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Stéphane ZANCANARO




Le rugby c’est arrivé comment ?

Le rugby est arrivé avant même d’être tout petit, puisque mon père jouait avant ma naissance et je soupçonne que ma conception soit intervenue après un match où il avait du prendre un rouge assez tôt, lui laissant suffisamment d’énergie pour procréer l’athlète que je suis devenu avec le temps.
Ceci étant dit, j’ai fait mes premiers pas de rugbyman en 1984 à l’ESSM-ASPTT (un club de la banlieue Grenobloise) parce que mon père (encore lui) voulait pas que je reste seul devant la télé à regarder Goldorak et comme mon frère jouait déjà, j’ai suivi le mouvement familial…

Tu arrives au Sporting Club Universitaire de France en 2003 où tu t’imposes en fin de saison en Equipe 1. Tu participes ainsi à la re-montée du club en Honneur. En parallèle avec la Réserve tu finis vice-champion d’Ile de France ? Pourquoi avoir choisi le SCUF et te souviens tu de cette première saison ?

J’ai choisi le SCUF totalement par hasard, je cherchais un club près de chez moi dans le 18ème et j’ai naturellement trouvé le SCUF….qui s’entrainait à Vincennes et jouait dans le 13ème (c’est ce qui s’appelle avoir du pif (dixit Renat’)) mais comme j’ai été très bien accueilli, j’ai décidé de rester.
C’est d’ailleurs ce que je retiens de cette première saison, la rencontre avec des mecs qui sont rapidement devenus la famille, les Guigui (Guillaume Ouguergouz), Pascal (Augé), François (Derome), Xav (Amon), Yanou (Lavoir), Georges (Pereira), Quentin (De Tarlé), Vince (Barbe), Renat (Riboulet), Lionel (Busson), Nico, Chamboul, Cazou (Lacaze), Chouky (oui je vais citer tout le monde maintenant pour être tranquille après), bref c’est la chose que je retiens principalement de cette première année, l’amitié et le plaisir, sur le plan rugby c’était très différent de maintenant donc c’est compliqué d’expliquer ça aux jeunes, mais à l’époque je me souviens qu’on donnait la balle à François Derome et à la fin du match on levait tous les bras!!!!!!

Tu joues à l’ouverture ou en 12 avec Jacques Sans puis plutôt à l’arrière ou à l’aile avec Michel Bonthoux, à l’aile avec JJ. Tu considères comme une bonne chose d’être aussi polyvalent ?

Je ne pense pas être réellement polyvalent, Jacques été un entraineur que j’ai beaucoup apprécié et il n’y avait que lui et sa créativité rugbystique qui pouvait voir en moi un ouvreur. Michel et Jérôme étaient sans doute plus dans le vrai en me faisant jouer à l’aile ou à l’arrière (c’est là que j’avais toujours joué) mais je suis obligé de rendre hommage à Jacques, c’était un peu n’importe quoi de me faire jouer 10 mais on s’est bien marré.


A partir de la saison 2006/07 tu évolues partiellement avec la Réserve, surtout avec l’Equipe 3 Vieux avec laquelle tu décroches un premier titre : la Coupe de l’Espoir en 2008… en tant que demi de mêlée. Comment s’est passée cette transition, une volonté de ta part d’un rugby loisir ou tu n’avais plus ta place en 1 ?

J’ai quitté l’équipe première pour diverses raisons, l’alcool et le Pousse au crime étant les principales, et comme j’ai toujours préféré être avec mes potes à la compétition, j’ai suivi Xavier Amon qui avait rejoint les vieux cochons, d’ailleurs si je n’avais pas trouvé là encore un esprit de camaraderie et autant de plaisir à jouer, j’aurais sans doute arrêté, je commençais à ne plus prendre de plaisir , mes relations avec Michel Bonthoux s’étaient détériorées, principalement à cause du fait que je n’étais pas facile à gérer et aussi à cause de l’alcool et du Pousse au crime (je sais je l’ai déjà dit mais j’étais vraiment à fond dans les 2 à l’époque!!!).
Donc pour résumer cette période, je dirais que comme d’habitude, j’ai suivi les amis et le plaisir.

Paradoxalement tu reviens en haut de l’affiche les deux saisons suivantes à l’aile. En 2009, tu t’illustres en finale et décroches le titre de Champion d’IdF et demi-finaliste du Chpt de France. Trois ans après, avec le recul nécessaire que retiens tu de cette saison ?

Alors que j’étais vraiment parti pour jouer en 3, il y avait quand même un petit truc qui me titillait (ça s’appelle l’orgueil et c’est pas joli-joli) et avec l’arrivé d’un nouveau coach qui a eu un discours séduisant je me suis pris au jeu et je suis revenu, ça a été une saison fabuleuse, portée par un capitaine immense (Manu Mota dit la tarlouze).

Je suis heureux d’avoir participé à cette aventure, j’ai l’impression d’avoir pu un peu rendre au club ce qu’il m’a donné (séquence émotion) et je n’oublierai pas les larmes de Lionel et de Thomas Schwartz le jour de la finale, ni les retours en bus, ni le plaisir qu’on a pris sur le terrain avec les gars.


La saison 2010 est une dure découverte de la Federal 3, qu’est ce qui a manqué au club ?

Il y a manqué beaucoup de choses et à la fois si peu, on était tout rose à ce niveau, on s’est vu beau aussi et on s’est mis beaucoup de pression, il y a des match qui nous échappent de rien et qui pèsent lourds à l’arrivée, il n’y a pas de regret à avoir, c’était à vivre. On aurait bien aimé pérenniser le club à ce niveau, mais d’autres joueurs le feront bientôt, c’était un peu tôt pour tout le monde (même si ça faisait longtemps que le SCUF l’attendait)

Depuis 2 saisons maintenant tu te consacres entièrement à l’Equipe 3, après une défaite l’an dernier en finale de la Coupe, avez vous des ambitions sérieuses pour cette année ou vous prenez tout au fur et à mesure ? Parle nous de l’effectif, les principaux !

Je me permets de te rectifier cher rédacteur chevelu, mais l’année dernière on perd aussi en finale du championnat…
Les vieux cochons c’est un monde à part : profondément SCUFISTE dans son mélange, son esprit, son orgueil et son grand n’importe quoi, ça ne peut pas vraiment s’expliquer…
L’ambition c’est la Heineken cup dans les 3 ans, et l’effectif c’est ceux qui peuvent venir quand leurs femmes sont d’accord. Pour préciser, les vieux cochons c’est des vieux très vieux (Corbier, Jean-Mi Guignard, Manu Enriquez), des vieux moyens (Franky Honoré, Lolo, Lawrence Platt), des vieux normaux (Maxou Hospital, Vania, Antoine Bouteilly) et des jeunes vieux (le reste du monde), et puis il y a Titi (Suire) mais lui c’est pas pareil et surtout le président Marco mais lui c’est pas pareil non plus….

Comparé à JM Guignard (47ans) tu as de quoi voir avant de raccrocher les crampons ? Ou est ce que tu te vois du côte du coaching ?

Le coaching, j’ai essayé un an avec les Juniors, ça m’a couté une psychothérapie que je rembourse encore… C’était vraiment marrant à vivre, avec des p’tits cons attachants que j’ai plaisir à retrouver sur les feuilles de matchs le dimanche, mais ça me demandait trop de temps (souvenez vous que j’ai dit tout au début de l’interview que j’étais en couple!!!!! et je compte le rester)
Pour ce qui est du terrain, on verra… Jusqu’en 2014 au moins histoire de faire chier mes gosses en leur disant que j’ai 30 ans de carrière, mais à 47 ans c’est sûr qu’on me verra plus faire le Kéké en maillot rose et les gambettes à l’air, non moi à 47 j’aurai une rolex!!!!

Comme de nombreux scufiste il me semble que tu as un certain attachement avec la Rose Cup. Lors de ta première confrontation en 2004 tu gagnes à Stratford (dernière victoire du SCUF à l’extérieur), tu mets le feu lors du match du Centenaire et en 2011 tu es nommé Capitaine dans un match que tu illumineras. Un petit mot sur ce match spécial et quelques souvenirs ?

Ah! Strattford, c’est encore plus inrésumable que les vieux cochons, je crois que ce premier Stratford a fait de moi un Scufiste à vie, Les matchs en Angleterre, ça ne se raconte pas, il faut les vivre… Quant au dernier, Lionel m’a fait l’honneur de me nommer capitaine d’une équipe de bras cassés qui a fait elle même honneur au maillot Scufiste et c’est un des trucs dont je suis le plus fier, on a pris une toise mais on a tout donné, et pendant quelques moments on a été même très beau, j’ai juste envie de dire merci à mes coéquipiers (surtout aux premières lignes qui ont pris cher!!!!) Ce match c’est le « cherry on the cake » de mon histoire d’amour avec le Scuf…


En près de 10 ans au SCUF, et tous les coéquipiers que tu as eu, quelle serait ta ligne de trois_quarts type années 2000 du N°9 au 15

n°9 Thomas Poletti dit the Brain
n°10 Xavier Amon dit La teigne
n°11 Marc Wallbanks dit la poche à whisky
n°12 Pascal Augé dit M. Resto Inn
n°13 François Derome dit le Brésilien
n°14 Guillaume Ouguergouz dit le Balinais
n°15 Wesley Fofana (et pourquoi pas?????)
Alors là, je vais être honnête, ça ne se joue qu’à l’affectif, les meilleurs joueurs qu’ils m’en excusent ne sont pas dans cette liste, mais avec cette ligne là j’irai au bout du monde!!!

Peux tu nous faire un Top 5 des évènements qui t’ont fait regretter d’avoir croisé le SCUF …

En 5: Thomas Schwartz nu sous la douche (faut arrêter d’être taillé comme un vrai sportif c’est vexant pour tout le monde)
En 4: Match contre Chevreuse, j’ai eu l’impression d’être un enfant et que j’aurai dû faire du badminton plutôt que du rugby…
En 3: Les déplacements en voiture avec Jipé… seuls ceux qui l’on vécu peuvent comprendre
En 2: Les avant matchs au Pousse suivi des après match au Pousse, suivi d’une journée de boulot… seuls ceux qui l’ont vécu avec Pascal peuvent comprendre
En 1:Pascal Augé est l’événement le plus traumatisant de ma vie, il m’a fait rater des avions, perdre un rein, perdre ma jeunesse, vider mon PEL, croiser des demoiselles improbables, prendre du poids, perdre mes cheveux, filer droit vers un cancer et une cirrhose etc… mais je l’en remercierai jamais assez.

A contrario, un Top 5 des évènements ou matchs inoubliables…

En 5 : Mon premier match au Scuf, parce que tout a commencé là…
En 4: Mon premier Stratford, j’en ai pris plein les yeux, plein le cœur et on a gagné contre plus fort que nous (du Scuf à l’état pur)
En 3: La coupe de l’espoir avec les vieux cochons, ça m’a permis de comprendre que nous sommes et nous devons rester des grands enfants et que il n’y a pas mieux que le rugby pour ça.
En 2: Le dernier Stratford, un résumé de tout ce qui fait que ce sport est magique en 3 jours.
En 1: La finale IDF, mon Graal à moi, avec mon père et mon frère venus de Grenoble sans rien me dire pour assister au match…

Joueurs, Dirigeants ou autres, qui souhaiterais tu mettre à l’honneur au niveau de l’environnement scufiste ?

Pour moi, le Scuf c’est et ça restera Lionel Busson le président, c’est lui qui incarne cet esprit unique et ces valeurs auxquelles j’ai tant adhérées. Bien sûr je ne voudrais pas oublier Marco qui fait que je n’ai pas rangé les crampons, et puis tous ceux qui donnent du temps au club, pour l’avoir fait un an seulement, j’ai une petite idée de ce que cela demande de passion et de temps et je les en remercie. Un petit mot au coach Xavon aussi, le plus court contrat d’entraineur de l’histoire…

Un dernier mot pour la fin ?

Je sais que j’ai oublié de citer plein de monde, et je voudrais juste m’excuser auprès de tous ces visages amicaux qui m’ont fait aimer club et chérir les moments passés en noir et blanc: pêle-mêle je voudrais les remercier tous: les Schwartz, les Poletti, les Hospital (faut toujours remercier les Hospital c’est Lionel qui me l’a dit) mes petits merdeux (Quentin, Tanguy, Hugo, Le Comte, Darmon et Kéké mon fils spirituel), Stéph Chanfreau, Ian Connoly, les Essec Boys (Nico, Denis, Baptiste) Raphael, les différents coachs, JB, Jipé, François Guillermet, Gérard Potier, Gabriel, tous les vieux cochons, Président Mirjol, mes p’tits juniors devenus séniors, La guêpe, Nico Keller, toi Lazz (pas que pour l’interview), mon clan bien sûr et tous ceux qui ont porté ou qui porteront le maillot noir et blanc: j’espère que vous aurez tous autant de joie que j’en ai eu à être un SCUFISTE

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