Christopher Macnaughton
Date de naissance – Lieu : 18/03/1988 à Levallois Perret
Taille – Poids de forme : 1.85m, 84kg
Poste joué : 10, 15, 9
Situation maritale : célibataire
Profession : fondateur et gérant de Up & Under, entraîneur PUC -16 ans
– Ton début de carrière rugby ?
Mes premiers souvenirs au SCUF remontent à 1994-1995 dans l’en-but boueux de Max Rousié avec Jean Louis Igarza, un plateau mini-poussin à Colombes avec le Racing, PUC, OP15, les convocations que l’on recevait individuellement par la Poste pour chaque match… C’est mon père, 2ème ligne au SCUF pendant plus de 20 ans, qui m’a amené au rugby. Il débarque à Paris en provenance d’Ecosse, via Cambridge, en 1979 et signe au SCUF à vie, et termine sa carrière avec la « 3 Vieux » en 1993 avec un titre de Champion IDF réserve sur un match arrêté dont, bizarrement, il est assez fier.
Je suis resté au SCUF jusqu’à ma 2ème année cadets où j’ai été recruté par le PUC afin de jouer en Alamercery, le top niveau cadets national. « Quoi, tu vas au PUC ?! » Mes sœurs m’ont fait la gueule pendant 2 semaines.
Je pense que notre génération 1988 fait partie des plus belles qu’ait connu le SCUF. J’ai connu le début de l’entente avec le Massif Central à partir de Benjamin, on rivalisait largement avec les gros clubs franciliens avec Jean Paul Blin et Jean Michel Mestre aux manettes. Avec la réforme des catégories, je fais 3 années Minimes où l’on finit successivement 4ème, 3ème et 3ème d’Ile de France derrière Massy, le Racing, le PUC, le Créteil de Matthieu Bastareaud.
La plus grosse réussite de notre génération ’88 est un certain Wesley Fofana avec qui j’ai évolué 7 ans au SCUF puis au PUC. On se voit quand on peut, le plus souvent pour une bière après les matchs du Tournoi.
– A 23ans, tu débarques en Senior lors de la saison 2011/12, qu’as tu fais les saisons précédentes ?
Je reviens en Décembre 2012 après la Coupe du Monde en NZ et décide logiquement de reprendre avec le SCUF, en tant que joueur en séniors et entraineur des -16 ans. Entre temps j’ai eu la chance de pas mal vadrouiller grâce au rugby et aux études : saison 2006-2007 avec les -19 ans de Grammar Carlton à Auckland où l’on finit Champion provinciaux, invaincu sur la saison. Dans nos rangs Ashley Moeke, actuel demi d’ouverture de Vannes, Lachie Munroe, actuel 10 de Béziers. En demi-finale, sur une réception de chandelle je me pète le genou : rupture des croisées antérieures, ménisque, bref la totale et OUT pendant 1 an. Ce qui aurait du être un retour en France avec des opportunités de continuer au haut niveau se transforme en cauchemar et grosse remise en question.
Je fais mes études à Edimbourg de 2007 à 2011 et évolue avec les Espoirs des Heriots sur la saison 2008-2009 en 1ère division écossaise tout en jouant quelques matchs avec mon université de Heriot Watt. Je fais une année en échange en 2009-2010 à Valencia où je me dis que je vais trouver un club à la cool pour mes faire des potes. Je me retrouve à jouer avec Les Abelles en 1ère division espagnole (pro à 80%) avec des déplacements toutes les 2 semaines à Séville, au Pays Basque, à Madrid… et 5 entrainements par semaine. Ma dernière saison à Edimbourg je joue avec les Edinburgh Accies en 2ème div. Ecossaise.
2012 à 2013 avec le SCUF, 2013 à 2015 au PUC. Je crois que j’ai fait le tour !
– Tu commences sur le banc en Equipe 1, le 11.12.2011, lors du match à domicile contre Parisis (22-08) puis tu prends la place de titulaire à l’ouverture à Guillaume Tisné pour le reste de la saison. A l’issue, le SCUF se maintient en Honneur.
Je reviens au SCUF sur le début de saison 2011-2012. Jérome Jouclard me fait confiance, de par mon expérience je pense, au poste de 10, et m’intègre tout de suite dans le groupe 1ère. Ca se passe bien. Guillaume Tisné, un des grands talents que j’ai côtoyé/côtoie au SCUF, n’a que 19 ans à l’époque et est repositionné à l’aile. On fait une saison correcte avec le maintien à la clé. Ce sont mes premiers matchs séniors en France, avec quelques matchs à la con contre des équipes ne voulant pas trop jouer au rugby. J’ai la chance d’avoir mon actuel entraineur, Sylvain Lamy, à la pile, autant vous dire qu’on ne recule pas trop en mêlée. Dernier match de la saison à Parisis, au fin fond de l’Ile de France (est-ce que c’est en Ile de France d’ailleurs?!), un match qui est resté dans les annales de par notre victoire après une remontée au score dantesque, mais pas seulement. De toute ma carrière, je ne pense pas avoir été autant insulté, hué et même craché dessus pendant un match à cause de ma particularité capillaire. A la fin du match, mes co-équipiers étaient choqués! Alors que le président Busson, pas plus que ça. Seule fois de ma vie où je fais un tour d’honneur tout seul pour remercier le public local.
– On te découvre en chef d’orchestre lors des attaques et toujours prêt à passer un drop si besoin, tu fonctionnes à l’instinct ou tout est bien programmé ?
Le poste de demi d’ouverture signifie que tu es forcément, avec le demi de mélée, le pivot de l’attaque. Tu dois constamment être capable de faire avancer ton équipe même si ton pack recule. La dimension offensive est clairement celle qui me plait le plus au rugby avec le jeu au pied. Je prends plus de plaisir à déplacer le ballon, à la main ou au pied, à des co-équipiers dans des espaces pour qu’ils aillent marqués que d’attaquer la ligne moi-même. De toute façon je n’ai plus les cannes pour ! En ce qui concerne les drops, c’est un mix d’instinct, d’intelligence de jeu, d’analyse tactique. Si tu es dans le camp adverse et qu’au bout de 4-5 temps de jeu ton équipe n’arrive plus à avancer, le drop peut être une bonne solution, au pire tu pourras récupérer le ballon sur un renvoie au 22m. Passer « un drop de la victoire » est aussi une sensation très forte.
Le premier match de la saison 2012-2013 est un derby contre le Massif à Carpentier. Match assez tendu, tribune remplie, beaucoup d’amis et anciens co-équipiers présents des années de l’entente sur les catégories jeunes. Je fais un match pas terrible en me mettant beaucoup de pression, je prends un coup sur mon « mauvais » genou, déjà 2 fois opéré, et rate une pénalité pour passer devant à 5 min de la fin. Match à oublier… IRM le lendemain et diagnostique : ménisque touché, encore une fois. Quelques mois de rééducation, encore une fois. Sauf que cette fois ci une sérieuse remise en question sur l’intérêt et l’envie de jouer au niveau Honneur.
– Tu reprends et participes aux matchs retours, le SCUF se maintient et tu t’envoles à Stratford pour jouer une Rose Cup équilibrée (défaite 20-10).
Je reviens sur la 2ème moitié de saison mais le cœur n’y est pas à 100% je pense, le plaisir non plus. Le niveau de certaines des équipes de la poule m’agace, je me prends la tête facilement, il m’arrive de péter un câble en plein match, carton jaune 2 matchs de suite. Mon attitude affecte la performance de l’équipe et je m’en veux, je perds en réussite et en focus. Je sens que je régresse en tant que joueur et surtout, que je deviens un joueur « con ». Je m’étais promis de faire au moins une Rose Cup à l’extérieur dans ma carrière et de par mes racines, je ne peux refuser l’opportunité de taper des anglais chez eux. On perd logiquement sur le terrain mais pas au club house où mes co-équipiers apprennent un répertoire entier de chansons en anglais et impressionnent nos adversaires avec de multiples prestations de PMU menées par Jérésime Cottrez, donc le bilan du week end reste tout de même positif.
– A la suite, tu quittes le club ?
De par les raisons mentionnés précédemment, je décide de quitter le SCUF à la fin de la saison pour tenter ma chance à plus haut niveau. Je choisis mon 2ème club de cœur, le PUC qui évolue en Féd 2 et entrainé par un certain Zezette, sachant que je n’aurai certainement pas le niveau de jouer en 1ère. Dès les premiers entrainements je me rend compte que le niveau n’a rien à voir, que même ma place en B n’est pas assuré et que chaque entrainement est un vrai test. La densité physique à ce niveau n’a rien à voir de par la présence de nombreux joueurs pro dans les effectifs comme à Strasbourg, Dijon, Suresnes… mais à force d’évoluer à ce niveau, je progresse.
– Trois ans plus tard tu reviens dans ton club formateur et de « coeur », qu’est ce qui t’a motivé à revêtir à nouveau le maillot N&B ?
– Un mot sur ton nouveau poste de 15, comment as tu été amené à occuper ce poste ?
Après quelques échanges avec Sylvain et FX, je leur explique que j’ai joué les 15 dernières saisons au poste de 10 et que je suis intéressé pour jouer à un autre poste, j’ai envie d’autre chose. Kevin Malithe étant titulaire indiscutable à l’ouverture, je suis positionné en 15, un poste auquel j’ai déjà évolué plusieurs fois dans ma carrière. Ca me plait, le poste me permet de jouer au pied, m’oblige à beaucoup communiquer en R3, à venir me proposer dans la ligne si j’arrive à coller au cul de mes centres. Le fait de ne pas être au centre de l’attaque me permet de moins me prendre la tête. D’une manière générale, je serai content de jouer au poste auquel les entraineurs souhaitent me positionner.
– Le SCUF joue évidemment le maintien en Fed.3, penses tu que le club a les moyens pour y arriver ?
Après 2 matchs, 4 points au compteur et un bilan positif car on démontre de vraies intentions de jeu, il est évident que le SCUF peut et doit rester en Fed 3. Comme je l’ai dit, c’est le niveau qui nous correspond, on est le 3ème club parisien après le Stade Français et le PUC. Le gros challenge cette saison sera de contrer la dimension physique de nos adversaires, clairement nous serons toujours l’équipe la moins gaillarde. Les mecs l’année dernière ont fait le boulot et continueront à le faire cette année, on a l’arrivée plusieurs éléments de grande qualité, des entraineurs avec un discours auquel les joueurs adhèrent, un prépa physique au top avec son style à lui. Le tout nous permettra de nous maintenir, j’en suis convaincu. Jouer en Féd 3 doit être une grosse source de motivation et une fierté pour le club.