés d’un coeur énorme. J’en profite pour rendre hommage à mes entraîneurs d’alors, Stephane Tollet et Michel Lando, qui ont marqué ma vie de rugbyman et même au delà !
Par la suite je suis monté en senior et après une année en réserve de fédérale 3, je me suis retrouvé en Reichel au Pôle Phocéen, une entente entre les 3 gros clubs de Marseille, chapotée par le Stade Phocéen (alors en Fed 1). C’est là bas où j’ai rencontré Nordine “line breaker” Addi, membre éminent de la “Marseille Connection” avec Etienne Ferlet (croisé également au SMUC).
A l’issue de cette expérience en -21ans du club de Jonah Lomu (qui explosera quelques mois plus tard – le club, pas Lomu…), je suis rentré au SMUC, mon club formateur, pour jouer cette fois-ci en 1ere pendant quelques mois avant de partir un semestre au Quebec.
C’est ensuite que je suis monté à la capitale pour finir mes études.
2 – Tu débarques lors de la saison 2011/12, comment as tu atterris au SCUF ? Sur le terrain tu évolues en Réserve mais ne devient régulier dans le groupe qu’en seconde partie de saison ?
Une fois arrivé à Paris, je me suis mis en quête d’un club de rugby et c’est un peu par hasard que je suis arrivé au SCUF.
Pour l’anecdote, mon premier contact avec le club fût Mr le Secrétaire Général, Laurent Laguerre, que j’ai joint pour connaître les différentes modalités afin de rejoindre le club. Celui-ci, avant toute chose me demande un CV sportif a lui envoyer par mail afin de connaître un peu mieux ce nouveau venu… Avec le recul, cette anecdote vaut son pesant de cacahuètes !
Mon intégration sportive au SCUF s’est faite petit à petit. En effet, je suis arrivé totalement hors de forme, n’ayant pas joué depuis 9 mois et avec près de 8kg perdus (!) au grès de mes pérégrinations estudiantines. Je suis au départ trop juste et “victime” de la concurrence en 2nde/3e ligne de la réserve composé excellents éléments comme Arnaud Lepape, Romain Sentout, Martin Deparis ou encore JC Diaz (oui vous avez bien lu).
En dehors du terrain, je me fais alpagué par une petite créature venue de Bretagne qui me dit texto “vin dieu, t’as l’air sympa toi, viens on va boire des coups” et c’est ainsi que je rencontre Clément “l’échantillon” Le Garnec. Certains “get à pintes” mémorables seront issus de cette simple invective.
Au delà des odyssées rue Princesse, je découvre peu à peu un club à part, composé de vrais copains, où sportif et extra sportif sont intimement liés, t’amenant à te dépasser. “Le rugby, c’est un ballon avec des copains autour, t’enlève le ballon, il reste les copains”.
3 – Tu débutes en Equipe 1 lors de la saison suivante où tu apparais à 13 reprises. Titulaire lors des premiers matchs tu glisses sur le banc. Une saison compliqué avec 6 matchs gagnés pour 8 défaites, Souvenir ?
Ah cette saison là, quel souvenir douloureux ! Je garde en mémoire un groupe ambitieux où la mayonnaise n’a pas pris. Nous nous étions fixé au départ de jouer les premiers rôles, puis suite à un mauvais départ, nous avons finit par jouer le maintien.
C’est à cette époque là que je découvre également la rivalité avec le Massif, un des plus grands derby qui m’ait été donné de jouer.
Sur un plan personnel, je n’ai jamais connu pire dynamique. Tout d’abord propulsé comme flanker titulaire, je glisse sur le banc et me retrouve à jouer des bouts de matchs. Cependant j’en garde globalement du positif, car nous n’avons pas lâché et nous nous sommes finalement maintenu.
4 – En 2013/14 tu fais toute la saison en Réserve au poste de 3ème ligne. Le SCUF domine sa poule avec 13 victoires pour 1 défaite avec 5 essais signés Belicar. Vous réalisez l’exploit de coiffer au poteau Triel en demi-finale avec un essai de dernière minute (24-21), et tu rates la finale perdue contre Goussainville (07-03) ?
Après cette saison en équipe première, me revoilà de retour en réserve, à un nouveau poste (troisième ligne centre). Nous faisons une grosse saison régulière avec un groupe solide coaché par Vincent Barbe et Manu Kassardjian.
Effectivement, nous battons Triel en demie finale IDF lors d’un match épique (nous étions menés 21-7 à 10 minutes de la fin et nous gagnons à la sirène sur un essai de Seb Lacaze). Malheureusement pour moi, je me blesse et loupe la finale contre Goussainville.
Je reviens in extremis pour jouer le 1/8e de finale de championnat de France contre Lons le Saunier (encore un match de folie) ainsi que le ¼ de finale perdu contre Saint-Martin d’Hères.
Globalement, ce fût une saison pleine mais vraiment mal récompensée. Ce fût, je pense, une de nos principales sources de motivation pour le parcours de l’année suivante.
5 – Tu imposes encore ton gabarit en Réserve la saison suivante en étant meilleur marqueur avec 8 essais. L’équipe termine première de poule et se qualifie pour la finale IdF où tu joues 2eme ligne. Pourquoi ce changement de poste alors que tu as fait toute la saison en 8, et au final c’est quoi le poste que tu apprécies le plus ?
Personnellement je préfère le rôle de 8, qui est le poste que je joue le plus souvent depuis 3 saisons. Je dois d’ailleurs ce replacement à Vincent Barbe, un grand spécialiste du poste ! Après je peux également couvrir le poste de 6 ou de 5 (qui était mon premier poste en junior). En somme, je joue là où ont me dit de jouer et c’est ce qui s’est passé en finale l’année dernière. Même si globalement je préfère la 3e ligne, ce jour là, tout ce qui m’intéressait c’était d’enfin toucher le bout de bois !
6 – Enfin la Réserve du SCUF s’impose en Finale IdF, mais par la suite à cause d’un championnat de France qui se joue à 12 tu te retrouves relégué sur le banc jusqu’à la finale perdue contre Soustons (38-03) Avec le recul que retiens tu de cette saison qui a duré 10 mois !
La saison dernière a été énorme. Un truc de fou ! Mais qu’est ce qu’elle fût longue (je crois que j’ai joué 27 matchs sur 28 possibles)! Nous avons littéralement survolé l’IDF avec pour objectif le bouclier à tout prix.
Ce fut chose faite face à Montesson et ensuite, place aux championnats de France, avec près d’un mois et demi sur les routes. Une formidable expérience au dénouement cruel face à Soustons, où nous n’avons pas existé face à une équipe rompue au jeu à XII (une hérésie soit dit en passant).
7 – Devenu un leader de la Réserve, tu emmènes à nouveau l’équipe en Finale IdF contre Cergy. Après avoir mené 14-00 vous perdez 19-14… Qu’est ce qui a manqué ? Il vous reste maintenant le Championnat de France pour reproduire le parcours de l’année dernière, appréhendes tu d’avoir à jouer à 12 ?
Cette saison fût un peu “l’année d’après”… Du fait de l’épopée de l’année précédente mais aussi de l’arrêt de certains grands bonhommes du groupe senior (ALP, Sentout, Jeff). De plus, nous avons eu beaucoup d’arrivées cette année et les entraînements à 90 sur un seul terrain ont été parfois un peu difficile à vivre.
Nous réussissons, malgré une baisse de régime en fin de saison, à nous hisser en finale IDF. Nous sommes battus par Cergy, qui a une solide réserve depuis 2/3ans et qui est une très belle équipe. Nous avons selon moi, manqué de “tuer le match” et nous nous sommes fait cueillir à la régulière.
Grande nouveauté, il me semble que les phases finales seront cette année à XV. Le mot d’ordre est simple, prendre match après match et on s’envoit comme des diables chaque dimanche. On verra bien ce que ça donne !
8 – On ne se quittera pas sans aborder la Rose Cup. Tu découvres cet évènement sans y participer en 2012 avant de la jouer en terre anglaise, à Pearcecroft en 2013. Es tu d’accord qu’on ne peut réellement appréhender cette rencontre qu’après avoir découvert Stratford ?
Rah la Rose Cup ! Que de grands moments ! Effectivement, je pense qu’on ne peut réellement prendre la mesure de l’évènement sans s’être rendu à Pearcecroft, sans avoir joué des mêlées selon les “international rules” ou sans s’être retrouvé serré entre deux copains dans les vestiaires, sous ces tribunes sans âge.
Je suis convaincu qu’on ne devient scufiste qu’après avoir fait son pélerinage sur les rives de l’Avon ! On en revient toujours avec des étoiles dans les yeux.
En étant plus terre à terre, je recommande à tous ceux qui n’en ont pas encore eu la chance, de s’y rendre. La Rose Cup, c’est un de ces moments pour lesquels nous jouons au rugby.
9 – Tu as le privilège d’être nommé capitaine pour reconquérir la Rose Cup en cette fin de saison 2016. Peux tu nous faire partager la pression que tu as eu pour cet évènement ?
En effet, c’est un privilège que peu ont goûté. J’ai appris la nouvelle de Lionel Busson le jeudi soir et même si j’étais bien décidé à la reconquérir en tant que joueur, là, ça changeait tout !
Changement d’approche, changement de pression. Heureusement, j’avais avec moi plusieurs des grands scufistes de ces dernières années : Boubou, CLG, Edouard, Chabé,…
Ce fût un match épique, avec des anglais ne lâchant rien, le spectre de la finale perdue la semaine précédente pointant le bout de son nez… Et là multiple ascenseur émotionnel, les anglais marquent, nous sommes menés à quelques minutes de la fin, shit ! Qu’est ce que je vais bien pouvoir raconter face à cet affront… Retour chez les anglais, maul, écroulé… Pénalité au 22m à gauche, totalement dans les cordes de Fred, il la rate… SHIT ! Je suis maudit ! Renvoi au 22, on repart de plus belle, mon Nordine, mon ami, the “line breaker”, qui relance et se heurte à un mur, arrêt buffet, il explose le ballon, coup de sifflet. On va le perdre ce match, je fais de l’huile. Ces coquins vont dégager en touche après la mêlée, il ne doit pas rester beaucoup de temps. Et là “pénalité” nous dit l’arbitre, plaquage haut ! Thank you referee ! 40m à droite. Fred ? On la prend me dit-il. J’ai confiance en lui, il s’élance, POTEAU DU MILIEU ! Coup de Trafalgar, mais inversé, je respire enfin. On soulève la coupe, OUI !
La suite appartient à la nuit !
Au delà du match et de ramener la Rose Cup à Paris, je pense que nous avons réussi le plus important : montrer à tous et notamment à nos plus jeunes, l’importance de ce match et de l’évènement, qui est fondamental pour notre club.
10 – Si tu as qqchose à ajouter ?
Nous avons un sacré challenge à relever avec cette montée en fédérale 3. Encore une belle saison à venir sous le ciel de Rousié !
THE SCUF IS ON FIRE !