Laurent Cottereau, Capitaine des +30ans lors du Trophée des 30 (2013), ayant déjà fait l’objet d’un interview en 2006 , nous reprenons ci-dessous son parcours avant d’atterrir au SCUF
« J’ai commencé le rugby vers 18 ans chez les juniors à Bagneux. Quelques années de vache maigre pendant les classes prépa, puis le rugby en école d’ingénieur (Institut National des Télécommunications, à Evry pendant 2 ans).
A mon retour d’Irlande (pas une super expérience du rugby là bas), début à Athis-Mons (Honneur) avec Michel BONTHOUX comme entraîneur. Après 3 belles années à Athis, j’ai suivi Michel au SCUF…
Comment je suis devenu pilier ? Quand j’ai commencé, je ne connaissais pas ce sport. Je suis arrivé dans une équipe qui comptait 14 personnes. Ils m’ont dit
« Tiens, tu te mets là, tu seras numéro 3 ». Depuis, à part une tentative avortée de Michel de me faire jouer 2ème ligne, j’ai toujours joué à ce poste. »
Depuis ta première saison complète en 2006 tu avais connu beaucoup de soucis. Tu es enfin redevenu un titulaire régulier en Equipe 1 cette saison, comment l’expliques tu ?
Je ne sais pas trop. Pour tout dire, je n’y réfléchis pas trop. Si je suis dispo et que les entraîneurs me sollicitent pour un match je suis content. Si je suis blessé, je suis malheureux et j’attends avec impatience de pouvoir rejouer. Par ailleurs, je vieillis et les lundis matins semblent de plus en plus difficiles mais ça n’est pour l’instant pas encore assez douloureux pour m’empêcher de vouloir y retourner.
On a le sentiment qu’un groupe a commencé à se former cette saison, mais les résultats ont autant surpris dans la victoire que dans la défaite…
Je te soupçonne de réutiliser tes questions d’année en année parce que je ne vois pas tellement de différences avec les autres saisons : effectivement le groupe y est, il est solide, sympa et joueur. Avec ce groupe nous aurions pu avoir de meilleurs résultats mais je ne sais pas d’où doit venir le petit truc qui fait basculer une saison du bon côté. Évidemment, j’espère que les entraîneurs ont prévu de réessayer les primes McDo qui ont si bien marché à Melun.
Par ailleurs, tu dois pouvoir reprendre ma réponse à cette question de l’interview de 2006 (aïe, déjà 8 saisons au SCUF !) je suis sûr qu’elle correspond encore.
Tu es Capitaine des +30ans cette saison, un Trophée qui ne t’a pas toujours souri, comment comptes tu récupérer le sceau à champagne ?
Je souhaite une stratégie à mon image : fine, subtile, technique. En gros, nous allons monopoliser le ballon (sans trop faire de passe pour éviter les en-avants) et marcher sur les corps juvéniles des moins de 30 pendant tout le match. A cet effet, je compte beaucoup sur la charnière Greg GUENOT – Vinz BARBE pour éviter les grandes envolées.
Je n’oublie pas la mission que m’a confié le comité des Trente d’entretenir un peu le suspens pour éviter le désintérêt pour le match dans les années à venir. Dans ce but, et malgré notre domination écrasante, je n’écarte pas l’idée de laisser les jeunes prendre un peu les devants jusqu’aux arrêts de jeu. Pour cela, nous avons retrouvé cet l’illustre (et néanmoins vieil) inconnu qui avait marqué l’essai de la gagne en finale IdF 2009. Cette année, Zan Camaro est avec nous !
William Monin, le capitaine des -30ans a souvent été un coéquipier de 1ère ligne essentiellement en Réserve. Tu risques d’avoir une confrontation directe ce vendredi avec lui. Un mot sur ce dernier ?
Un mec sympa, très volontaire et mobile sur le terrain. Il a apporté énormément depuis que je le connais, principalement en Réserve mais aussi parfois en première. Il a parfois tendance à pousser l’enthousiasme jusqu’à l’énervement, ce qui peut lui faire perdre un peu de son rugby. Nous jouerons là-dessus.
Cette année, tu as enfin franchi la manche pour disputer la « Rose Cup » à Stratford. Que retiens tu de cette évènement ?
Excellent week-end. Sur le terrain et en dehors. J’ai quand même pris cher en mêlée, quelques automatismes sont malheureusement maintenant bien loin. Cela fût conforme à ce que j’en espérais, et à ce qu’on m’en avait raconté. Je ne retiens pas grand chose pour la bonne raison que j’avais un peu bu.
En 2006, tu avais avoué ne pas être très sensible aux valeurs historiques du club. Après toutes ces années en N&B, les apprécies tu plus ?
En 2006, c’était ma première saison au SCUF, C’est aujourd’hui ma 8ème et je vis évidemment beaucoup plus le club. Donc oui, je les apprécie plus. Les traditions sont toujours importantes dans un club de rugby et le SCUF en a probablement plus que la plupart. Stratford, évidemment, mais aussi le match des 30, la présence des anciens. Je me permets obséquieusement d’attirer l’attention des lecteurs de cet interview sur le travail admirable de mise en valeur de cette Histoire réalisé par le webmestre du SCUF (et le fait que le-dit webmestre soit amené à arbitrer un match cette semaine n’a évidemment rien à voir avec cette obséquiosité).
Ta présence au club n’est pas encore historique, mais tu fais parti de cette génération qui a connu le SCUF avant son installation dans le 17ème. Quel regard as tu sur le parcours du club ?
Les premières années que j’ai connu, nous avions un terrain un seul entraînement sur deux, les douches tout confort de la Tour à Parachute, les cailloux pointus de Pershing. Heureusement que les joueurs étaient sympas, à me relire je me demande bien pourquoi je suis resté. Après quelques années, nous avons aperçu Rousié le jeudi et le problème était alors de trouver un endroit où boire un verre et/ou dîner qui accepte de nous recevoir plus de deux semaines d’affilée. Aujourd’hui, notre pire souci est la température de l’eau des douches. Nous avons notre propre stade à domicile, un bar accueillant, des événements, un kiné et bientôt peut-être un clubhouse, Bref, c’est une évolution sacrément impressionnante.
Tout cela est dû, à mon avis, avant tout au travail sans relâche des dirigeants (gloire leur soit rendue). Mais aussi aux joueurs qui font vivre le club à travers le comité des fêtes, la boutique, les soirées improvisées, l’accueil des nouveaux. Et j’ai l’impression que tout cela est monté en puissance ces dernières années, ce qui est quand même extrêmement rassurant pour la suite.
Pour ce qui est du parcours sportif, c’est plus calme mais il ne faut pas oublier que la réorganisation sur les poules fédérales a fait monter le niveau de l’honneur, ce que j’ai en tout cas clairement ressenti. Même s’il est un peu frustrant de ne pas faire de résultat, cela n’indique pas nécessairement une stagnation du niveau de l’équipe.
Interview réalisé par Lazz le 10 juin 2013