Nicolas KELLER (1974 – 2016)


Cet été 2016, chaud et sec, s’est embrumé d’une triste nouvelle. Le 30 août, Nicolas KELLER nous a quitté. Il était arrivé au SCUF durant la saison 2001/02, âgé de 28ans. Il avait d’abord fait quelques matchs avec la Réserve où il inaugurait pour la première fois les matchs à 12… Cette année là, l’équipe avait raté la qualification en championnat de France d’un cheveu. A son poste de prédilection, en 8, il se rattrapera en remportant la deuxième édition du Trophée des 30 avec les jeunes.

Frôlant les 1m90 il s’imposera au poste de deuxième ligne mais appréciera aussi ses piges comme troisième ligne centre. En 2002, sans Nico, l’équipe 1 s’était maintenu en Honneur d’un point, en l’emportant 10-9 sur un match de classement contre Villiers sur Marne. La dynamique des défaites s’est maintenue l’année suivante et le SCUF dû rester solide mentalement pour ne pas exploser en vol. Nicolas fut l’un des éléments principaux permettant que la relégation en PH ne brise pas le groupe. Capitaine suppléant de Gregoire Guenot, il était surnommé par notre ancien « diététicien » Lapouge : Capitaine courage… Avec un physique imposant il savait montrer l’exemple en ne lâchant jamais. Il était dans la vie un être gentil et sympathique. Malheureusement sur le terrain il l’était aussi… Combatif et athlétique, il était un exemple en match, ne lâchant jamais rien. Mais il lui manquait ce petit côté obscur, non détectable par les arbitres, mais sur lesquels les partenaires s’appuient. Trop gentil, je vous dis… Lors de cette saison 2003 à oublier, contre Savigny, je savonne les côtes d’un gros sac hors-jeu dans un regroupement, avec mes crampons. Malheureusement la tarlouze au sol se met à hurler comme un goret qu’on égorge. Et là, l’arbitre convoque Nico et commence à l’expulser. Il serait sorti à ma place si je n’étais pas allé me dénoncer auprès de l’homme au sifflet. Trop gentil je vous dis… Moi j’ai pris plus de 100jours et je n’ai pas pu jouer au rugby de juin à août… va comprendre ! On est nombreux à se rappeler de ses discours poétique d’avant match, où l’amour et la joie prenait le dessus sur l’envie de briser nos adversaires du jour… A l’issue de cette saison noire, nous rencontrons Stratford. C’est la première Rose Cup de Nico et il a le privilège de représenter le SCUF comme Capitaine. Sur la plage de l’ancien terrain de Carpentier un score sans bavure est passé aux anglais (23-0) et Nico a la fierté de soulever le trophée d’argent faisant la fierté de Michel Hospital pour son dernier match comme président du rugby avant de passer la main à Lionel Busson. Ce jour là, il se lie d’amitié avec David Hitchins, qui était capitaine de Stratford lors de l’exercice 2016, ils auront à chaque fois plaisir à se croiser.

Nicolas a aussi connu les galères des blessures. Lors de la saison 2004, alors que le club joue la montée à Marcoussis et qu’il est capitaine il se blesse tout seul à l’échauffement. La feuille de match étant finalisé et l’arbitre déjà sur le terrain, ce dernier exigera que Nico fasse le coup d’envoi pour être remplacé !!! Vinz me rappellait aussi cette anecdote à Montmorency, équipe vaillante et rugueuse, il se fait éclater le tarin. Il va à l’hôpital du coin, où le médecin lui propose de lui remettre le nez comme il faut (plutôt que de se faire opérer dans la semaine) en lui expliquant qu’il fait ça tous les jours… au pénitencier du coin ! Et on n’oubliera pas son sourire sans dent lors du Tournoi à 7 de Nivelles…

En 2005, en Honneur, il rate quasiment la seconde partie de saison et le club rechute en PH, mais le SCUF remporte le match du centenaire de la Rose Cup avec Nico. Sa dernière levée de la coupe rose. En effet, en 2006, lors de son seul déplacement à Stratford, il prend la plus grosse rouste de l’histoire (54-00) avant de s’incliner à domicile la saison suivante à Pershing (25-28), son dernier match international.

 

 

 

 

Il est toujours là pour soutenir le SCUF dans ses moments difficiles, et il va être récompensé. En effet, après avoir mangé son pain noir avec le club il va participer activement à la remontée et à la reconstruction. Lors de la saison 2006, Michel Bonthoux est de retour au club et même si Nicolas Paradis est nommé capitaine, Nico portera le brassard à quelques reprises. Les résultats sont au rendez-vous et le SCUF retrouve sa place en Honneur. A 32ans il commence à avoir de la concurrence et en 2007 il jouera essentiellement avec la Réserve, mais sera tout de même sur le banc de l’équipe 1 à cinq reprises. Idem en 2008, il se rendra encore disponible et jouera son dernier match en Equipe 1 le 10 février à Rueil-Malmaison. Titulaire en deuxième ligne auprès de Charles Ojalvo, il poussera derrière Jerome « Renato » Riboulet. Malgrè cette fine équipe, le SCUF s’inclinera 30-15. Nicolas décidera ensuite de passer à un autre échelon en rejoignant l’équipe 3 Vieux Cochons avec qui il remportera la Coupe des Clubs face à l’ASPTT (32-20) cette même année. Mais une dernière pige s’offre à lui deux ans plus tard. En 2010, alors que le SCUF vient de retrouver la Federal 3, il manque du monde en Réserve lors de la première journée. Le 20 septembre 2009, contre Antony, il rechausse les crampons pour un dernier match à XV. Il dépanne au poste de troisième ligne aile, et peu importe la défaite Nico a la satisfaction du devoir accompli, la boucle est bouclée. Il jouera son dernier Trophée des 30 cette même année avec les Vieux du capitaine Seb Lacaze et contribuera à l’emporter 39-17 en marquant un essai. Les années suivantes il continuera à oeuvrer avec les Vieux Cochons et aura aussi l’honneur à quelques reprises de se voir décerner le Corbier d’or !

 

Il y a deux ans Maxime Hospital se rapproche de lui et lui fait intégrer l’encadrement de l’école de rugby. Il y apportera sa patience, sa gentillesse et sa sagesse qui le caractérisait. C’est ainsi qu’il devint un scufiste accompli, en transmettant son rugby après que le rugby lui ait tant donné.

 

Nico nous a quitté et laisse derrière lui un clan noir & blanc toujours hébété par son geste lâche, fou et courageux. Un club qui ne l’oubliera pas et partage la peine de sa femme et de la petite fille qu’il laisse. Il a été inhumé le 6 septembre au cimetière d’Alfortville en présence de nombreux partenaires scufistes. Adieu Nico…

J’espère que là où tu es tu gardes toujours ta petite fiole de « Mirabelle à papa » qui à changé le cour de soirée de nombreux d’entre nous.

 

 

 

 

 

 

A l’initiative de sa famille et ses amis, au printemps 2017, un arbre a été planté dans un parc de son village natal Roussy en Moselle. Maxime Hospital et Christian Pouliquen représenté le SCUF (voir Scufmag 228)