La chronique
de Jean
La chronique
de Jean
Après une victoire avec la manière contre le RCP15 lors de la première journée, nous attendions le premier vrai test de la saison avec la venue de Bagneux. Peu de remaniement concernant le groupe de 22, si ce n’est l’absence de Gaston en 10, remplacé par Clément Faure, habituellement numéro 9. Deux nouvelles recrues ont honoré leur première cap en
équipe première : Louis, normand d’origine, et Joris, haut pyrénéen.
Après une victoire avec la manière contre le RCP15 lors de la première journée, nous attendions le premier vrai test de la saison avec la venue de Bagneux. Peu de remaniement concernant le groupe de 22, si ce n’est l’absence de Gaston en 10, remplacé par Clément Faure, habituellement numéro 9. Deux nouvelles recrues ont honoré leur première cap en
équipe première : Louis, normand d’origine, et Joris, haut pyrénéen.
Dans les années 60 , le SCUF était un des rares clubs français à effectuer le voyage et accompagner l’équipe de France, c’est ainsi que nous connûmes chaque stade Landsdowne Road, Murrayfield , l’Arm’s Park et Twickenham et ce fut à chaque fois une grande découverte. Pourquoi et comment ces déplacements ? Nous le devions à un homme notre Président Jean.E.. Martin, docteur de l’équipe de France et personnage Fédéral. Le programme était le suivant : samedi matin, match contre une équipe locale, après -midi match international (place assise), soir, festivités et le Dimanche visite de la région ou de la ville. Nous étions logés à l’hôtel. En plus la fréquentation des joueurs de l’équipe de France ajoutait une excellence à ce séjour. Ainsi au pays de Galles nous rencontrâmes Porthcawl RFC, en Ecosse Lasswade Rfc, Blackrock College à Dublin puis à Londres en Universitaire London School of Economics, University College. Et pour couronner la saison le match au sommet Stratford RFC. Le SCUF était un club privilégié en dépit de ses pauvres installations à Paris mais nous avions acquis le respect du jeu et cette éducation anglo- saxonne qui habille si bien ce game, ce » Noble Game «, et dans ces stades une foule qu’enchante aussi bien la victoire que la simple beauté du jeu……..Pour des gamins de 20 ans et plus que nous étions alors, ces stades étaient non seulement des découvertes mais des émerveillements perpétuels. Habitués aux vieux rendez-vous de Colombes, ces chères vieilles tribunes où rien n’est mieux visible que le dos du spectateur de devant, l’affiche » France-Angleterre Samedi 15h stade de Colombes » nous comblait et nous avons vécu des jours comme ça, où le soleil brille, où le vent tombe, où le rugby flamboie parce qu’on a envie et qu’on a les moyens de se faire plaisir. Puis ce fut le« Parc des Princes » chaudron au public navrant et braillard aujourd’hui le Stade de France, fade, mais toujours pas un vrai stade rugby …
Alors , ce fut toujours et cela le reste, revenir à Cardiff est une des cérémonies les plus belles du monde, un match du Tournoi des 5 nations, cette fête énorme et un peu sauvage que célèbrent, à gorge déployée, soixante -dix mille Gallois ivres de ferveur nationale et de bière. Que de souvenirs dans cet Arms Park aujourd’hui modernisè et nommé Principality , parce que c’est là que le rugby accomplit l’inaccessible alliance entre la soif d’affirmation des individualités fous de leur talent et l’acceptation de la discipline collective. Et ces chants qui inondent cette enceinte où souffle le mistal atlantique …
Puis Lansdowne Road, aujourd’hui Aviva Stadium, on assiste à cette ruée de guerriers irlandais, c’est comme si le pré de Lansdowne avait soudain fleuri des milles joies tachées de sang qu’a connues « ce peuple étrange dont les guerres sont gaies et les chansons sont tristes ». Une fête celtique… Comment ne pas rappeler cette anecdote qui survint à notre venue en Irlande : Nous rencontrons Blackrock College le Dimanche après-midi , l’équipe 5. Notre entraineur capitaine Ph. Absil s’offusque de jouer cette équipe 5, et on lui répond gentiment que c’est une équipe d’un bon niveau et que Blackrock compte 14 équipes…….et 14 terrains…..Nous reçûmes une leçon d’humilité d’autant plus que sur le terrain nous fûmes largement défaits. Mais belle réception avec des internationaux irlandais qui avaient joué la veille tels T.O’Reilly, Brophy , A. Mulligan…..tous anciens du College. Quelle leçon…! et quel peuple !!. A Dublin avec ses rues pleines de fous, de poètes et de filles au regard libre, sa rivière de pure bière où rodaient encore les ivrognes de John Ford et les tueurs de Flaherty pour vivre sur une pelouse un accès de fièvre joyeuse, à une ivresse violente et à ce courage indomptable des descendants de Mike Collins.
Et pour suivre Murrayfield où nous fûmes accueillis comme de vieux amis , le spectacle fut grandiose par cette simplicité de quinze gaillards jouant de tout leur coeur pour la gloire de l’équipe et de leur propre plaisir, au loyalisme sans égal. En ce début Janvier, le vent était écossais et la pluie et le froid étaient écossais En dépit des conditions s’accommodant fort bien,les Ecossais imposaient leur jeu tout en kilt et en tartan, un match aux couleurs des Stuart et au goût de whisky , nous perdîmes mais en dépit du vent qui dévale tout droit de la montagne proche, dans les hautes tribunes où nous étions rangés, en dépit de tout on a bien aimé cette foule d’enfants inondant la pelouse et cette foule qu’enchante la simple beauté du jeu. Et nous pouvions dire « Our heart is in the Highlands » .