{"id":5135,"date":"2018-04-03T23:44:53","date_gmt":"2018-04-03T22:44:53","guid":{"rendered":"http:\/\/rugby.scuf.org\/?p=5135"},"modified":"2018-04-03T23:49:43","modified_gmt":"2018-04-03T22:49:43","slug":"rene-menrath-1889-1950","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/rugby.archive.scuf.org\/2018\/04\/03\/rene-menrath-1889-1950\/","title":{"rendered":"Ren\u00e9 MENRATH (1889-1950)"},"content":{"rendered":"
Le 1er<\/sup> janvier 1910, la France joue son premier match dans le Tournoi des V Nations. Cela faisait 28ans que la France attendait patiemment que les nations britanniques l’invitent sur la sc\u00e8ne principale du rugby international. Parmi les 15 pionniers qui foul\u00e8rent la verte pelouse du Stade de Swansea au Pays-de-Galles, on trouve 6 Scufistes et un dirigeant prestigieux : Charles Brennus.<\/p>\n Parmi ces joueurs, le Scufiste Ren\u00e9 Menrath est le premier joueur de couleur (m\u00e9tis) \u00e0 \u00e9voluer dans le Tournoi. Avant lui, 4 joueurs de couleur l’avaient pr\u00e9c\u00e9d\u00e9 avec le XV de France : Constantin Henriquez<\/a> du Stade fran\u00e7ais aux Jeux olympiques de 1900, Georges J\u00e9r\u00f4me<\/a> (natif de Cayenne) et le pilier Andr\u00e9 Verg\u00e8s (m\u00e9tis) eux aussi du Stade fran\u00e7ais en 1906, et Henri Isaac du Racing Club de France en 1907 et 1908. Pour l’anecdote, il faudra attendre 61 ans avant de trouver un autre joueur de couleur avec le XV de France, le Toulousain Roger Bourgarel<\/a> lors de la tourn\u00e9e en Afrique du Sud 1971.<\/p>\n Ren\u00e9 Marcel Menrath est n\u00e9 le 13 d\u00e9cembre 1889 de Arthur et Louise Colas, parfumeurs, qui a \u00e9pous\u00e9 en seconde noce le 2 octobre 1926, Fernande Choury \u00e0 La Garenne Colombes. Il est d’origine antillaise et r\u00e9side \u00e0 Neuilly sur Seine. Ren\u00e9 Menrath est \u00e9l\u00e8ve \u00e0 l’Institut Commercial de Paris. Apr\u00e8s avoir r\u00e9sid\u00e9 quelques mois en Angleterre, o\u00f9 on peut supposer qu’il d\u00e9couvre le rugby, il revient sur Paris et rejoint les rangs du SCUF lors de la saison 1909\/10. Une saison pleine d’espoir pour lui et les noir&blanc.<\/p>\n <\/p>\n Menrath est un joueur habile et rapide qui excelle au rugby mais qui s’\u00e9panouit \u00e9galement en athl\u00e9tisme et en natation. Il rejoint de suite les rangs de l’Equipe 1 du SCUF \u00e0 l’arri\u00e8re et participe \u00e0 l’\u00e9mergence du SCUF sur la sc\u00e8ne nationale. Le 14 novembre 1909, le SCUF rencontre le Racing CF \u00e0 Colombes pour le compte du Championnat de Paris devant 2000 spectateurs. Le SCUF, apr\u00e8s une premi\u00e8re mi-temps dominatrice marque un essai par Laffitte sur une belle attaque des trois-quarts. Il m\u00e8ne 3 \u2013 0 \u00e0 10 minutes de la fin, lorsque le Racing \u00e9galise par un essai de Faillot entre les poteaux 3 \u2013 5. Sur une m\u00eal\u00e9e au 22m et sur un changement de pied, Laffitte troue la d\u00e9fense des ciel&blanc et marque entre les poteaux. Menrath transforme. Le SCUF bat le Racing CF 8 \u00e0 3, c’est un triomphe pour les noir&blanc pour qui c’est une premi\u00e8re.<\/p>\n Les prestations de Menrath ne laissent pas indiff\u00e9rent les s\u00e9lectionneurs. Fin d\u00e9cembre 1909, un match de s\u00e9lection oppose les Probables contre les Possibles \u00e0 Bordeaux. Menrath est \u00e0 l’origine s\u00e9lectionn\u00e9 dans l’\u00e9quipe des Possibles, mais il remplace Varvier du RCF absent dans l’\u00e9quipe des Probables. Sa prestation \u00e0 l’arri\u00e8re est soulign\u00e9e. Voil\u00e0 ce qu’on peut lire dans la presse :\u00a0\u00bb Menrath, \u00e0 l’arri\u00e8re, joua brillamment ; tr\u00e8s bon sur le ballon, il d\u00e9montra par quelques jolis placages que l’on pouvait \u00e9galement compter sur lui<\/i>\u00ab\u00a0. Ce jour l\u00e0, dans les lignes arri\u00e8res on trouve le scufiste Houblain<\/a>. Du c\u00f4t\u00e9 des avants Th\u00e9venot, Cadenat<\/a> et Laffitte ont \u00e9galement tap\u00e9 dans l’oeil des s\u00e9lectionneurs. Les Probables sont vainqueurs par 9 points (3 essais) contre 6 points (2 essais) aux Possibles.<\/p>\n Quelques jours plus tard, le groupe France quitte Paris sans Jules Cadenat, mais avec deux nouveaux scufistes Ren\u00e9 Boudreaux<\/a> et Joe Anduran<\/a>. Devant 12000 spectateurs, les fran\u00e7ais font d\u00e9jouer les Gallois lors de la premi\u00e8re p\u00e9riode et ne sont men\u00e9s que 21-14 \u00e0 la mi-temps. H\u00e9las ils s\u2019\u00e9croulent lors des 40 derni\u00e8res minutes et s\u2019inclinent 49-14. Il se dit que les Gallois dominent tellement le match qu\u2019ils s\u2019arr\u00eatent parfois de jouer pour expliquer les r\u00e8gles aux frenchies ! Ren\u00e9 Menrath r\u00e9ussit 1 transformation et 2 p\u00e9nalit\u00e9s, mais ce sera sa derni\u00e8re s\u00e9lection. Il d\u00e9tient la carte d’international n\u00b053.<\/p>\n A l’heure du bilan de ce premier Tournoi, il se dit que Menrath a pu conna\u00eetre le statut d’international que par l’absence du titulaire au poste. Dans le revue \u00ab\u00a0Le Plein Air<\/b><\/i>\u00a0\u00bb du 1er<\/sup> avril 1910, on peut lire : \u00ab\u00a0Menrath, du Sporting Club Universitaire de France, est un joueur \u00e0 qui des \u00e9loges pr\u00e9matur\u00e9s ont donn\u00e9 une donn\u00e9 de soi m\u00eame une consid\u00e9ration trop absolue. La puissance et parfois la pr\u00e9cision d’un coup de botte <\/i>dans un ballon, ne pouvaient lui inculquer, surtout en face de nos voisins, l’exp\u00e9rience n\u00e9cessaire au joueur d’arri\u00e8re<\/i>\u00ab\u00a0.<\/p>\n Lors de cette saison 1910, Menrath a particip\u00e9 \u00e0 ce que le SCUF puisse rivaliser avec les deux clubs historiques parisiens que sont le Racing CF et le Stade Fran\u00e7ais.<\/p>\n En parall\u00e8le, Menrath pratique l’athl\u00e9tisme au SCUF. Il d\u00e9tient le record du club du saut en hauteur en 1910. Il est \u00e9galement bon nageur et participe aux comp\u00e9titions de plongeon.<\/p>\n <\/p>\n A l’issue du championnat il est appel\u00e9 sous les drapeaux et rejoint le 50\u00e8me R\u00e9giment d’Infanterie \u00e0 P\u00e9rigueux. Alors qu’il effectue son service militaire, il joue au C.A P\u00e9rigueux et \u00e0 l’U.S Bergerac.<\/p>\n Durant ses ann\u00e9es de service, il participe au Championnat militaire de rugby avec le 50\u00e8me RI avec lequel il gagne le titre au printemps 1911 contre le 103\u00e8me RI de Paris. Au sein de cette \u00e9quipe adverse il retrouve ses anciens co\u00e9quipiers Etchegaray, Laffitte et Vezani. Mais c’est l’\u00e9quipe de Menrath qui sort victorieuse, et ce jour l\u00e0 il joue 3\u00e8me ligne ! Un titre qu’il remportera \u00e0 nouveau la saison suivante contre l’Ecole de St Cyr.<\/p>\n Durant son s\u00e9jour \u00e0 P\u00e9rigueux il en profite pour d\u00e9crocher le titre de champion de natation du P\u00e9rigord au 100m. Son service termin\u00e9, il rejoint les rangs du CASG en 1913. Et puis la trag\u00e9die de la 1\u00e8re guerre mondiale survient…<\/p>\n <\/p>\n A son retour du conflit, Ren\u00e9 Menrath revient au SCUF. Lors de la saison 1918\/19 il participe activement \u00e0 la reconstruction du club. Il fait figure de pionnier du club, tout comme Andr\u00e9 Theuriet, Lucien Besset, Jacques Forestier, Fernand Buscail<\/a>, Adalbert Eutrope<\/a>, Louis Moutaud, Jules Cadenat, Louis Pichereau, Marcel Reichel, Novel, Pignon, Larronde… Les jeunes recrues peuvent s’appuyer sur ces internationaux et anciens co\u00e9quipiers premiers de marque. A l’issue de la saison, il a 30ans et quitte les terrains de rugby.<\/p>\n