{"id":2231,"date":"2009-05-29T09:13:10","date_gmt":"2009-05-29T08:13:10","guid":{"rendered":"http:\/\/rugby.scuf.org\/?p=2231"},"modified":"2016-02-07T07:23:45","modified_gmt":"2016-02-07T06:23:45","slug":"georges-carpentier-scuf","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/rugby.archive.scuf.org\/2009\/05\/29\/georges-carpentier-scuf\/","title":{"rendered":"Georges CARPENTIER (1894 – 1975)"},"content":{"rendered":"
Georges CARPENTIER est n\u00e9 \u00e0 Li\u00e9vin le 12 janvier 1894. Il commence son parcours de boxeur en pratiquant la boxe fran\u00e7aise. En 1907, \u00e0 l’\u00e2ge de 13 ans, il est champion de France junior de boxe fran\u00e7aise. Apr\u00e8s avoir commenc\u00e9 la boxe anglaise \u00e0 l’\u00e2ge de 14 ans en 1908 (et d\u00e9j\u00e0 champion du monde amateur le 4 d\u00e9cembre), il devient champion de France des welters en 1911 \u00e0 17 ans, puis d’Europe le 23 octobre de la m\u00eame ann\u00e9e \u00e0 Londres. Le titre europ\u00e9en des poids moyens tombe dans son escarcelle le 29 f\u00e9vrier 1912 \u00e0 Monte-Carlo, et celui toutes cat\u00e9gories (lourds) le 1er juin 1913 \u00e0 Gand. Pendant la Premi\u00e8re Guerre mondiale, il sert dans l’arm\u00e9e de l’air et re\u00e7oit la Croix de guerre et la M\u00e9daille militaire. Il se blesse au bout de 18 mois et r\u00e9int\u00e8gre la vie civile o\u00f9 il reprend sa carri\u00e8re de boxeur.<\/p>\n
C’est \u00e0 cette p\u00e9riode qu’il conna\u00eet\u00a0sa courte carri\u00e8re de rugbyman pratiquant, licenci\u00e9 au SCUF, et disputant le Championnat 1918-19<\/a>.<\/p>\n D\u00e8s le 11 novembre 1918, Georges Carpentier est affect\u00e9 comme moniteur \u00e0 L\u2019\u00c9cole de Joinville. Il n’a pas disput\u00e9 de combat de boxe officiel depuis 4 ans. Ces quatre ann\u00e9es auront probablement co\u00fbt\u00e9 \u00e0 la gloire du sport fran\u00e7ais un titre de champion du monde de boxe toutes cat\u00e9gories d\u00fb au talent exceptionnel d’un mi-lourd l\u00e9ger, presque un poids moyen… On \u00e9voquera souvent pour Carpentier le souvenir de ce ph\u00e9nom\u00e8ne que fut Bob Fitzimmons, triple champion du monde moyens, mi-lourds et lourds.<\/p>\n Charles Pagnoud, admirateur et ami de Georges Carpentier depuis l’avant guerre, \u00e9quipier premier de Rugby du SCUF au surplus, s’est mis en t\u00eate de faire t\u00e2ter de l’ovale au grand boxeur. Il va chercher Georges \u00e0 Joinville et l’am\u00e8ne au SCUF. Et Carpentier accepte…<\/p>\n Athl\u00e8te dou\u00e9, sprinter de valeur, Georges devint vite le 3\/4 aile droit titulaire en \u00c9quipe premi\u00e8re. Charles Brennus<\/a> et Frantz Reichel le chaperonnent. Andr\u00e9 Theuriet et Lucien Besset<\/a> le conseillent. Il n’y a plus qu’\u00e0 le licencier. Le Comit\u00e9 de Paris, un instant, s’oppose \u00e0 ce que ce professionnel puisse officiellement pratiquer. C’est la Rugby Union d’Angleterre qui fait conna\u00eetre son avis favorable par Brennus et Reichel, anglophiles estim\u00e9s outre manche. La Rugby Union consid\u00e8re que Carpentier, professionnel de Boxe et v\u00e9ritable idole du ring \u00e0 Londres, a l’esprit de pur d\u00e9sint\u00e9ressement qui est de bon ton en mati\u00e8re de ballon ovale. Voil\u00e0 donc Georges licenci\u00e9 pour le SCUF… Les bulletins du SCUF de 1919 relatent les exploits de Carpentier rugbyman. On \u00e9voque m\u00eame une possible s\u00e9lection pour le match Paris \/ Londres, voire m\u00eame pour le XV national, mais pour ce boxeur professionnel si notoire, c’est g\u00eanant ! Bref, comme tout \u00e7a tra\u00eene, Carpentier et ses amis jouent au Rugby et c’est l\u00e0 l’essentiel.<\/p>\n La saison 1918-19 s’ach\u00e8ve et la Boxe est l\u00e0, qui appelle notre champion. Et ce champion veut mettre les bouch\u00e9es doubles, rattraper ces 4 ann\u00e9es perdues pour le Sport. Le 4 d\u00e9cembre 1919, Carpentier culbute en un round l’anglais Joe Beckett, conservant ainsi son titre de champion d’Europe des poids lourds. Le 7\u00a0d\u00e9cembre, il est \u00e0 Paris et juge la touche du match jou\u00e9 par le SCUF \u00e0 Colombes.<\/p>\n Le 18 decembre 1919, il est fait membre d’Honneur du SCUF \u00e0 l’issue d’un d\u00eener offert par le SCUF dans les salons du \u00ab\u00a0Grand Teddy\u00a0\u00bb \u00e0 Georges et \u00e0 son manager Fran\u00e7ois Descamps. C’est un d\u00eener de 40 couverts. Parmi les convives : E.G. Drigny, Berneron, Frantz Reichel, Henri Decoin, Georges Bruni, Alfred Eluere, Lucien Besset, Gaston Benac, entre autres c\u00e9l\u00e9brit\u00e9s. Ce d\u00eener est en fait un d\u00eener d’adieux au rugby officiel. Car si Georges rechausse quelquefois les crampons, c’est en match amical, sans forcer et sans risques, car sa carri\u00e8re de boxeur continue.<\/p>\n Sa carri\u00e8re ira, malgr\u00e9 l’\u00e9chec Dempsey, jusqu’au bout des possibilit\u00e9 d’un champion hors du commun, confront\u00e9 trop tard par le destin avec des t\u00e2ches faites pour un homme physiquement plus frais.<\/p>\n Il participe \u00e0 des r\u00e9unions d’anciens et Pagnoud est toujours l\u00e0 pour entretenir le contact. \u00a0C’est en 1955 que Pagnoud nous l’am\u00e8ne pour donner le coup d’envoi du match de Rugby du soixantenaire du SCUF, au stade Jean Bouin, contre une s\u00e9lection Pi\u00e9montaise. En 1961 \u00e0 l’occasion de la remise de la m\u00e9daille d’Or 1960 du SCUF \u00e0 Suzanne Chapelle,\u00a0un brillant d\u00eener r\u00e9unit \u00e0 nouveau \u00e0 Chazelles, Georges Carpentier avec\u00a0Henri Decoin, Georges Bruni, Lucien Besset, Jean Semmartin, Albert Mayaud… Au cour des derni\u00e8res ann\u00e9es de sa vie, la Boxe, le Rugby international ou la simple amiti\u00e9 \u00e9taient des occasions de rencontre avec le Docteur Jean Martin. Il avait pr\u00e9vu d’\u00eatre pr\u00e9sent \u00e0 la c\u00e9l\u00e9bration des 80 ans du SCUF. Le Destin ne l’a pas voulu ainsi…<\/p>\n 28 octobre 1975 \u00e0 Paris \u2014 La nouvelle \u00e9clate telle une bombe : Carpentier est mort ! Il \u00e9tait donc mortel l’homme pour lequel en 1921, \u00e0 l’annonce de son \u00e9chec devant Jack Dempsey \u00ab\u00a0on avait pleur\u00e9 dans les chaumi\u00e8res\u00a0\u00bb !<\/p>\n La foule qui se pressait devant l\u2019\u00c9glise de la Madeleine, le 29 octobre, repr\u00e9sentait un \u00e9chantillon de la France en deuil. Ils \u00e9taient tous l\u00e0, ses amis connus et inconnus : les humbles, les riches, les notoires, les petits, les vedettes de l’art, du sport, de la politique, les militaires et les civils… A l’occasion de la fin de la grande \u00e9pop\u00e9e que f\u00fbt la vie de Georges Carpentier, tout aura \u00e9t\u00e9 \u00e9voqu\u00e9, tout sauf sa courte carri\u00e8re de rugbyman pratiquant, licenci\u00e9 au SCUF, et disputant le Championnat 1918-19.<\/p>\n Ce reportage sur Georges Carpentier, rugbyman et scufiste, ravive, comme s’il en \u00e9tait besoin, la flamme du souvenir. C’est une flamme qui ne vacillera jamais pour les sportifs de France, Georges Carpentier, Champion immortel.<\/p>\n Aujourd’hui, son nom est associ\u00e9 au Complexe sportif du XIII\u00e8me<\/sup> arrondissement de Paris (la Halle Georges Carpentier), o\u00f9 les diff\u00e9rentes cat\u00e9gories des rugbymans du SCUF ont \u00e9volu\u00e9s durant une trentaine d’ann\u00e9e avant de rejoindre le 17\u00e8me arrondissement dans les ann\u00e9es 2010.<\/p>\n<\/p>\n
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Il combat dans pratiquement toutes les cat\u00e9gories et devient champion du monde des mi-lourds le 12 octobre 1920 \u00e0 Jersey City (\u00c9tats-Unis) en mettant KO<\/acronym> Battling Levinsky<\/a>. Il devient ainsi le premier fran\u00e7ais champion du monde de boxe anglaise. Pour le titre mondial des poids lourds (toutes cat\u00e9gories), il \u00e9choue le 2 juillet 1921 face \u00e0 Jack Dempsey<\/a> auquel il rend 12 kg et 6 cm\u00a0\u2014 qui deviendra par la suite l’un de ses meilleurs amis\u00a0\u2014 dans un match du si\u00e8cle qui lui vaudra n\u00e9anmoins une renomm\u00e9e mondiale, car il a perdu \u00e0 cause d’une main droite inutilisable suite \u00e0 une fracture d\u00e8s le 2e round. Il perd ses titres de champion mi-lourds de France, d’Europe et du Monde le 24 septembre 1922 au stade Buffalo contre Battling Siki<\/a> par KO au sixi\u00e8me round.<\/p>\n
Apr\u00e8s 1922, ce sera jusqu’en 1926, \u00e0 32 ans le d\u00e9clin progressif. Malgr\u00e9 son \u00e9l\u00e9gance, sa sveltesse, sa juv\u00e9nilit\u00e9 l\u00e9gendaires, Georges Carpentier n’est plus fait pour les impitoyables t\u00e2ches du ring. Il se recyclera… Quant au rugby, comme il n’y a pas au SCUF, \u00e0 l’\u00e9poque, d’\u00e9quipe d’anciens r\u00e9guli\u00e8re il va retrouver au Stade Fran\u00e7ais son copain de Joinville, Adolphe Jaureguy et Andr\u00e9 Verger entre autres. Mais Georges reste un scufiste de coeur.<\/p>\n
En r\u00e9sum\u00e9<\/h2>\n