{"id":2569,"date":"2016-10-19T16:18:29","date_gmt":"2016-10-19T15:18:29","guid":{"rendered":"http:\/\/rugby.scuf.org\/?p=2569"},"modified":"2018-04-19T21:29:40","modified_gmt":"2018-04-19T20:29:40","slug":"eutrope-albert-1888-1915-adalbert-1888-1966-scuf","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/rugby.archive.scuf.org\/2016\/10\/19\/eutrope-albert-1888-1915-adalbert-1888-1966-scuf\/","title":{"rendered":"EUTROPE Albert (1888 – 1915) et Adalbert (1888 – 1966)"},"content":{"rendered":"
Adalbert en haut et Albert en bas<\/p><\/div>\n
Albert et Adalbert EUTROPE : une saga familiale au sein du SCUF du d\u00e9but du XX\u00e8me si\u00e8cle. Un destin tragique dans la tourmente de la premi\u00e8re guerre mondiale.<\/strong><\/p>\n EUTROPE, une famille guyannaise<\/strong> Leur p\u00e8re Paul Eutrope, n\u00e9 le 11 septembre 1844 \u00e0 Cayenne, qui avait commenc\u00e9 sa carri\u00e8re en 1863 comme \u00e9crivain de marine dans l’administration coloniale, \u00e9tait sous-commissaire \u00e0 la marine ; leur m\u00e8re Jos\u00e9phine Dufourg, n\u00e9e le 8 janvier 1860 \u00e0 Cayenne, \u00e9tait m\u00e8re au foyer.<\/p>\n Albert Eutrope, l’international…<\/strong><\/p>\n Albert Eutrope<\/p><\/div>\n Comme son fr\u00e8re Henry, Albert int\u00e9grera l’\u00e9cole coloniale \u00e0 Paris. Ce dernier fait parti des recrues du SCUF en 1910 et s’impose tr\u00e8s rapidement en troisi\u00e8me ligne au sein de l’\u00e9quipe premi\u00e8re. Avec ses 1m72 pour 70Kg il alterne entre le poste de n\u00b08 et de flanker. Le championnat 1911 va asseoir le nom du SCUF dans le rugby fran\u00e7ais. Le SCUF est champion de Paris et devance pour la premi\u00e8re fois ses deux grands adversaires le Racing Club de France et le Stade Fran\u00e7ais. Albert et le SCUF se hisse en finale. Elle a lieu le 7 avril \u00e0 Bordeaux devant 10.000 spectateurs face au Stade Bordelais UC. Le Sporting fourni une excellente partie mais est battu par une \u00e9quipe sup\u00e9rieure. Les \u00ab\u00a0noir et blanc\u00a0\u00bb sont abattus, tristes et aucun chant ne retentit dans le vestiaire.<\/p>\n En octobre il est appell\u00e9 \u00e0 suivre son service militaire sur Paris. Il int\u00e8gre le 19e escadron de train des \u00e9quipages militaires, stationn\u00e9 quartier Fontenoy dans le 7e arrondissement. Un an plus tard,il arrive 4e au concours et int\u00e8gre la formation des officiers de r\u00e9serve du train \u00e0 Fontainebleau.<\/p>\n Les saisons suivantes d’Albert sont remarquables. Il est appell\u00e9 au sein de la s\u00e9lection de Paris d\u00e8s 1911 et la cons\u00e9cration arrive en 1913. Il est appell\u00e9 \u00e0 honorer sa premi\u00e8re s\u00e9lection nationale contre l’Irlande le 24 mars 1913 \u00e0 Cork avec son co\u00e9quipier Jules Cadenat<\/a>. Pour tous les deux ce sera leur derni\u00e8re apparition avec le XV de France. En foulant le pr\u00e8 irlandais, il est le deuxi\u00e8me joueur de couleur a jou\u00e9 pour la France dans le tournoi apr\u00e8s son co\u00e9quipier Ren\u00e9 Menrath<\/a> arri\u00e8re pour le 1er<\/sup> match du XV de France dans le tournoi des cinq nations de 1910. Pour l’anecdote, les fran\u00e7ais s’inclineront 24-00.<\/p>\n Apr\u00e8s la reconnaissance internationale, Albert Eutrope encha\u00eene les succ\u00e8s avec le SCUF et devient champion de Paris la m\u00eame ann\u00e9e, tout comme son fr\u00e8re Adalbert qui a \u00e9galement rejoint les rangs du Sporting. Dans les phases finales du championnet de France, les noir et blanc battent le SNUC (Nantes) en quart (9-3) puis l’USAP (Perpignan) en demi-finale (15-3). Le match contre Perpignan est un des seules pour lequel \u00ab\u00a0Devant un quinze Bayonnais si redoutable le SCUF n’a jamais \u00e9t\u00e9 d\u00e9courag\u00e9, il a lutt\u00e9 comme il a pu. Aucune autre \u00e9quipe n’eut oppos\u00e9 une r\u00e9sistance plus courageuse avec les moyens dont il disposait. Le SCUF a montr\u00e9 qu’il avait du coeur au ventre. C’est une qualit\u00e9 tellement essentielle au rugby, qu’il est tout juste qu’elle lui ait valu d’\u00eatre en finale et d’\u00eatre le second club de France<\/em>.\u00a0\u00bb (Jacques Dedet, \u00ab\u00a0l’Auto\u00a0\u00bb)<\/p>\n La saison suivante est moins glorieuse pour le SCUF, peut \u00eatre l’effet du d\u00e9part d’Albert pour l’Afrique. En effet, par arr\u00eat\u00e9 du ministre des colonies dat\u00e9 du 10 novembre 1913, il sera nomm\u00e9 \u00e9l\u00e8ve administrateur des colonies et affect\u00e9 en Afrique Equatoriale Fran\u00e7aise. Il est mobilis\u00e9 \u00e0 Brazaville au Cameroun, possession Allemande. Adalbert Eutrope \u00e0 l’\u00e9cole nationale des arts et m\u00e9tiers<\/p><\/div>\n <\/p>\n Adalbert Eutrope<\/p><\/div>\n Quant \u00e0 son fr\u00e8re jumeau Adalbert, il avait choisi une toute autre voie en devenant ing\u00e9nieur des arts et m\u00e9tiers. Il sortira en effet de l’\u00e9cole nationale des Arts et M\u00e9tiers d’Aix-en-Provence avec le dipl\u00f4me d’ing\u00e9nieur en 1909, plus commun\u00e9ment nomm\u00e9 \u00ab\u00a0Gadzart\u00a0\u00bb. Adalbert sera membre de l’\u00e9quipe de rugby de l’\u00e9cole nationale des arts et des m\u00e9tiers d’Aix et gagnera la finale interscolaire du championnat de France en 1909. ll se sp\u00e9cialisera ensuite dans le domaine de l’\u00e9lectricit\u00e9 en int\u00e9grant l’Institut Electronique de Grenoble. Adalbert s’illustrera \u00e9galement avec le SCUF en assurant la survie sportive pendant la grande guerre. Certainement pour rendre hommage \u00e0 son fr\u00e8re tomb\u00e9 d\u00e9but 1915, il accepte la fonction de Capitaine de l’\u00e9quipe premi\u00e8re de 1916 \u00e0 1918. En 1916 il est s\u00e9lectionn\u00e9 dans l’\u00e9quipe parisienne contre l’Ambulance am\u00e9ricaine de Neuilly dans une rencontre dite franco-am\u00e9ricaine dont l’objectif est de r\u00e9colter des fonds pour envoyer des ballons aux soldats au front. Cette m\u00eame ann\u00e9e il participe au match entre la s\u00e9lection parisienne contre son homologue lyonnaise. En 1917 il fait parti de l’\u00e9quipe des \u00ab\u00a0Probables\u00a0\u00bb qui affronte les \u00ab\u00a0Possibles\u00a0\u00bb en vue de constituer une s\u00e9lection le jour o\u00f9 la guerre prendra fin… Adalbert participera, apr\u00e8s guerre, \u00e0 la reconstruction du club et jouera jusqu’en 1919. A l’\u00e9poque de son mariage en 1922, il \u00e9tait ing\u00e9nieur \u00e0 la Soci\u00e9t\u00e9 d’Electricit\u00e9 pour la Lumi\u00e8re et la Force \u00e0 Paris. Il publiera plus tard avec Jules Verger un ouvrage intitul\u00e9 \u00ab\u00a0Formulaire de <\/p>\n <\/p>\n Adalbert & Albert Eutrope<\/p><\/div>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n <\/p>\n Albert tomb\u00e9 pour la France…<\/strong><\/p>\n Lorsque la guerre \u00e9clate d\u00e9but ao\u00fbt 1914, le sous-lieutenant de r\u00e9serve Albert Eutrope qui se trouve en Afrique est mobilis\u00e9 pour combattre au Cameroun. Il se retrouvera dans la colonne franco-belge dite Shanga-Cameroun, bas\u00e9e \u00e0 Brazaville.<\/p>\n Albert Eutrope sera tu\u00e9 d’une balle en plein front le matin du 26 mai 1915 alors qu’il montait \u00e0 l’assaut d’une position ennemie, un peu avant Masseng, \u00e0 la t\u00eate de sa section qui sortait de la for\u00eat \u00e0 environ 20 m\u00e8tres des retranchements allemands. Le lieutenant-colonel Hutin qui commandait la colonne Shanga-Cameroun, \u00e9crira \u00e0 la famille pour relater les circonstances de la mort du sous-lieutenant Eutrope :<\/p>\n \u00ab\u00a0Dans l’ordre de marche du d\u00e9tachement op\u00e9rant dans la direction de Masseng, la section du sous-lieutenant Eutrope se trouvait en t\u00eate du gros. Le 26 mai, vers 7h45, cette section se d\u00e9ployait \u00e0 gauche de la piste et se portait sous le bois et en avant. Profitant d’une brousse \u00e9paisse, cette fraction peut approcher jusqu’\u00e0 20 m\u00e8tres des retranchements allemands, devant lesquels elle d\u00e9bouche brusquement. L’ennemi, bien abrit\u00e9, ouvrit un feu extr\u00eamement violent. Le sous-lieutenant Eutrope tombe mortellement frapp\u00e9 \u00e0 la t\u00eate ; il \u00e9tait 8h 45. Pendant deux heures, le corps ne put \u00eatre enlev\u00e9, les Allemands qui l’avaient vu tomber, tent\u00e8rent de le prendre. Les tirailleurs fran\u00e7ais, h\u00e9ro\u00efquement, lutt\u00e8rent pour l’enlever ; un caporal et sept d’entre eux furent tu\u00e9s et bless\u00e9s. Vers 10h 30, apr\u00e8s de longs et vigoureux efforts, le corps du sous-lieutenant Eutrope fut en s\u00fbret\u00e9. Il a \u00e9t\u00e9 transport\u00e9 \u00e0 N’Gato (point 29) et inhum\u00e9 au cimeti\u00e8re de cette position. Il est mort glorieusement au champ d’honneur, \u00e0 la t\u00eate de ses hommes, face \u00e0 l’ennemi. Le Lieutenant-Colonel, commandant la colonne franco-belge de la Shanga-Cameroun :<\/em> (Sign\u00e9) Hutin.\u00a0\u00bb<\/p>\n Le sous-lieutenant de r\u00e9serve Eutrope Albert fera l’objet \u00e0 titre posthume d’une citation \u00e0 l’ordre de l’arm\u00e9e <\/strong>. A cette citation \u00e0 l’ordre de l’arm\u00e9e, la plus haute distinction durant la guerre 14-18, \u00e9tait automatiquement attribu\u00e9e la Croix de guerre avec palme.<\/p>\n En 2014, dans le cadre de la comm\u00e9moration du centenaire de la premi\u00e8re guerre mondiale, la FFR apposera une plaque au centre de Marcoussis des Internationaux tomb\u00e9s pour la France, tout comme cela avait \u00e9t\u00e9 fait dans les ann\u00e9es 20′ au stade de Colombes. Dans sa m\u00e9diocrit\u00e9, elle oubliera juste d’y inscrire le nom d’Albert Eutrope. Le SCUF, lui, ne l’oubliera pas !<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Albert et Adalbert EUTROPE : une saga familiale au sein du SCUF du d\u00e9but du XX\u00e8me si\u00e8cle. Un destin tragique dans la tourmente de la premi\u00e8re guerre mondiale. 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\nN\u00e9 le 10 janvier 1888, Albert Victor Olivier avait un fr\u00e8re jumeau : Adalbert Charles Olivier, un fr\u00e8re ain\u00e9, Henry n\u00e9 le 31 mars 1881, une s\u0153ur, Rose n\u00e9e le 14 novembre 1882 et un autre fr\u00e8re, Paul n\u00e9 le 5 mars 1885 \u00e0 Madagascar. Except\u00e9 ce dernier les autres enfants Eutrope sont tous n\u00e9s \u00e0 Cayenne au domicile de leurs parents au n\u00b0 41 de la rue du Port.<\/p>\nnous avons la trace \u00e9crite que les deux jumeaux ont jou\u00e9 ensemble, mais certainement que d’autres situations similaires se sont produites durant les rencontres d’avant phase finales, comme contre le Racing CF en mars 1913. Le 20 avril 1913, \u00e0 Colombes devant 15000 spectateurs, Albert joue troisi\u00e8me ligne centre dans la finale face \u00e0 l’Aviron Bayonnais. Son fr\u00e8re Adalbert est sur le banc des rempla\u00e7ants, mais \u00e0 cette \u00e9poque il n’y a pas de remplacement en cours de match. H\u00e9las la bravoure et la force d’Albert ne peuvent rien face au jeu dynamique de Bayonne qui domine le SCUF 31 \u00e0 8.<\/p>\n
\n<\/p>\n
Adalbert Eutrope, le jumeau capitaine…<\/strong><\/p>\n
l’\u00e9lectricien praticien\u00a0\u00bb. Il est inqui\u00e9t\u00e9 par la justice apr\u00e8s la seconde GM pour acte de collaboration et apr\u00e8s une trentaine d’ann\u00e9es loin du club, on le retrouve en 1954. Est ce pour se d\u00e9douaner et se rapprocher de personnages plus glorieux durant le conflit ? Son nom r\u00e9appara\u00eet dans les archives du SCUF comme donateur pour la souscription des travaux du si\u00e8ge \u00e0 la piscine Chazelles. Puis en 1956, il int\u00e8gre le Bureau directeur du SCUF Omnisport o\u00f9 il cotoie certains pionniers rugbyman comme Lucien Besset<\/a> qui pr\u00e9side le club. Une collaboration sans r\u00e9elle fraternit\u00e9. En effet, d’apr\u00e8s les t\u00e9moignages d’anciens scufistes, ce dernier \u00e9tait souvent tenu \u00e0 l’\u00e9cart. Le personnage entretiendra une certaine confusion historique, s’attribuant les palmes internationales de son fr\u00e8re \u00e0 certaines reprises. En effet, les archives du SCUF bouillonnent d’informations contradictoires que le personnage d’Adalbert semble avoir entretenu pour maintenir la m\u00e9moire de son fr\u00e8re ou glorifier sa propre image moins cap\u00e9… Il quitte sa fonction de membre du Comit\u00e9 directeur en 1964. Il d\u00e9c\u00e8de le 19 septembre 1966.<\/p>\n