SCUF Rugby

Emmanuel ENRIQUEZ




– Tes débuts au rugby ?

J’ai du mal à me souvenir. Au collège je crois. J’ai commencé comme arrière avec un bandeau sur les oreilles et je plaquais tout ce qui bougeait. Mes idoles étaient, dans des styles différents Cantoni et JPR William. Passage au CSAG vers 16 ans ( avant qu’ils ne fusionnent avec le SF) . Ensuite j’ai toujours fait du rugby universitaire avec Nanterre (champions universitaires IDF et demi-finale nationale en 82 je crois, puis Sciencs-Po: champions de France Grandes Ecoles en 86). Quelques années universitaires en Angleterre à Londres avec du rugby bien sûr et quelques phases finales d’un championnat très relevé ( je garde un souvenir extraordinaire de la qualité de leurs terrains, surtout quand je joue à Pouchet…).

Puis avec l’âge et les responsabilité j’ai basculé dans le rugby folklo avec les vieux cochons, les anciens de sciences-po. On s’est assez vite ennuyé sur le terrain ( équipes faibles où incomplètes, pas d’arbitres… Et oui c’est moi qui dit ça…). Alors quelques vieux cochons scufistes ( Pierre Olivier Buisson, Hubert de Thoisy, Jérôme Bejanin… notamment je crois) ont proposé une fusion vieux cochons, Equipe 3 vieux du SCUF. Depuis ( une dizaine d’année je pense), on joue en Corpo les samedi.

– Saison 2002-03 le SCUF est à la dérive et tu viens refaire quelques piges en équipe première. Malgrè ta blessure idiote, tu gardes un bon souvenir ou pas ?

Pas vraiment non. Je pense que c’était une mauvaise idée à 42 ans d’aller jouer en première, surtout pour prendre d’énormes branlées.. De plus honnêtement j’ai trouvé l’équipe assez pitoyable, les gars n’arrêtant pas de se critiquer mutuellement dans la défaite, pas d’âme , pas de leader, pas de direction…. Mais c’est le passé. Côté blessure ( treize points de suture à la langue qu’il a fallu refaire deux fois…) ça ma permis a) qu’on se foute de ma gueule pendant un mois au bureau car plus personne ne comprenait ce que je disais b) de mieux connaître Nico Keller, la qualité des ses percussions et de ses départs inversés en troisième ligne. Avec mon vieux compère Durand je n’était pas habitué… Et de toute façon ça m’apprendra à partir toujours à la limite du hors jeu.

– Toi qui est un compétiteur dans l’âme, que recherches ou que tu trouves tu avec la 3 Vieux ?

D’abord continuer à jouer au rugby avec des copains, sans avoir à m’entraîner ( trop chiant). Ensuite faire de vrai matchs dans un championnat avec une compétition officielle. Ca me paraît indispensable au Rugby qui pour moi est d’abord une question de motivation et d’envie. Chaque samedi on rentre sur le terrain pour gagner. De plus les arbitres sont adorables…

Enfin l’ambiance est vraiment très bonne avec des jeunes vieux qui arrivent chaque année et à qui il faut apprendre à jouer hors jeu sans se faire voir. De plus toute la bande des Mirjol, Honoré, Crochet, Platt, Jim, Nivoix… ont aussi l’esprit vieux cochons et ça pour nous les vieux historiques encore en activité : Corbier, Seguy, Bejanin, Durand… c’est fondamental.

J’ai croisé aussi de super jouer dont je me souviens: Xavier Gousse et ses remises à l’intérieur, JB et ses charges magnifiques, Vincent ( je ne me rappelle plus de son nom, ce qui est sûr c’est que ce n’est pas Seguy) et ses courses dans l’axe, Fred Laplaze et ses plaquages dévastateurs, Jean Michel Guignard et sa bravoure, c’est indispensable…

… C’était et c’est un plaisir de jouer avec eux. D’autres viendront j’espère.

Comment juges tu la saison de la 3 Vieux ?

Correcte honnêtement , avec du bon et du moins bon bien sûr. Quelques défaites serrés, quelques morceaux de bravoure ( contre ADP notamment je crois où on tien sur noter ligne pendant 40 minutes). On ne s’entraîne pas, les joueurs sont toujours différents… Au final on s’en sort honorablement en milieu de tableau. Peut et doit mieux faire l’année prochaine, notamment avec quelques renforts.

– Tu as pensé à raccrocher les crampons un jour ou c’est pas à l’ordre du jour ?

Sincèrement j’ai besoin du rugby et de ces matchs du samedi. C’est un plaisir et un défouloir formidables à côté du quotidien et du boulot. Quel bonheur de toucher ce ballon, de lutter à côté des copains, de piquer des ballons à l’adversaire, de plaquer le plus dur possible, de rentrer dans l’axe, de donner son ballon ( si si ça m’arrive), de continuer malgré la fatigue où les coups, de disserter avec les arbitres, de rigoler dans les vestiaires avant et après ( pas toujours après notamment quant on rate le point de bonus sur une relance merdique … ), la bière au café enfin… Rien ne peut remplacer ça et rien ne le remplacera jamais.

Certes c’est de plus en plus dur à 46 ans mais cette année je me suis senti en forme. Tant que les jeunes vieux voudront encore de moi et que mon corps suivra je serai partant. Pour 2007/2008, je rechausse donc les crampons et on verra bien. J’espère ne pas être le dernier des vieux cochons historiques à continuer

Enfin à la maison il y a une pétition qui circule pour que je continue à jouer car ma femme et mes enfants n’ont qu’une peur c’est que j’arrête le rugby et que je devienne infernal les WE, du style: on remplace le rugby par des musées, des sorties champêtres, des séances de rangement à la maison, du jardinage..;

Les Vieux cCochons vainqueurs de la Coupe de l’espoir en 2018

– Si t’as qqchose à ajouter ?

Vive la trois vieux et longue vie à elle autour de ses jeunes fers de lance ( MirjoL, Honoré…). Merci au Scuf de nous y avoir accueilli. J’espère que nous aurons quelques beaux renforts cette année. Jeunes de la 1 ou de la 2, basculez du côté obscur de la force et venez nous rejoindre vous ne le regretterez pas.

Pour Christophe Nivoix : on pense à toi, bon courage et j’espère à bientôt sur un terrain.

Quitter la version mobile