Jérôme Hospital, au club depuis les années 80′, talonneur capitaine du SCUF en 2002, il revient sur ses quarante années passées en noir&blanc…
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– Ton parcours : quand as tu commencé le rugby ?
Je suis tombé dans la marmite du SCUF depuis tout petit. J’ai commencé le rugby en minimes, au début des années 80′, en débutant au poste de troisième ligne pour terminer au poste de talonneur à partir des cadets. Eh oui! quand on commence devant, il est très dur d’évoluer ensuite vers un poste de gazelle derrière.
– Tu fais parti de cette génération qui a pu assister au développement des règles du rugby, regrettes tu le rugby à l’ancienne ?
Quand j’ai débuté en senior en 1991-1992 en équipe première, les règles étaient différentes notamment au niveau de la politesse entre deuxième ligne et talonneur. J’avais en effet beaucoup de mal à terminer les matchs une fois les présentations terminées malgré tous les efforts de mes vieux coéquipiers pour qui il était important qu’on ne touche pas au petit jeune. On ne peut pas dire que je regrette ces usages d’un autre âge, mais le plaisir d’essuyer ses crampons sur le dos de son vis à vis dans le cadre d’une mêlée qui avance… peut être que si…
– A tes débuts au SCUF tu participes à la montée en 3ème division en 1993 et cette même année tu es champion des réserves d’Idf. Une de tes meilleures années ?
Oui, c’était une super année rugbystique très alcoolisée à l’époque du Gulf Stream et de la Perestroïka avec les affreux du Métro « Poulet« , « Roudou« , « Pépé Hurel » et les vieux (sic) du SCUF Grégory Loza, François Lormeau (…) parmi tant d’autres bonnes années dont :
- la saison 1986-1987, en cadet entraîné par Christian Lambert et Michel Hospital avec le premier déplacement à Stratford, la confirmation du talent de Christophe Ernoux et les débuts d‘un grand plaqueur Frédéric Butez ;
- la saison 1989-1990, en junior entraîné par Christian Pouliquen et Jean-Pierre Moriange : il faut souligner qu’aucun des joueurs cette année là n’a réussi dans ses études… ;
- la saison 1996-1997, en senior où on venait de descendre pour la première fois en promotion d’honneur et on manque de justesse la remontée toujours entraîné par un certain Christian Pouliquen avec les débuts de Sébastien Lacaze et de Grégoire Guenot,
- la saison 1998-1999, entraîné par les frères Jacques (Sans et Schwartz), où on remonte en Honneur avec un pack d’enfer et un ailier feu follet qui venait du pacifique ;
- la saison 2000-2001, où on manque la montée pour la troisième division pour deux matchs mal gérés contre la VGA St Maur, mais pas les bars de la rue princesse avec un petit Pierre Sampermans et un grand Vincent Barbe and Co;
- et bien sûr les différents déplacements à Stratford.
– Tu as connu de graves blessures au cours de ta carrière et tu es toujours revenu sans appréhension. C’est juste de la volonté ou c’est ça d’être un Hospital ?
J’ai connu les blessures habituelles du talonneur (nez cassé, arcades ouvertes…), et une plus embêtante: les ligaments croisés genou droit suite à un placage à l’entraînement d’un monstre répondant au doux prénom de Gabriel. Cela fait partie de la vie du joueur de rugby.
– Cette année 2006, tu fais une pleine saison en Réserve et deux apparitions en Equipe 1, dont une lors du dernier match à Carpentier pour la remontée en Honneur. Serait-ce annonciateur d’une dernière sortie officielle à la Porte de Choisy et de ta fin de carrière de joueur ?
Eh oui cela sent le sapin… Mais on ne sait jamais, une dernière saison en honneur pour la remontée en troisième division…
– Penses tu qu’il y a un sort sur la famille Hospital (Jean-Michel-Max-Jerome) qui vous empêche de jouer ailleurs qu’en première ligne ?
Joker ! Je ne préfère pas parler de cette malédiction qui pèse sur la famille.
– Peux tu nous citer quelques grands moments du SCUF que tu as connu ?
Il y en a tellement, mais la première chose qui me vient à l’esprit: c’est que le SCUF c’est d’abord des copains. C’est aussi: la découverte des rillettes par Sheldon en 97, les troisièmes mi temps au Gulf Stream devenu par la suite le SCUF Dream, le match de barrage contre Villiers sur Marne avec Monsieur Shoutasse qui se reconnaîtra, ma première victoire contre Stratford à Paris et à Stratford, Plastoc et Juliette, les amours anglais de Patrick Gigon, la transformation du milieu de terrain de Thomas contre les Mureaux, les crochets de Jean-Marc Hanna, le placage façon planchette japonaise de Lionel Busson, les relances de François, la passe légendaire de Yann, la feinte de Pascal, …
– Comment vois tu l’avenir du SCUF, le club est-il à son niveau en Honneur ou peut il prétendre à plus ?
En troisième division à condition de le vouloir et de s’en donner les moyens physiques et techniques.
– Un mot à ajouter ?
Je voudrai dire un grand merci:
- à tous les bénévoles du SCUF qui se sont occupés et qui s’occupent aujourd’hui des différentes catégories de jeunes. Sans leur travail, il n’y aurait pas de club, et pas d’équipe senior qui est composée actuellement pour plus de la moitié de joueurs qui ont été formés au SCUF à l’école de rugby,
- et à tout l’encadrement Senior de cette année qui a beaucoup de patience: Daniel Sampermans , François Guillermet, Laurent Laguerre et à notre courageux président Lionel. Je souhaite à tous les juniors qui vont monter de s’amuser autant que je me suis amusé.
Qu’est ce qu’il devient :
Jérôme jouera en Equipe première jusqu’en 2005, puis viendra apporter son expérience à la Réserve jusqu’en 2008, à 37 ans !. Il fera quelques saisons avec l’Equipe 3 des Vieux Cochons par la suite, mais avec des genoux sensibles il prendra la direction de l’école de rugby du SCUF où il apportera toute son expérience à ses fils ! Cela fait maintenant 9ans qu’il entraîne tous les dimanches matins sur la pelouse du stade Max Rousié. On le croise à tous les grands évènements du SCUF, notamment lors des matchs de gala des anciens à Stratford où on l’a encore aperçu en 2017.