- Né le 26/01/1984 à Pamiers dans l’ARIEGE
Taille Poids : 1.82m / 100kg
Postes joués : 2 & 8 (et puis occasionnellement tous les postes du pack sauf pilier droit)
Situation maritale : Marié
Profession : Contrôleur de gestion
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– Comment es-tu tombé dans le rugby ? As-tu pratiqué d’autres sports ? Quels ont été tes clubs avant le SCUF ?
Dans mon village d’Ariège, Bézac, mes amis ne voient que par le rugby en Noir et Blanc ! D’ailleurs, il n’y a que des joueurs de rugby, d’anciens, joueurs et coachs et même 2 anciens présidents du club local : le SCA ! (Sporting Club Appaméen, Pamiers pour les incultes). Pour mesurer l’engouement pour notre sport, il faut savoir que notre village est le seul de France où la buvette – en dur – est au milieu de la place et que l’église, elle, est à l’extérieur ; du coup la religion : c’est le RUBGY ! J’en profite pour vous convier à la fête annuelle qui a lieu chaque année le 1er weekend d’août (du 2 au 5 août 2019).
J’ai 8 ans lorsque je débute et j’ai vite compris que le foot, le hand et la natation c’était terminé ! Nous passions tous nos après-midi libres au champ de Mayol (nom du papi qui nous prêtait sa pelouse). Dans la bande, on retrouve 2 futurs scufistes, Philippe Buzon & Cédric Eychenne, deux autres copains et occasionnellement Fabrice Estebanez !
Le père de Philippe va nous coacher de Benjamin jusqu’en Reichel. Nous avons vécu des moments magiques autour et en dehors du ballon ovale mais toujours grâce à ce sport ! Des tournois de jeunes, des finales des Pyrénées en Cadet, les phases finales : que de bons souvenirs !
Des séances vidéos en VHS mythique où on se faisait engueuler pendant 2h à cause d’un mauvais choix ou placement, des retours en voiture passés à débriefer nos matchs…
Après ces beaux moments, j’ai voulu accentuer la « compétition » en rejoignant Gaillac qui venait d’être 3 fois champion de France consécutivement en Reichel B! Nous avons perdu 2 finales cette saison-là contre la même équipe Blagnac : Championnat de France & des Pyrénées. C’est la saison où j’ai fait le plus de sacrifice pour jouer avec de la muscu (et oui ) et beaucoup de km entre l’Ariège, le Tarn et Toulouse. Je garde un très bon souvenir de cette saison et j’y ai rencontré de très belles personnes !
Je choisis malgré tout de rejoindre le bercail et je joue donc deux saisons et demi à Pamiers dont une, avec comme manager M. Claude Spanghero et ses séances de maul sur 100m (véridique). Pour les jeunes coachs BE du club, l’exercice consistait à parcourir dans un (même) maul, la longueur du terrain dans la bande des 15m : exercice dans lequel, je pouvais faire fumer tous mes neurones !
Toujours 3e ligne (8 de préférence), le vent commence à tourner et je ne suis plus en odeur de sainteté avec le coach, du coup je me retrouve en B et le coach de la réserve me demande de passer en 1ere ligne. Préférant le terrain à la tribune me voilà reconverti ! Je fais quelques matchs dans la cage dont le premier avec Christophe Porcu en face ! Cette saison-là, la B que j’ai quittée en mars pour la Capitale, est championne de France notamment grâce aux dernières piges de Michel Marfaing !
– Tu arrives au SCUF lors de la saison 2009/10, par qui ou comment ?
Expatrié de l’Ariège (que je chéris tant) et voyant que l’affaire allait durer, je me mets en recherche d’un club.
Avec Philippe Buzon qui habitait dans le sud et moi dans le nord de Paris, nous cherchions un club à mi-distance pour réattaquer une quasi vingtième saison commune. Le SCUF s’entrainait alors à Carpentier et à Rousié, c’était parfait ! Sauf que lorsque nous avons attaqué, les entraînements et les matchs étaient désormais tous à Rousié à 600m de chez moi.
Très vite, je sympathise avec Vincent Barbe et Rénat et je me souviendrais toute ma vie de ce dernier, arrivant chez moi pour notre premier apéro, bouteille de whisky à la main. Dix minutes plus tard, je m’entendais dire « tu n’as pas un godet plus grand » ! J’y rencontre aussi le Narbonnais fragile des gencives, le meilleur 9 de mes dix années scufistes surtout avec un verre de rouge à la main ! Ma passion pour le rugby et mon goût prononcé pour la fête vont me permettre de vite m’intégrer !
– Le SCUF vient de monter en Fed3 et tu évolues avec la Réserve. Tu apparais à 3 reprises avec l’équipe 1. Te souviens-tu de ton premier match le 24 janvier 2010, 13ème journée, SCUF et Houilles font match nul 9 – 9 ?
Mes débuts rugbystiques sont un peu compliqués le temps de remettre la machine hors de forme en route ! Surtout, dans la cage, il y avait l’indéboulonnable Manu Mota ! J’ai fait quelques apparitions en première, quand le chasseur d’Ours, Denis Choquet, partait au marché vendre ses peaux. J’ai donc surtout fait mes débuts en B en 3e ligne avec le regretté Nico Keller et le couteau suisse Thomas Schwartz !
Je me souviens de l’avant match à Houilles où ce dernier était venu me « rassurer » par quelques mots simples et bien choisis. J’ai ressenti beaucoup de fierté de pouvoir porter le maillot de l’équipe première. Pour moi, cela a toujours été mon objectif. La 1ère c’est le phare du club ! Quand elle brille, elle attire et entraine tout le club derrière elle. J’ai l’impression que tous les séniors ne saisissent pas toujours les responsabilités que cela entraîne. Représenté 123 ans d’histoire, porté le bouclier de Brennus sur la manche et le nom d’un grand Scufiste sur le col, ce n’est pas simplement se distraire le dimanche à 15h avec n’importe quelle pancarte publicitaire sur le dos ! Je n’ai jamais renié la B mais pour moi, même en amateur, l’esprit de compétition t’impose de donner le max pour prétendre à représenter notre club historique et singulier !
Je retiens surtout que nous avions perdu beaucoup de matchs avec peu de points d’écarts et que nos buteurs n’étaient pas en réussite cette saison-là ! En tout cas, nous avions un sacré paquet d’avant et nous prenions beaucoup de plaisir en dehors du terrain.
En fin de saison, je découvre assez étonné avec Philippe, ce fameux trophée des 30 et j’ai totalement adhéré au concept. Certes, moins que certains qui mettent plus d’engagements sur ce match là que durant tout le reste de la saison ! En tout cas, il permet de conclure la saison de belle manière et de garder les troupes concernées plus longtemps.
Le souhait d’Anne et de l’équipe dirigeante est d’y greffer les autres catégories pour faire une fête du SCUF annuelle autour de cet évènement. Cette année, ce sera le 15 juin a priori !
– En 2011, tu t’inscris comme titulaire avec l’équipe 1 qui se maintient en Honneur. Cette année-là, tu joues ta première Rose Cup à Stratford. A part la défaite 59-29, il te reste des souvenirs ?
Notre pack et notre touche réglée comme une horloge helvétique, avec Romain Preteseille et Julien Dumora à la baguette, nous permettent de maintenir le club mais pour le reste, nous ne pouvions pas espérer mieux ! Le classement en milieu de tableau était donc logique !
Pour mes premiers pas à Pearcecroft, je découvre un antre mythique qui pue le rugby avec ses tribunes en bois, ses vestiaires étroits au plafond bas et son club house aux 14 tireuses à bière ! A la 1ère mêlée, je me relève en hurlant, énervé et humilié d’avoir reculé de plus de 5m, quand le grand Vince me fit remarqué, avec sa science rugbystique que cela allait durer 80min… Au passage, je remercie les poteaux qui une année, nous ont permis de ne plus reculer puisqu’ils poussaient avec nous…
Mon regret est plus sur l’édition 2013 où l’on perd 20 à 10, si ma mémoire est bonne et où il y avait la place de faire mieux. J’ai ce jour-là mal interprété le mot « tourist » affiché à l’entrée du stade et les gars se souviennent encore de mon speech dans les vestiaires… Vincent Lignon avait pris un tube de l’espace qui me fait encore rire aujourd’hui sur une touche rapidement jouée par Philippe Buzon … Un sombre conflit entre 9 sûrement !
– Les 4 saisons suivantes tu es toujours un indiscutable talonneur de l’équipe 1. As tu déjà réussi à saigner du nez sur d’autres postes ? Blague à part, durant ces 4 saisons, le SCUF ne semblait pas avoir les armes pour prétendre à mieux que le maintien ?
Oui, je saigne du nez à la moindre occasion sauf le jour de mon mariage (et je suis très fier de cet exploit !). Cela m’a permis d’obtenir quelques pénalités auprès d’arbitres compatissant qui me pensaient victime de brutalité… Pour la génération d’aujourd’hui, il est surtout intéressant de remarquer qu’un vieux con comme moi pouvait enchainer 18 matchs par saison sans problème (sans anniversaire de Tati Ginette ou des vacances à la con !)
Sinon pour l’avant dernière saison de Jérôme Jouclard, on se fait voler la qualification sur une mauvaise interprétation du règlement CIFR (point terrain primant sur le goal-average des confrontations directes), nous arrivons à faire des ¼ de finale IDF contre Rueil sur match aller-retour et on prend 2 essais de 3/4 sur la même combine… Avant cela, on va se qualifier en allant gagner avec le BO à Cergy qui avait le plus gros pack de la poule.
Au bout de 20min, on perd Hésé et Renat (je crois) mais Clark et Wiliam prirent très bien le relais. Ce match fut mémorable. L’échauffement commence et Sylvain nous fait retravailler les appuis en mêlée, Hésé m’arrache alors mon polo d’un seul tour de poignet. Pendant ce temps-là, Romain revient du toast blanc comme un linge, impressionné par leurs gabarits. Et au cours du match, après 20 saisons passées sur les terrains à pester après nos ¾, le pilier adverse m’entend en rentrant en mêlée et me sort cette phrase qui sera une révélation pour moi : « ne t’inquiète pas, on a les mêmes ! »
– En 2014, tu remportes ta première Rose Cup à Paris (29-21). Souvenir ? Cette saison là, tu es également capitaine des « Vieux » et c’est une belle leçon de rugby qui t’amène à soulever le Trophée des 30 (victoire 16-14)
De cette Rose Cup, je retiens surtout que l’Anglais que j’hébergeais s’est fait uriner dessus toute la soirée par ses collègues. Marlène m’en parle encore…
Concernant notre victoire des +30, nous avions subi la fougue de la jeunesse en première mi-temps avant de remettre les choses en ordre avec des bons mauls portés (labélisés par Jacques Brunel en personne), un jeu très axial et un exploit de Zanca sur un côté fermé. Les jeunes ratent la pénalité de la gagne au 22m face aux barres en mode Lionel Beauxis… L’arrogance fasse à la sagesse ! A noter que PLG avait refusé d’accepter son âge mais au final, il était tout content d’être trentenaire !
Cette saison-là reste la plus aboutie que j’ai pu vivre au SCUF. A nos avants dominateurs menés par notre nouveau capitaine Calou, nos ¾ prennent (enfin) part à l’ouvrage ! Sous la houlette d’un grand Chef d’Orchestre Kévin Malithe, nous maîtrisons notre sujet. Recruté par Thibaut Santa, le gang des community managers viendra aussi apporter le petit plus qui fait basculer une saison. Ajouté à cela, un zest de folie des frères Petat, capable de s’ouvrir la tronche en deux dans un ruck alors que le ballon est parti depuis 45 secondes pour l’un ou de mettre une pénalité de la gagne au 45m en coin devant la tribune amicale du Red Star pour le cadet, et vous vous retrouvez en Fed3 !
Tout allait pour le mieux jusqu’à fin janvier ! Après nous manquons de carburant (mais jamais de #Produit !), entre quelques blessés et un groupe fatigué…!
Nos exploits sportifs nous ont entrainés à commettre pas mal d’excès en 3e mi-temps. Nous avions tellement de plaisir à nous retrouver que la sagesse et la raison en prévision d’échéances futures ne nous ont jamais traversé l’esprit. Au lieu de cela, nous faisions de belles fêtes le dimanche soir (bien souvent commencées au Dock le vendredi soir en prévision de la future victoire ou de celle qui précédait..)! Cela a probablement contribué à une fin de saison inachevée mais sans ces moments extra sportifs, nous ne serions probablement pas montés !
– La première partie de saison est bien maîtrisée, mais ensuite les résultats sont en chute libre. Qu’est ce qui a changé pour que le SCUF ne remporte que deux matchs lors de la phase retour ?
Le groupe était à bout de souffle. Manque de gabarit, de condition physique, spirale de la défaite… l’envie ne suffit pas pour exister en Fed3 et puis l’effectif était trop restreint pour se maintenir. Nous avons quand même vécu de bons moments, notamment la victoire au stade Deschaseaux du Havre (devant 20 000 sièges vides) et un retour mémorable en bus !
– Saison 2017/18, ça sent le sapin pour toi… Tu joues les 4 premières rencontres de Fed3 et c’en est fini de ta saison après une défaite à Viry (23-05). Que t’es t-il arrivé ?
Je m’étais bien préparé à l’intersaison (surement l’été où j’ai été le plus sérieux…), avec un bon travail de foncier. J’arrive donc à la rentrée avec des intentions même si Antoine s’était installé dans la cage (une petite pensée pour lui). Le mardi 14 octobre, sur un exercice de montée défensive, je monte sur Looping alias Hugo Mestre pour le plaquer et mon genou a été surpris par son crochet, d’habitude, il faisait en avant au moment de réceptionner la balle!
Et là, je comprends tout de suite…
Opération fin janvier et depuis j’essaie de revenir mais ce n’est pas encore pour tout de suite !
Etre éloigné des terrains quand l’équipe est dans le dur, c’est horrible comme sensation !
– Comme tout scufiste tu termines ta carrière avec un match de Rose Cup. Tu as le privilège d’être nommé Capitaine du SCUF pour l’occasion. C’est une lourde défaite 71-07 et surtout on découvre un gouffre entre nos deux équipes. Quel est ta réflexion pour que nous puissions devenir compétitifs à la hauteur de Stratford ? Est-ce que tu envisages de rechausser les crampons au mois de mai ?
Je n’aime pas l’introduction de ta question… certes, je suis en convalescence et à 35ans, la raison voudrait que j’en reste là mais je n’ai pas renoncé ! J’aime trop ce sport pour le quitter sans avoir choisi ma sortie. En tout cas, je fais tout mon possible pour revenir et mériter à nouveau de porter le maillot noir & blanc quelques matchs encore !
Le capitanat pour la Rose Cup m’a beaucoup honoré. Malheureusement pour moi, nous y sommes allés au bout d’une saison compliquée et hors de forme avec un centre adverse qui a passé en revu toute l’équipe tout le match ! Etrangement, nous n’avons pas été ridicules en conquête comme pourrait le laisser croire le score mais plus en défense, qui elle était restée coincée en douane à Roissy cette édition-là. Les voyages pour se rendre à Stratford sont souvent compliqués et il est facile de rater l’avion…
Notre modèle, basé sur l’amateurisme où tous les licenciés payent leurs cotisations cumulé à une population de jeunes cadres qui débutent leur carrière professionnelle sur Paris et qui découvre le SCUF au hasard du seul phare qui éclaire le stade les soirs d’entraînement, ne pourra être en adéquation avec la Fédérale que si nous arrivons à intégrer des juniors du club pour ne pas être dépendant des mouvements professionnels de jeunes provinciaux ! Ensuite, si nous arrivons à remonter, il faudra que nous soyons en mesure d’avoir suffisamment de ressources (pas forcément financières !) pour attirer de bons joueurs. Le club house est un bel outil pour atteindre cet objectif à condition que nous puissions l’utiliser comme il se doit !
– Depuis cette saison tu occupes la fonction de Trésorier de la section rugby. J’imagine que tu ne te limites pas qu’à cette fonction ? Le rugby sur le terrain ne te manque pas ?
J’essaye de rendre ce que ce sport et le club m’ont apporté. J’ai repris effectivement les fonctions de Julien Schwartz depuis cette saison.
Du mieux que je peux, je contribue à la vie du groupe Séniors à travers le Comité des Festes repris par Jérésime et Julien B (prochaine soirée B&W le 25/01) ou à l’organisation d’évènements comme l’Aligot, la sortie annuelle au salon des vignerons indépendants et surtout celle au Salon de l’Agriculture. J’aide là où je peux être utile sans me poser trop de questions !
Pour le rugby, j’ai repris depuis peu l’entraînement sans contact avec la B et je dois retourner voir le Chirurgien officiel du SCUF, le Professeur Charousset mi-décembre pour qu’il m’autorise ou non à reprendre…
– As tu quelque chose à ajouter ?
Je voudrais remercier ma femme qui a bien compris l’importance qu’avait ce sport dans ma vie et qui fait que je ne suis pas toujours très présent… Un merci à ma famille qui m’a toujours suivi dans mes aventures rugbystiques et à mon petit (grand) frère à qui j’ai transmis le virus ! Une pensée à mon beau-père…
Un clin d’œil à tous les bénévoles qui permettent au club de fonctionner, Anne, Julien, Laurent de m’avoir fait confiance, Gérard, l’homme à tout faire des Séniors et tous ceux qui s’occupent des autres sections ! Aux membres du Comité des fêtes !
En mettant un pied de l’autre côté de la «talanquère», je me suis rendu compte du travail colossal à mener pour faire vivre un club !
Enfin, un grand merci à mes amis d’enfance qui m’ont « obligé » à pratiquer ce sport ainsi qu’à mes entraineurs (Jean-Claude, Gérard, Vincent, Rudy, Sylvain) et tous les dirigeants que j’ai pu croiser!