William MONIN


William Monin sera le Capitaine des -30ans lors du Trophée des 30 (2013), présentation…

 

Fiche d’identité

  • Nom – Prénom : Monin William
  • Date de naissance : 23 septembre 1985, à Paris
  • Taille – Poids de forme : 1m76 – 85kg (mais je suis plus autour de 88kg en ce moment…)
  • Poste joué : toute la 1ère ligne, et j’ai même fait quelques piges en 3e ligne
  • Situation maritale : Célibataire
  • Profession : Trader pétrole et gaz

Ta carrière rugby ?

J’ai toujours bien aimé le rugby, mais je crois que, comme beaucoup de monde de ma génération, j’ai vraiment commencé à m’y intéresser à partir de la fameuse demie-finale de 1999. Quel match!! Pourtant, je suis arrivé au rugby assez tard finalement. J’ai touché mon 1er ballon de rugby en CM2, où ma classe allait jouer chaque jeudi après midi à Aubervilliers. Voyant que j’aimais bien ça, l’entraineur qui nous encadrait m’a proposé de venir faire un test un samedi lors d’un tournoi avec l’équipe des poussins du club. Et malheureusement, le seul souvenir qui me reste de ce tournoi est une grosse bequille que j’ai prise, plus possible de marcher pendant trois jours. Bref, un premier contact assez peu concluant! Mais en y repensant, c’était reculer pour mieux sauter. J’ai toujours fait beaucoup de sport depuis tout petit. J’ai d’abord commencé par 7 ans de foot, au Paris Football Club. J’ai joué quasiment avec les mêmes types chaque année en montant de catégories. Mais l’ambiance dans l’équipe se dégradait petit à petit et j’ai donc mis à terme à ma carrière footballistique au sommet de la gloire, avec un titre de meilleur buteur du championnat (je ne comprends d’ailleurs toujours pas pourquoi le PSG ou MU n’ont pas profité de cette aubaine) Ensuite, j’ai fait du tennis pendant 2 ans, mais il manquait quelque chose, l’aspect collectif probablement. J’ai donc rejoint un pote jouer au volley dans l’équipe cadet de Charenton. Ca a duré 4 ans jusqu’à ce que je commence ma prépa. La, j’ai rencontré un type qui jouait au rugby du coté de Parisis. Il m’a emmené un soir à un de ces entrainements. Ca m’a bien plu, mais j’ai du arrêter au bout de 4 mois. Ce n’était vraiment pas compatible avec le rythme de la prépa. J’ai donc intégré aux Mines à Nancy, et la, ENFIN, j’ai pu commencer à vraiment jouer au rugby. Et en 2007, je sui revenu à Paris pour une année de césure, et c’est à ce moment la que j’ai découvert le SCUF…

2007/08, c’est ta première saison chez les Seniors. Tu joueras une grosse partie de la saison en Réserve avant de venir renforcer le banc de touche de l’Equipe en janvier.Tu te souviens de ton premier match en Equipe 1 ?

Mon premier match en Equipe 1 m’a effectivement marqué. C’était contre l’OGEM, chez eux, en plein mois de Janvier. De mémoire, ils étaient très bien cette année la (ils sont même montés je crois à la fin de la saison). Bref, un déplacement pas facile. On était dominé, mais le match était serré. Je rentre à trente minutes de la fin. J’ai eu du mal à trouver le rythme, mais j’étais bien entouré donc ca ne s’est pas trop mal passé. Du moins jusqu’à la 79ème minute. On perd, mais on a le bonus défensif en poche. Mélée pour nous sur leurs 30 mètres. Je jouais à gauche, et malheureusement, je me fais plier par mon vis-à-vis, qui talonne et nous vole notre introduction. Ballon de récupération pour eux, qui finit par un essai… Bref, je ne garde pas un très bon souvenir de cette première apparition en équipe 1! Heureusement, il y en a eu d’autres (pas suffisamment…), qui se sont beaucoup mieux terminés, comme cette année à Melun.

De part ton ancienneté, (on jouait sur du sable au Stade Carpentier) tu as pu apprécier la structuration du SCUF Rugby. Peux tu nous donner ta vision afin d’éclairer le chemin parcouru par le club en si peu temps ?

Je suis donc arrivé au SCUF en 2007. A l’époque, on s’entrainait le mardi à la porte de Brancion, le jeudi à Rousié et on jouait le dimanche à Carpentier. Difficile de se sentir vraiment chez soi quelque part! Finalement, le seul point de rencontre perpétuel et imtemporel a toujours été et restera Mabillon… Mais ces deux-trois dernières années, c’est saisissant de voir à quel point le SCUF est en train de se structurer pour passer à la vitesse supérieure. Le Comité des Festes, la Boutique, le Scufmag qui ont retrouvé une nouvelle dynamique, une école de rugby développée, des équipes jeunes toujours plus compétitives (bravo aux Cadets cette année!). Le SCUF va bien au delà de trois équipes séniors, ce dont on n’avait pas autant conscience il y a encore 2 ou 3 ans. Cela passe même par des équipements d’entrainement maintenant diversifiés !! (à ce sujet, le mieux étant l’ennemi du bien, si Sylvain pouvait bruler ses pneus de tracteurs… Ou au moins adapter ses penchants masos aux moeurs parisiens en utilisant plutot des pneus de scoot ou de motos, dont il doit avoir un sacré stock après ces récentes péripéties…)

Mais je crois que les meilleures preuves du développement du club seront les nouveaux bureaux et vestiaires dédiés au rugby d’ici 2 ans, et surtout le club-house qui devrait suivre. Les dirigeants se donnent énormément de mal pour offrir au club, et à nous joueurs, des infrastructures dignes de (presque) n’importe quel club de province. Grace à leur gros boulot, le SCUF devrait passer d’un club “sans domicile fixe” à un des clubs les mieux loties de la capitale, et ce en moins de 10 ans!! Merci à eux. C’est maintenant à notre tour, les joueurs, de faire en sorte de porter et traduire l’ambition du club sur le terrrain. On doit remonter en Férérale 3, et jouer pour s’y maintenir durablement. Quand on voit le niveau et la jeunesse du groupe, on a tout pour y arriver, même si le niveau moyen d’honneur remonte chaque année. Mais pour ca, il faut qu’on soit beaucoup plus constant sur l’ensemble de la saison, ne pas s’arreter de jouer en janvier comme il y a deux ans, ou commencer en janvier comme ces deux dernières saisons. Et surtout, ne pas se voir trop beau comme en début de saison dernière. Bref, faut bosser !

Tu es assez polyvalent en première ligne. Au final, est ce que tu affectionnes un poste plus qu’un autre ? As tu des modèles de joueurs, au SCUF ou ceux qu’on voit à la télé ?

Effectivement, j’ai la “chance” de pouvoir jouer aux trois postes de la première ligne. Après, je préfèrerais me fixer définitivement sur un des trois postes. J’ai découvert le talonnage que cette année, sous la houlette de Sylvain. Clairement, c’est le poste qui m’éclate le plus. On a plus de responsabilités, donc plus de pression aussi. Mais avant de pouvoir espérer m’imposer à ce poste, je dois à tout prix m’améliorer au lancer, être plus précis et surtout plus régulier.

Je n’ai pas de modèles de joueurs à proprement parlé, mais deux personnalités du club m’ont particulièrement marquées sur le terrain. Le premier c’est Renat pour sa longévité et surtout son état d’esprit exemplaire. Les scientifiques devraient se pencher sur son cas. Rester aussi performant sur le terrain à son age “canonique” tout en restant le meilleur client de la rue de la soif… Ca force le respect. La seconde est Pierre Legarnec (PLG) pour sa rage et son engagement. Je pense que si on avait tous un peu plus de sa motivation quelque soit le match, on aurait gagné certaines rencontres qu’on n’aurait pas du perdre.

Avec l’Equipe 2, le SCUF est souvent l’équipe bien placé mais jamais gagnante. Arrives tu à gommer les frustrations des résultats pour ne retenir que l’état d’esprit dynamique de cette formation ?

Pas facile comme question. On a tendance à dire que seul le résultat compte, qu’on ne retient que le champion. Je suis assez d’accord avec ca. Bizarrement, même si je ne l’ai pas joué, le match où j’ai le plus vibré reste la victoire en finale IDF de la une, au terme d’un match absolument incroyable. C’est au fond ce qui me motive le plus: connaitre au plus vite en tant que joueur ce type d’émotion et d’accomplissement!

Mais pour avoir vécu pas mal de saisons où la réserve est souvent aux premières places, c’est difficile d’oublier toutes les victoires et tous les bons moments qu’il y a eus. Et effectivement, l’état d’esprit est très particulier en réserve, toujours positif. Je crois que Boubou et Arnaud Le Pape représentent le mieux cette “reserve touch”. Chaque année, la réserve réussit à écrire sa propre histoire, et créé quelque chose de nouveau avec les joueurs qui la composent. Et puis il reste quand même un souvenir incroyable en 2011 avec cette demie-finale IDF chez l’orgre Vincennes, invaincus sur la saison. Plus de 30 degrés, un terrain où l’herbe se cachait dans les coins des en-buts, de la poussière plein la bouche à chaque ruck. Et pourtant on sort le match qu’il faut, avec surtout le sentiment dès le matin que rien ne pouvait nous arriver. Mais bon, on perd le we suivant en finale contre Yerres, qu’on connait par coeur, avec comme souvent ce goût d’inachevé. Je crois que la réserve manque surtout de tranchant dans les moments importants. Bref. au fond, la réserve est surtout frustrante!

Ce vendredi tu es capitaine des -30ans. En 2008, ce fut ton premier « Trophée » joué et remporté. Vendredi, c’est ton 6ème (3V et 2D), comment comptes tu faire pencher la balance du bon côté ?

Ca sera donc mon sixième trophée des 30, avec pour le moment 3 victoires pour 2 défaites. Et depuis que je suis arrivé, les victoires se sont toujours alténées entre les +30 et les -30. Donc, si on regarde les stats, nous devrions perdre. En revanche, si on regarde l’équipe que nous aurons, complétée par une demi-douzaine de juniors très prometteurs qui nous rejoignent, je me dis que ca sera très compliquée pour nos “ainés” de nous battre! Sans vouloir leur faire injure, je pense qu’on a la meilleure équipe sur le papier, probablement d’ailleurs la meilleure équipe des moins de 30 ans depuis plusieurs années. Mais voila, les +30, on les connait. Ils ont pour eux l’expérience de ce genre de match. On sait qu’ils mettront l’aggressivité nécessaire pour nous mettre en difficulté, sans compter qu’ils gardent dans leurs rangs des spécimens toujours compliqués à jouer. Il faudra donc être très présent dans l’engagement. Si on reste tous très concernés, je pense qu’on pourra sortir du terrain avec le sourire…

PS: Il ne manque plus que “le plus important, ce sont les quatre points”, “il faudra respecter les fondamentaux”, “l’arbitre a toujours raison” ou “un match de rugby n’est jamais gagné” pour compléter le cliché…

Plus sérieusement, une dernière chose pour les +30 : il vous restera heureusement la 3e mi-temps pour vous consoler…

 

Interview réalisé par Lazz le 10 juin 2013