Arnaud Martin apparaît dans le paysage du SCUF en 2008, un club dont il épouse les valeurs et où il s’inscrit comme un fidèle promoteur de l’esprit amateur prôné depuis une centaine d’année. Arnaud Martin, un joueur, un coach, un fidèle troubadour sous la douche… bref, un scufiste accompli dont l’histoire retiendra le nom.
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Né le 06 Juillet 1985 à Nantua, à coté d’OyonnaX !
Taille – Poids : 1m88 – 95kg
Poste joué : 2ème ligne
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– Ta carrière rugby ?
J’ai commencé le rugby à l’âge de 6ans à Nantua dans l’Ain, le 01, entre Lyon et Genève… C’est mon papa, mieux connu sous le pseudo de « Pierrodoyo », qui m’a poussé au premier entrainement ; c’est moi qui lui ai demandé de m’emmener au deuxième… J’ai continué à Nantua jusqu’en Juniors, jusqu’à ce que le « club-star » voisin d’Oyonnax, en Fédérale 1 à l’époque, soit en demande de jeunes rugbymen pour constituer un pôle de formation. Une entente minime, cadet et junior a été créé la première année, puis j’ai signé à Oyonnax l’année de la montée en Pro D2. Mais j’ai dû laisser tomber tout ça à cause de mon travail qui me prenait énormément de temps… J’ai donc fait un « break rugbystique imposé » de 2ans…
Mai 2007 j’ai débarqué sur Paris, j’ai pris le temps de m’installer, prendre mes marques, jusqu’à ce que je décide de contacter un certain Jérôme Jouclard, entraineur de la Ligue de Paris Police. J’ai fait quelques entrainements, et en fin de saison 2007/2008 on a fait un match amical contre….le SCUF… Quand j’ai su que Jérôme Jouclard serait l’entraineur des séniors, je l’ai appelé début août (pour l’anecdote et le surcroit de motivation, c’était le 4 août exactement, je venais de me faire larguer…) pour lui faire part de mon envie de venir au club. Et me voilà donc au SCUF… Voilà pour la petite histoire.
Sinon mon idole étant minot c’était Olivier Magne… De ses ascensions brivistes et montferrendaise à la fameuse coupe du monde 99… un vrai fan
– Tu as connu deux montées en Fed 3 avec le SCUF, la première comme un titulaire indiscutable du pack en 2009, la seconde comme joker de luxe en 2016. Peux tu revenir sur ces deux évènements clefs de ta carrière de scufiste…
La montée de 2008/2009, c’est LE souvenir de mes années Scufistes, surtout que je l’ai vécu pour ma première saison au club. C’est une émotion particulière qui m’envahit à chaque fois que je l’évoque parce que ce fût une saison exceptionnelle avec la montée, le titre de Champion IDF et l’aventure en Championnat de France jusqu’en 1/2 Finale. Dans 10 ans on en parlera encore ! Celle de 2016 est un souvenir un peu plus amer pour moi. Joker de luxe n’est pas la bonne formule d’ailleurs. Je me sentais bien, j’avais retrouvé depuis quelques matchs ma place en 1ère…et puis vint une vilaine fracture de l’épaule me faisant louper le match de la montée et les phases finales. Mais quel honneur d’avoir fait partie de ces deux merveilleuses saisons pour notre Club.
– Après deux saisons (2014 et 2015) en Honneur où tu ne gravites plus trop au sein de l’équipe 1, tu reviens apporter ton expérience pour la montée. On te retrouve ensuite en Fed3 dans le 5 de devant type, tu es devenu un grognard à l’ancienne pour encadrer les jeunes recrues ?
Je n’ai pas été épargné ces dernières saisons. Avant l’épaule il y a eu le tendon d’achille, et avant le tendon il y a eu une petite baisse de motivation. 2014 et 2015 sont des saisons à oublier !
« Grognard à l’ancienne » je ne pense pas…enfin si on excepte mon carton rouge de ce dimanche ! C’est moins inné pour moi de jouer un rôle d’ancien sur le pré. C’est peut être aussi que le fait d’être entraîneur me bouffe pas mal d’énergie et que jouer est un peu mon exutoire.
Je suis plutôt devenu un papa avec moi-même qui m’oblige à surpasser mes coups de moins biens, quand le physique ou parfois le mental flanchent.
Et puis encadrer les jeunes recrues c’est aussi admettre qu’ils te piquent ta place. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot !
– De la période où tu as commencé au SCUF il ne reste plus que Pierre Le Garnec et JB Gelis en activité au sein des deux équipes compétition. Après quoi tu cours ?
Je cours après le plaisir de pratiquer ce sport qui ne me quitte plus depuis 25 saisons. Mais je dois avouer que plus les années passent et moins je cours vite ! Une page va bientôt se tourner. Finalement ma seule véritable ambition aujourd’hui est celle de l’héritage. De savoir quel SCUF nous allons laisser à nos gosses. Bien évidemment ça passe par le rôle des Séniors qui luttent pour le maintien en Fédérale 3, mais aussi par celui des entraîneurs, éducateurs et bénévoles qui font vivre le SCUF au quotidien. Je joue en Séniors, j’entraine en Cadets, je file un coup de main aux Juniors, je m’occupe du lavage des maillots, je fais les courses du Club, il est là mon plus grand plaisir aujourd’hui. Celui de mettre mon grain de sel dans la vie du SCUF. Des grands noms et de sacrés Monsieurs ont fait du SCUF ce qu’il est aujourd’hui par son Histoire et sa place dans le monde du Rugby. C’est un honneur d’être Scufiste et je m’en sens quelque part redevable. Nous devrions tous l’être.
– Peux tu nous dire à partir de quand tu as rejoint l’encadrement des minots du SCUF, les catégories que tu as entraîné, avec qui tu bosses…
J’ai commencé à entraîner en Cadets aux côtés de Manu Kassardjian en 2010/2011. J’ai continué sur les Cadets pendant 2 saisons sous la houlette de Jean-Michel Constant avant de prendre la responsabilité des Minimes pendant 3 saisons et de désormais diriger les Cadets pour la 2ème saison consécutive. Et quelle aventure humaine que celle d’entraîner. Ces gosses sont extraordinaires et ça m’a aussi permis d’évoluer auprès de super mecs que sont Matthieu Mladenovic, Hadrien Potier, Basile Crumeyrolle, Vincent Lignon, Christopher Mac Naughton, Étienne Ferlet, Sacha Isény, Raphael Delwasse, Kévin Malithe, Damien Boyer et aujourd’hui FG Giroux, Raphaël Bizos, Théau Charlier et Jean-Marc Petiot.
Je me devais de citer à part Antoine Simon avec qui nous formons un duo inséparable depuis 5 saisons et avec qui je prends tellement de plaisir.
– Peux tu revenir sur les différents stages que tu as déjà organisé précedemment et celui avenir au Sénégal
En 2014/2015, l’idée m’est venue d’organiser un stage sportif dans le club qui m’a formé, l’US Nantua-Port, club voisin de l’US Oyonnax, pour faire découvrir à nos joueurs le Rugby tel qu’il est pratiqué et surtout vécu en Province. C’était une expérience extraordinaire…et sont donc naturellement arrivés Toulon 2016, Stratford 2016 et Bayonne 2017 !
Et puis vint le mois de Juin dernier. Au détour d’une conversation, mon idée d’un voyage encore plus dingue s’est mêlée avec celle du Sénégal de Benoît Fisse et celle de faire partir les Cadets et les Cadettes ensemble par Lionel Busson. Le séjour du « SCUF chez les Lions de l’Ovale – Sénégal 2018 » venait de naître. Un projet fou qui réunit 42 Cadets, 12 Cadettes et 12 accompagnants pour une semaine au Sénégal sein de l’association Village Pilote qui oeuvre sur place pour sortir les enfants des rues de Dakar. Nous avons le nez dans le guidon depuis début septembre puisque c’est une logistique démentielle, un budget considérable et qu’il nous faut encore trouver des soutiens. Mais le SCUF ira au Sénégal, c’est la promesse que nous avons fait à nos gosses.
– Sportivement, comment se comporte ton groupe cette année ? Pouvez vous viser plus loin que l’année dernière ?
Ça roule plutôt bien. L’équipe 1 domine sa poule et l’équipe 2 est en course pour la qualif’. Nous avons fait le choix d’engager une équipe en Teulière B et une en Teulière C. Si sportivement nous aurions pu probablement exister en Teulière A, nous manquons de joueurs pour évoluer sereinement samedi après samedi où nous ne sommes pas en mesure d’aligner plus de 19 joueurs sur nos feuilles de match. La saison dernière la Teulière C avait échoué aux portes des 8èmes et la Teulière B en 1/2 Finale. Cette saison nous visons au minimum deux étapes au dessus pour chacune de nos équipes…!
– Au niveau senior, on sent une progression depuis trois matchs qui abouti à la première victoire ce dimanche. Pouvons nous espérer une remontada lors des matchs retours ?
J’y crois, les joueurs et le staff y croient. Dimanche après dimanche ce groupe se renforce là où plus d’un aurait explosé. Avant d’être confiant, il faudra surtout emmagasiner de la sérénité et cette belle victoire de dimanche arrive au bon moment. Désormais, chaque match sera celui du maintien et il y aura peu de place pour l’échec. Remontada ou pas je ne sais pas…mais comptez sur les joueurs pour ne jamais rendre les armes.
– Avec un interview par décennie dans le ScufMag, dans 10ans tu en seras où ?
Je m’épanouie véritablement dans mon rôle d’entraîneur. J’espère que dans quelques années je porterai un brassard rouge les jours de match de la 1ère. Ou alors je resterai à mes courses et au lavage de mes maillots ! J’aime le Rugby et j’aime viscéralement le SCUF…où veux tu que je dois d’autre ? 🙂
– Un mot à ajouter
Merci à Lionel, Anne, Laurent et Julien pour leur infaillible confiance. Il y a tellement de personnes qui font preuve de bienveillance et de générosité à mon égard. Je pense à Miguel, Sidney, José, Jean, Benoît, Daniel, Vladimir… Le SCUF a vraiement mis des gens extraordinaires sur ma route.
Et bien évidemment, j’ai une pensée plus que particulière pour mon JP.
En 2008 je terminais mon interview par « Pour que l’aventure continue et ne s’arrête jamais… », près de 10 ans plus tard je ne vois pas mieux.