L’ÉDITO DE LA PRÉSIDENTE ANNE SAMPERMANS
Fluctuat nec mergitur!
Qu’il nous manque notre rugby, que les week-ends à Rousié semblent loin, quand nous étions tous réunis à soutenir nos équipes, à partager un moment rugbystique et convivial entre scufistes.
Nous ne sommes pas trop autorisés à nous plaindre, notre sport étant l’un des rares dont les entrainements sont possibles. Et malgré l’arrêt officiel et définitif des compétitions annoncé par la FFR pour cette saison, la famille scufiste reste unie et motivée.
Le stade 3 qui empêche tout contact, fondement de notre sport, incite nos éducateurs et entraineurs à faire preuve de créativité. Ainsi chaque weekend (et oui couvre-feu oblige…) toutes les catégories se partagent notre beau stade.
Le défilé des équipes commencent le samedi matin pour terminer le dimanche après-midi. Benjamins et Minimes cèdent la place aux Cadets, Juniors et Vieux Cochons, puis le dimanche matin c’est au tour de l’EDR suivie des Seniors et des Féminines.
La vente à emporter assurée par nos gentils animateurs du Club House permet de clore ces journées par un moment de partage (dans le respect des gestes barrières) Un semblant de vie normale qui ne fait pas oublier que nous vivons une saison blanche, privés de nos traditionnels rendez-vous tels que les huîtres, soirée des bénévoles, Stratford et autres festivités.
Espérons que la fin de saison nous permettra de faire quelques rencontres ne serait-ce que pour préparer correctement la saison prochaine. Car oui il est déjà temps de préparer la saison prochaine, tous les efforts actuels ne sont pas inutiles, certes l’échéance semble bien lointaine, mais il faudra être prêt au moment de la reprise.
D’ici-là n’hésitez pas à nous rendre visite les weekends, nous serons là chaque semaine tant que la situation nous le permettra !
LE POINT SUR NOS SENIORS
Sans compétition, nos Séniors ont tout de même plaisir à se retrouver pour le rendez-vous dominical de 11h pour se projeter avec le plus d’envie et de bonheur possible vers celui de 15h qui se fait tant désirer. Ce qui prouve bien que notre sport est surtout une aventure humaine entre copains où le partage et le vivre ensemble sont essentiels. Nous pouvons nous réjouir de compter plus de 35 joueurs en moyenne lors de ce rendez-vous. Christian et Bob nous permettent aussi de profiter de ces moments de retrouvaille grâce au Club House qui fonctionne en extérieur pour notre plus grand bonheur et dans le respect des gestes barrières.
Cette période difficile aura ainsi permis de créer plus de lien entre l’EDR et les Séniors puisque les tous petits peuvent admirer les grands juste après leur entraînement : le bonheur est sur le pré de Rousié chaque dimanche désormais en matinée!
Autre rendez-vous, à l’heure du digital et contraint par le couvre-feu, Thibaut, notre préparateur physique, dispense toujours ses séances le mardi soir en visioconférence pour entretenir les corps d’athlète afin que la reprise se fasse dans les meilleures conditions et sans mettre en danger l’intégrité physique de nos joueurs qui n’auront fait que deux matchs « officiels » en un an.
Si cette saison sera blanche, un nouveau projet sportif est bien lancé autour d’un staff impliqué et de joueurs qui y adhèrent. Même si, dans le contexte actuel, cela ne peut pas se matérialiser que par deux victoires en autant de matchs en première, le groupe Séniors a retrouvé l’esprit de compétition, il bosse dur pendant les deux séances hebdomadaires et le plus important, il a surtout plaisir à partager ces moments de vivre ensemble !
Nous pouvons donc envisager avec sérénité la future saison avec des entraîneurs installés, les « fruits » de la formation scufiste qui alimentent les Séniors, l’arrivée de quelques renforts et le retour de quelques anciens.
L’équipe 3 continue de vivre tant bien que mal ; nous avons instauré des cessions avec Monseigneur Pouliquen précédées d’un entraînement le samedi après midi tant que le couvre-feu reste d’actualité. Nous sommes sur un rythme d’une cession toutes les deux semaines ce qui nous permet de partager un moment ensemble et conviviale.
Nous ne désespérons pas de pouvoir reprendre le rugby, si ce n’est le championnat dans sa forme initialement prévue, une compétition quelle qu’elle soit sur les mois d’Avril/Mai/Juin. Nous avons pour habitude de faire bonne figure et de ramener un titre à la maison SCUF, espérons que les contraintes soient levées et nous permettent une fin de saison plus rugbystique.
Enfin, notre tournée à Madrid l’année dernière avait du être annulée. Madrid est partiellement ouvert et ce sera peut-être encore plus le cas en mai. Quentin le Prezident a posé une option de réservation pour avoir un endroit ou dormir dans l’éventualité où nous pourrions nous rendre sur place. Tout le groupe ayant comme tout le monde passé quasi un an hors d’un lieu de débauche, cet événement pourrait être le chaos absolu. Nous espérons que cela pourra se faire avec un maximum de participants. Pour autant, j’ai peur de ce qu’il pourrait advenir sur place….
EDR: NON, LA COVID NE NOUS ARRÊTERA PAS !
Saison bien étrange pour nos petits SCUFISTES.
Ce sacré virus couronné aura eu la peau du championnat pour toutes nos catégories: pas de déplacement, pas de concentration dans les vestiaires; pas de match donc pas de défaite ni de victoire éclatante… quelle misère ! Nos petits joueurs et leurs éducateurs rongent leur frein dans l’attente d’une hypothétique reprise.
Mais le rugbyman est plein de ressources, il y a quand même au milieu de ces mauvaises nouvelles de quoi nous redonner le sourire !
L’EDR du SCUF se porte pas si mal, elle résiste.
Toutes nos catégories sont pleines à craquer, les inscriptions ont été nombreuses cette année nous accueillons chaque semaine à l’entraînement près de 220 petits SCUFISTES et, très bonne nouvelle, tous les dimanches matin, 11 mini scufistes (U6) (pour certains nés il n’y a que 4 ans) à peine plus grands que le ballon ! Merci à Jeremy et Jacques pour leur travail auprès des écoles maternelles.
Grâce à la présence de ces mini-scufistes ainsi que le sérieux de nos 31 éducateurs (80 % diplômés ou en cours de formation – ) nous avons obtenu la labellisation 1 étoile de la FFR pour les 4 années à venir !
Cette année est également l’année du nouveau logo, nos petits joueurs l’ont directement adopté, ils ont fière allure dans leur nouveau maillot. Les plus beaux restent toutefois les Éducateurs portants avec classe leur dotation sweat/parka leur donnant une allure svelte et chic ! Nous entendons déjà les commentaires de nos adversaires nous voyant arriver aux matchs: « Mais qui sont ces jeunes et athlétiques éducateurs, tout de noir, blanc et or vétus? quel est leur secret » ?
Notre secret: On ne baisse pas les bras, on s’entraîne, on s’adapte, on s’entraide, on crée du lien inter-catégorie !
On s’entraîne depuis le début de saison (ce qui malheureusement n’est pas le cas de tous les sports). Malgré les mesures sanitaires FFR nous empêchant de travailler le placage et la fermeture des vestiaires, nous avons tout fait pour que les entraînements aient lieu, n’hésitant pas à faire entrainement pour ceux qui le peuvent pendant les vacances scolaires.
Et ce n’est pas la météo qui nous empêchera de faire vivre le ballon, qu’il pleuve, qu’il gèle, qu’il neige nos petits joueurs et les Educateurs sont au rendez-vous !
On s’adapte aux règles sanitaires, nous avons adapté tous nos exercices pour travailler les appuis, les passes et les prises d’intervalles en respectant les normes de la FFR.
On s’entraide en accueillant nos amis basketteurs pour des séances de découverte du Rugby et nous partageons avec plaisir le terrain avec les grands privés d’entraînement nocturne.
On crée du lien intercatégorie grâce à un stage U12/U14/F15 la deuxième semaine des vacances de Février et un investissement sans faille de nos éducateurs. Une belle réussite
Oui, saison bien étrange mais nos petits joueurs gardent le sourire, se font plaisir sur le terrain et font plaisir à leur éducateurs !
Ah, oui, nous ne voulons surtout pas oublier de remercier Messieurs Bob et Christian toujours là avec leur bonne humeur pour réchauffer les parents frigorifiés !
Tout ceci ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir, à très vite sur le terrain !
Scufistement,
Les Éducateurs
Oyé, Oyé, Mercredi 1à Mars est organisé une séance de détection dont voici la plaquette ! A faire circuler !
CADETS: LA VIE SANS CONTACT
Depuis l’arrêt des compétitions à l’automne, le rugby est à nouveau passé au second plan. Les journées raccourcies par le couvre-feu ont largement amputé les plages d’entrainement; les normes sanitaires ont redéfini ce qui était sûr dans un entrainement de rugby. Pour les cadets, comme pour tous, ce ne fut pas facile. L’organisation titanesque que demandait la préparation d’un entraînement (réservation de créneau, recensement des présents, constitutions des groupes de 10, envoi des convocations, conception des entrainements) n’avait de sens qu’en voyant les mêmes sourires que d’habitude sur les mêmes visages des mêmes joueurs, à peine voilés de la déception de ne pas pouvoir faire de toucher ou de plaquer. Car concevoir un entrainement amusant et enrichissant pour un joueur de 15 ans, sans toucher ou sans plaquer n’est pas une tâche aisée. Aussi, nous avions décidé de profiter de cette maigre plage d’entrainement pour mettre l’accent sur la technique individuelle, sur le travail de passe, de réception, et notamment sur le jeu au pied pour les 3/4. Tout y est passé : les réceptions, les coups de pieds rasants, les jeux au pied de récupération, de dégagement, vrillés, tendus, avec le mauvais pied, à la fois en atelier, et en situation de gagne-terrain ou tennis-ballon pour les avants. Force est de constater que ce travail a eu des effets positifs : pour les débutants, se fut une occasion rêvée de revenir sur des fondamentaux de ces gestes qui constituent encore un gap entre les niveaux. Surtout quand on sait que c’est un domaine que tout le monde s’accorde à considérer comme central, mais que peu de collectifs prennent le temps de travailler quand les compétitions imposent leurs cadences. Les plus confirmés ont quant à eux pu apercevoir la large palette de cette forme de jeu et à force de tentatives sans conséquences, ont beaucoup développé leur qualité de frappe, et aussi leur choix dans les différentes trajectoires.
Au retour des vacances de Noël, il fallait tout de même offrir un peu de variété dans les contenus d’entrainement. Quelques exercices de manipulation de balle, face aux poteaux, ou à des boudins ou piquets a été l’occasion de remettre un peu de pression spatiale sur les joueurs et de regoûter au plaisir de réussir une passe de qualité « in extremis ». Quelques touchers ont même pu être autorisé occasionnellement pour permettre aux joueurs de retrouver les saveurs de la compétition dans des minis tournoi entre nous.
Nous avons aussi beaucoup mis l’accent sur la participation des coachs aux situations d’entrainement. Outre le fait qu’ils ne sont que des hommes passionnés de ballons ovales, il nous était déjà apparu les années précédentes que les joueurs découvrait d’autres aspects du jeu quand les coachs y participaient. Le poids de l’apprentissage par le mimétisme est bien sûr évident, mais le fait d’avoir un coach dans chaque équipe permet aussi de tenir tous les joueurs les uns aux autres par des petits rappels, de répondre aux nombreuses communications qu’ils lancent en attaque comme en défense, et donc de prendre ou reprendre de bonnes habitudes.
Pour ce qui est des perspectives de fin d’année, les compétitions sont officiellement annulées. Cependant, nous avons bel espoir de pourvoir terminer cette saison par un tournoi en juin pour permettre aux cadets de valider le travail qu’ils auront fourni toute la saison, et aussi et surtout, de pouvoir jouer un 2ème match à enjeux de l’année, étant donné que leur saison s’était achevé après leur 1er match, pourtant très prometteur.
Reste tout de même à prévoir l’après, le moment que l’on espère durable où les compétitions reprendront et imposeront le retour du jeu à plaqué. Pour certains joueurs, les deux dernières saisons n’auront été l’occasion de ne faire qu’une demie douzaine de match à plaquer. Si l’on excepte l’unique match de cette saison, cela fera 18 mois en septembre 2021 que les cadets n’auront pas rejoué avec les exigences du contact. Il faudra être particulièrement attentif à la reprise des bonnes attitudes dans les zones de plaquages et de rucks pour des joueurs pour qui ces gestes seront pour la plupart oublié.
LE PÔLE FÉMININ NE CONNAIT PAS LA CRISE
Le pôle féminin jeune ne se laisse pas abattre par ce contexte difficile et au contraire se démultiplie, se réinvente avec pour ligne conductrice « donner du plaisir ici et maintenant tout en préparant demain » !
Continuité des entrainements
Ainsi, les F-15 poursuivent leurs 5h d’entrainement hebdomadaires avec la mutualisation des moyens section scolaire et club . Quant à nos F-18, qui ont encore plus de contraintes avec le couvre feu, elles alternent les visios la semaine et l’entrainement en présentiel le samedi, toujours en parfaite harmonie avec Bobigny.
Chaque membre du staff s’efforce de faire preuve d’ingéniosité, d’imagination pour maintenir une dynamique positive au sein des différents collectifs !
Par ailleurs, les filles en académie (Pôle espoir), poursuivent leur fomation au coeur d’un double projet sportif et scolaire. Et, Salimata TANDIANG, qui est entrée à l’académie 93 cette année a eu l’honneur d’être citée dans un article de la ligue pour mettre en valeur sa capacité à allier un grand sérieux dans ces études tout en affichant une réelle progression rugbystique sur le 1er trimestre ! Merci à elle de porter haut les couleurs noires et blanches dans les structures fédérales !
Construction d’un projet club féminin
Sous la houlette de Jérémy et Nathan, les différents staff F-15 F-18 et F+18 s’affèrent depuis quelques mois à construire le projet féminin SCUFISTE visant à :
- Développer la pratique féminine au sein du club
- Renforcer le lien entre les catégories et affirmer une identité scufiste
- Parfaire la formation de la joueuse à chaque échelon
- Accompagner vers la performance chacun des collectifs et guider vers le haut niveau les « hauts potentiels »
Passer des paroles aux actes
D’une part, malgré des conditions peu propices à proposer du rugby scolaire au regard des protocoles sanitaires, en 2021, nous avons lancé les initiations rugby pour les 6ème en vue d’intégrer le projet en Septembre 2022, dans un rugby retrouvé espére-t-on. Une quinzaine de 6ème d’Iqbal Masih ainsi que quelques jeunes filles de Gerard Philippe sont déjà prêtes à en découdre !
D’autre part, le SCUF (sous l’impulsion de Jérémy), conscient de l’importance de ses partenariats avec les sections sportives scolaires dans le projet féminin, a permi à des éducateurs en service civique actuellement (Gabriel et Emile) d’intervenir au sein du collège Iqbal Masih pour renforcer et péréniser le lien entre le scolaire et le fédéral.
Ensuite, Aurore et Adrien poursuivent leur formation au sein du Brevet féderal dispensé par la ligue ce qui permet d’avoir des staffs 100% diplomés au sein du pôle jeune féminin ce qui est primordial si l’on veut doper la qualité de la formation féminine scufiste ! Bravo à eux pour leur engagment dans le projet au sein duquel ils sont pleinement investis et poursuivent avec acharnement une tâche ardue mais ambitieuse et passionnante : faire de l’alliance F-18 avec Bobigny une ressource pour le SCUF et un tremplin vers le haut niveau pour les forts potentiels ayant fait leurs gammes à Rousié.
Les interventions de Nathan au sein de l’académie 93 représente aussi un vrai point d’appui dans cette double quête
Enfin, nous sommes parvenus à conclure un partenariat avec le Crédit Agricole IDF qui soutiendra financièrement nos actions de développement du rugby féminin et ce jusqu’à décembre 2023 . En effet, au regard des conséquences de la crise sanitaire, cette aide sera plus que vitale pour pérénisser l’accés à la pratique sportive des jeunes filles issues de milieu défavorisé, aussi bien en terme de financement des licences que de l’équipement nécessaire pour pratiquer. En ce sens, chaque jeune licenciée F-15 et F-18 a reçu dernièrement son jogging SCUF !
PORTRAITS D’ANCIENS
LA CHRONIQUE DE MR JEAN
Sur le chemin du CLUB …
Que de tourments pour tous les présidents de clubs amateurs confrontés à l’actualité qui les éloignene de plus en plus du sport roi, mais malheureusement quel gouffre vis à vis de l’esprit. Que penser de ces petits présidents, aux petits esprits n’ayant aucune culture rugby que celle de la prébende, accentuée par des élus réglementaires mais faisant plus de mal à ce sport qu’aucun avant eux. A ce sujet deux histoires, l’une ancienne, l’autre récente ayant trait au SCUF.
En 1911 le SCUF fut finaliste et perdit devant le SBUC, score sans appel (14-0) qui fut Champion de France. Mais il s’avéra que le SBUC n’avait pas observé les règles et l’esprit, les principaux dirigeants du SBUC furent radiés par l’USFSA (ancienne structure avant la FFR) pour « manquement grave aux règles sur l’amateurisme ». Quant au titre, Charles BRENNUS si strict avec les lois de l’amateurisme ne demande pas le retrait du titre sur tapis vert, seul le terrain décide. Cette manière d’agir constituera une constante du club qui jamais ne déposera une réclamation pour fausse licence. Cette noble attitude est à l’honneur du SCUF.
En d’autre temps nous avons subi une défaite sur tapis vert pour » licence non valable » en 1970 de la part d’un club parisien, alors que nous avions gagné sur le terrain, ce fut « l’affaire D.Petat ». La petitesse et la médiocrité de ce club s’avérèrent pleinement d’autant plus que, des années plus tard j’ai eu la confirmation de la malhonnêté de ce club… Nous gagnâmes au match retour aussi… No comment…! Malheureusement aujourd’hui le ver est dans le fruit et comme aurait dit le président Michel Hospital je préfère « Le fruit dans le verre » … et que confirme l’évanescence des valeurs dans ce sport. Tout est grand dans le temple de la faveur, FFR , excepté les portes qui sont si basses qu’il faut se courber pour y entrer ; et nombreux sont ceux qui briguent les faveurs ……rémunérées ! Et après on parle accessoirement des bénévoles qui dans de nombreux clubs se dévouent pour les autres et pour leurs couleurs.
Le fossé entre les officiels et les clubs s’agrandit et risque de perdurer quelque temps. Comment enseigner aux jeunes les valeurs de ce sport quand le rugby pro les abandonne ? Bien sûr c’est passéiste et suranné, mais ces fameuses valeurs aujourd’hui disparues dans la plupart des clubs existent encore chez d’autres
Dans cette tourmente nous assistons à la fracture définitive de la famille du rugby, la LNR et la FFR aux buts bien différents, ce manque d’unité est fortement nuisible. Qu’importe, le culte du Veau d’Or est toujours célébré, les marchands du muscle font leurs amplettes et font venir des joueurs oùil n’est plus question que « de contacts « , d’affrontements, de chocs. Il faut « pêter ».
Religion de la violence et crétinisation ambiante conduisent les joueurs à n’être plus que des bulldozers qui confondent le jeu de rugby et Orange mécanique.
Ce qui chagrine dans ces rencontres, ce n’est pas seulement la décadence d’une forme de jeu, c’est aussi la pauvreté de jugement et l’absence d’inspiration qui en sont cause.
Quant au SCUF, il observe le désastre annoncé pour certains clubs avec des transferts plus que douteux, nombeux sont les présidents poussés par leur ego qui oublient que la comptabilité est une science exacte et que deux plus deux font quatre et non cinq, le réveil sera douloureux pour eux. A cela s’ajoute une compilation incessante de règlements, de directives incongrues et surtout le martyr du jeu, atrophié, décimé, abimé, dénaturé avec des catégories à 5,7,10 , alors que le 15 périclite.
On parle de niveau, de bassin, de mixage, de plateau venant de « techniciens video » aux quinze combinaisons de passe mais qui dans leur logiciel on oublie le mot de passe.. Où sont le plaisir et le jeu……?
En cette année où le Club aura 125 ans et reste dans sa ligne de crête et forme cette société si attachante gérée, animée par des scufistes toujours fidèles au principe de Sir William Wakefield :
« Lorsque l’on raccroche ses crampons, il faut rendre à son sport et à son club ce qu’ils vous ont apporté . » C’est la raison pour laquelle chaque scufiste ressent à un moment l’attrait de se mettre au service du Club pour un certain temps et pour plus.
Le SCUF vivra tant que des scufistes seront présents pour prendre le relais et transmettre aux futures générations. Aujourd’hui 125 ans le 5 décembre, et en dépit d’une saison arrêtée par l’épidémie, il se rassemble et accroit son unité transgénérationnelle.
Si la fin de saison est traditionnellement de faire le point et de fêter le Club, l’EdR par ses multiples tournois, Caen, Beaune, Pau… les jeunes par un déplacement lointain Sénégal… les seniors par la Rose Cup, et la réserve par son cheminement dans les qualifications, les Vieux Cochons et leurs tournées homériques.
Sans oublier les trophés internes du Club, qui permettent de se dire au revoir et se donner rendez-vous pour la saison prochaine. C’est la vie véritable d’une société de bon aloi, d’autant plus que cette année le Club-House tant attendu, ouvre des horizons lointains dans l’agitation nocturne d’écouter à nouveau ce cri « Ulysse ta femme t’attend » et les grands navigateurs de la nuit n’ont pas toujours le vent favorable, d’autres se cantonnent dans des exploits picaresques, les moulins à vent contrariant l’assaut.
Ô joies de saltimbanques, Ô nuits d’ivresse où on ne veut plus se quitter, mais en ce mois de Juin 2020, Nenni … l’épidémie avait stoppé la saison laissant un goût d’inachevé et suscitant chez chacun « une inquiétude inquiétante ».
En dépit des difficultés le souffle brennusien va se lever, souffler et gonfler les voiles de la goélette « Noir et blanc » en ce début de saison, septembre 2020. Les joueurs et les dirigeants savent bien qu’il faut se sortir de ce « gruppetto « , le courage c’est rompre le cercle de la fatalité et nous offrir une saison en forme de festin pour sauver le rugby scufiste de la grisaille technique dans laquelle ils avaient bien contribué à l’enliser, vidant la tribune de Rousié en attendant les vestiaires.
Aussi avec les deux premiers matchs, ils sont des vainqueurs décidés à donner au jeu son ampleur et le goût du risque sans lequel le rugby n’est qu’une pâle copie de la guerre. Ces menottes qu’ils avaient passé ces dernières saisons doivent être oubliées et c’est dans un grand bruit de chaines brisées, de liberté proclamée et de chansons que les scufistes entameront et gambaderont cette chevauchée.
Et nous, d’un coup nous serons à nouveau des gosses émerveillés redécouvrant les beautés du jeu et l’amour d’un club unique, notre SCUF…….
Avec ce départ en fanfare nous pouvions dans une ivresse communicative réciter ces vers de Beaudelaire:
« Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles
Homme vers toi je pousse ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires merveilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité ! »
Mais patatras, l’épidémie est revenue, les matchs annulés, les vestiaires cadenassés, les terrains interdits …… Le club est livré à lui même, et comme disait Lucien Mias : « Nous vaincrons, nous mourrons ENSEMBLE » et guettons les lumières d’espoir, en prenant soin de tous.
SCUFISTEMENT
Jean Hospital.
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