– Né le 17 mai 1945 à Brive (Corrèze)
– Taille / Poids quand tu étais joueur : 1,73 m, 70 Kg
– Postes joués : ¾ centre, puis ouvreur
– Profession : Ingénieur (aujourd’hui retraité)
– Situation maritale : marié, 3 enfants (garçons)
– Quel a été ton parcours sportif et comment as-tu découvert le rugby ?
Étant briviste, il m’était difficile d’échapper au rugby, mais mon premier sport a été la pelote basque (petite chistera). J’ai d’ailleurs été demi-finaliste du championnat de France deux années de suite, en cadet. J’ai dû abandonner la pelote quand je suis arrivé à Paris, avec regret.
J’ai commencé le rugby en scolaire à Brive, à l’école Bossuet, puis j’ai dû abandonner quelque temps mon activité rugby en prépa, à Limoges, puis à Paris pour 2 ans. Après, j’ai repris le rugby avec la fac de Sciences d’Orsay (deux ans), puis avec la fac des sciences de Paris à un niveau bien supérieur. Mon premier club « civil » a été celui de l’EDF à Rueil (3ème division) que j’ai rejoint avec quelques copains de la fac de Sciences. J’y suis resté deux saisons, puis j’ai rejoint le SCUF.
– Comment ou par qui débarques tu au SCUF ? En quelle année ?
Je suis arrivé au SCUF avec la majorité de la grande équipe des Sciences. Nous étions beaucoup à terminer nos études et jouions dans des clubs divers de la région parisienne. Nous aurions eu du mal à nous séparer et cherchions un club prêt à tous nous accueillir.
Nos mauvaises fréquentations (Harry’s, rue de la soif, frères Hospitaux Jean & Michel) nous ont amenés au SCUF avec la majeure partie de l’équipe des sciences : notre capitaine et entraineur, Pierre Bidou, devenant celui du SCUF.
– Quel a été ton parcours sportif avec les noir & blanc ?
Je n’ai fait que quelques passages en équipe une et deux, étant plus intéressé à jouer en équipe 3 avec mes copains des sciences (nous avions alors une équipe 3 des sciences, créée par le regretté Pierre Bouteilly). Ce n’était pas une équipe fermée et bien d’autres joueurs du club l’ont fréquentée. Cela ne nous a jamais empêchés d’être bien intégrés au club, puisque certains d’entre nous œuvrions comme dirigeants du SCUF rugby et même membres du comité directeur du SCUF Omnisports. Notre participation a surtout été festive, à l’époque, il faut bien le reconnaitre, mais cela fait partie depuis toujours de la vie du club …
– Quels sont les personnages ou les moments forts qui ont fait qu’on te retrouve lors des grands évènements du club ?
C’est l’amitié qui fait que l’on ne peut pas quitter le SCUF ainsi que l’état d’esprit exceptionnel qui en font un club à part. J’ai toujours les mêmes amis dans ce club, même si beaucoup nous ont quitté ces dernières années : Yvan Planchon, le premier, puis bien d’autres, La Gauffre, Bruno MN , JP Banzet, Patrick Laurent, JJ Lambert, Bernard Chouraqui, Derek Wilson, Michel, …
J’en oublie. C’est dur d’en parler : notre génération a été décimée, alors que nous ne sommes pas si vieux. Heureusement, la section golf permet aux survivants de rester en activité et de nous retrouver à la belle saison.
Concernant, les grands événements du club, je reconnais que je ne suis pas aussi présent que je l’ai été. Il reste toutefois les échanges avec Stratford qui restent assez uniques dans l’histoire du rugby français et qui l’ont toujours été ! L’arrivée du professionnalisme dans ce sport l’a beaucoup fait changer depuis … mais pas pour nous ! C’est un autre monde …
Il y a toujours eu un malentendu entre l’ancienne équipe des sciences et Stratford : certains nous ont reproché d’être anti-Stratford. En fait, nous ne l’avons jamais été, mais nous nous sommes opposés aux réceptions de nos amis anglais à une époque où elles étaient trop fastueuses pour les finances du club. Bien entendu, nous avons changé d’avis lorsque cela est devenu raisonnable et bien équilibré.
– Dans les années 80′, tu te retrouves à gérer l’école de rugby. Comment s’est faite cette transition, avec qui as-tu travaillé, et quel a été ton bilan ?
Une année, lors de l’AG du SCUF Rugby, le président Bruno Martin-Neuville a déploré la quasi absence d’une école de rugby qui pouvait nous faire rétrograder de la 3ème division. Plusieurs d’entre nous avons été scandalisés et nous sommes quelques-uns à avoir décidé de prendre l’école de rugby. Dès septembre, ce fut chose faite ! Nous avons commencé avec Michel Hospital, Daniel Sampermans et Christian Lambert et le recrutement de nos fils …
A la fin de la première année, nous avions déjà une quarantaine de gamins, qui sont vite devenus plus nombreux, l’année suivante grâce au tam-tam !
Notre recrutement a été bien aidé par Jean-Claude Massy (père de Vincent) qui était directeur d’école dans le 15ème. Ensuite, Christian Marol, directeur d’école dans le 13ème a aussi bien aidé au recrutement.
Au niveau de l’encadrement, beaucoup d’anciens joueurs nous ont ensuite rejoints comme Jacques Schwartz, JP Petitet et JP Maurianges, Pascal Poletti, Jacques Epelbaum, Philippe Augé (père de Pascal), Michel Marty en tant qu’entraineurs, ainsi que de grands dirigeants comme Bernard Chouraqui (père de Sébastien), Laurence Poirot et Gérard Larget (père de Yves). J’en oublie certainement et je m’en excuse auprès d’eux.
– En quelle année quittes-tu tes fonctions et pour faire quoi ?
J’ai quitté à regret l’école de rugby en 1999 essentiellement pour des raisons professionnelles : je suis parti travailler à l’OTAN et mes déplacements fréquents m’interdisaient d’être présent tous les WE. J’avais également une grande lassitude, du fait essentiellement des aspects secrétariat (en l’absence d’internet et de téléphone mobile, le courrier et les appels téléphoniques (fixes !) nous bouffaient la vie). Quand j’ai arrêté, il y avait autour d’une centaine d’enfants entre Pouchet et Carpentier, et nous avions de bonnes équipes dans toutes les catégories.
Nous avons eu la grande chance que Peter Macnaughton, qui nous avait rejoint depuis quelques années, ait bien voulu prendre ma succession. Sous son règne, l’école de rugby va encore grandir et beaucoup progresser. Elle est aujourd’hui notre fierté et une part importante du club, même si elle ne suffit pas à alimenter nos équipes seniors, à cause de la vie actuelle. J’y reviendrai plus loin …
– Un regret que tes fistons n’aient pas pu rester au SCUF ?
Oui, bien sûr, et non !
Non parce que c’est le reflet de la vie actuelle.
L’ainé, Laurent, a dû arrêter, en junior, quand il a commencé sa prépa aux grandes écoles. Il est ensuite parti à Bordeaux aux Arts et Métiers (grande école pour le rugby). Il avait d’ailleurs choisi Bordeaux pour le rugby (pas pour le vin, quoique …).
Quand il est revenu à Paris, il est revenu au SCUF, mais a arrêté à cause d’une vilaine fracture … et puis c’est la vie professionnelle qui l’a happé !
Le second, Mathieu, a arrêté après les minimes : sa décision. Le SCUF est toujours dans son cœur, mais la vie l’a un peu éloigné du club.
Le troisième, Germain, est un cas à part, dans la communauté scufiste : il a toujours été un très bon joueur, depuis les poussins. Il a quitté le club après les juniors pour rejoindre les Reichel de Massy. Il y est vite devenu titulaire, puis en senior est devenu titulaire en Fédérale 1. Il a d’ailleurs joué une finale et donc la montée en ProD2. Il avait toujours voulu être entraîneur et, en parallèle de sa vie de joueur professionnel, a passé ses diplômes (entraîneur national). Il a également un Master II de rugby.
Il est maintenant entraîneur adjoint de l’équipe de France féminines à 7 et passe sa vie dans les grands pays du rugby. Il a beau avoir rejoint l’autre rugby, il n’a jamais oublié le SCUF et ne manque pas une occasion d’en parler sur son lieu de travail, en particulier (à Marcoussy).
Germain a donc été un des grands joueurs du club qui ont rejoint l’élite mais n’ont jamais oublié d’où ils viennent.
– Tu es toujours présent au moment de la Rose Cup avec ton club de golf. Es tu toujours attaché à cette rencontre ?
Oui, bien sûr, c’est vraiment un événement unique ! Nous avons créé cette coupe de golf sur l’initiative de Jean-Louis Simon (président du SCUF Golf et ancien rugbyman du club) pour rester associés à ce grand rendez-vous annuel. Malheureusement, c’est un peu plus difficile du côté anglais, mais nous réussirons à pérenniser cet échange, j’en suis sûr.
Vous avez pu vous rendre compte que nous étions plusieurs seniors du SCUF à Piercecroft cette année, tous heureux et émus d’être présents, et surtout ravis de voir la belle résistance de notre équipe dans ce grand match annuel. Je pense que nous avons tous un rôle à jouer dans cet échange et nous devons réfléchir à comment nous pouvons faire plus pour le club.
– Un mot à ajouter ?
Non, j’ai déjà été bien long. Quelle chance j’ai eu de tomber dans ce club !
Merci