L’Edito de Jean Hospital : Quand on part, on arrive toujours, mais il faut partir.

Les fastes de la World Cup sont terminés , et des projets sont sous roche pour universaliser ce sport et faire plus d’argent , nous aurons certainement des surprises.
La Coupe du Monde a occupé tous les esprits , et pour finir ce sont toujours les équipes de l’ère victorienne qui se retrouvent dans le dernier carré, et la mondialisation est en marche. Mais il ne faut nullement souhaiter faire du rugby un sport planétaire ! Faut-il vraiment que l’on produise du roquefort à San Francisco, du stilton à Tokyo, du Chablis à Melbourne. Les valeurs du rugby ne sont pas universelles, mais singulières.
A part l’ émergence des Pumas d’Argentine, le casting du rugby international est resté le même qu’au siècle dernier, aujourd’hui le Japon fait avec éclat son apparition.. Pour le bon peuple, les Japonais, c’est tout l’un ou tout l’autre : les fleurs de cerisier ou les sabres des samouraïs. Au jeu à quinze, ils montrent plus de fleurs que de sabres. Ils ont donné du rugby l’image dont on garde la nostalgie : celle d’un simple jeu. Beaux petits joueurs qui en épateront d’autre avec leurs crochets secs et leur verve naïve, l’ingéniosité qu’ils mettent à faire oublier leur faiblesse à la touche ou en mêlée et la verdeur de leur métier . Ils terminent épuisés, leur défense se déchirant comme un voile de soie dans les dernières minutes devant la cataracte des costauds springboks. Trente points d’écart ?
Mais on les rendrait bien aux gentils joueurs japonais avec quelques autres en supplément pour qu’ils donnent de temps à autre à nos équipes de championnat une bonne leçon de vertu et leur apprennent l’art de perdre en se faisant aimer……Puisse l’argent ne pas flétrir précocement les cerisiers roses.??? Sayonara……
Mais lorsque le chef des diplômés de la DTN déclare »:  « la passe n’est plus un geste fondamental dans le rugby moderne » Interessant non? Il faut pourtant admettre que la passe en rugby en France comme l’orthographe ou le calcul n’est plus enseignée à l’égal d’une matière première. Mais ce qui est une constatation navrante à faire ne doit pas passer pour une
conduite à tenir. D’où vient le mal au juste? Simple. Lorsqu’une passe est difficile à faire, on ne l’a fait pas, et le tour est joué. Ballon sous le ventre , on se roule par terre et on fait un ruck.. Et oublier l’héritage de Maso, Boniface , Blanco…..en donnant comme objectif d’efficacité suprême et de rendement par l’application rigoureuse des lois de la physique élémentaire-
masse+vitesse+concentration-devait être érigé en tables de la loi , il n’est pas de groupe qui ne puisse l’atteindre. Mais quel ennui !!, quelle uniformisation qui aboutit à la fuite des jeunes……! «c’est le sport des couillons…..!!!( Daniel ,Herrero)
Il est grand temps de retrouver cet »esprit », cette » saveur », »cette spécificité », du rugby hexagonal lié à son méridionalisme, à la langue d’oc, à la pelote basque, aux terrasses des cafés où on discute telle phase de jeu , telle combinaison, telle poussée et la semaine se meuble des conversations du CLLUUB, c’est une façon d’accéder à la beauté à une entreprise désintéressé , à l’intérêt collectif, enfin de baigner dans ce climat de solidarité, d’amitié et de s’enivrer des mouvements du coeur qui nous bercent à jamais. Oui , un club , c’est tout cela et encore plus… Rugby à l’ancienne jeu moderne mais sentiments éternels qui inondent notre maison du coeur où il fait bon habiter. Le caractère de chaque club doit être marqué et non uniformisé , nos amis de STRATFORD nous donne un bel exemple où tradition et modernité évoluent de concert. La Fédération anglaise, la RFU ,s’appuie sur les clubs et leur apporte chaque année un soutien financier grâce aux recettes de Twickenham. Le club est le lieu où on éduque, on apprend les fondamentaux et l’esprit du jeu et la fidélité aux couleurs Le jeu football rugby est magnifié et se pratique à 15…….. Nous sommes loin de l’organisation française. Alors le rugby sport pour tous? Vous voulez rire. C’était vrai avant. Ce ne l’est plus., il faut donc remettre la formation et le plaisir du jeu en première ligne tout en permettant aux jeunes joueurs de faire des études , c’est l’honneur et le devoir des clubs et notamment le S.c.u.f , génétiquement formateur.
Le S.c.u.f vit une saison difficile, ancré dans le bas du classement , « c’est à partir du présent que nous nous enivrons du vin du souvenir et du passé retrouvé » disait Baudelaire grand expert en mémoire …. Souvenirs dans les années 60 , nous étions, le Scuf, derniers des matchs aller, puis retournement de situation nous gagnons tous les matchs retour et nous nous qualifions pour les 16ième du championnat de France .Quel remède miracle absorbé ….? Rien , seulement une prise de conscience de jouer ensemble le jeu et de ne pas se soucier du classement, mais surtout tous animés d’un esprit de combat, on jouait comme des guérilléros, joyeux, comme des Robin des Bois lâchés dans la clairière, supérieurement emmenés par Ph ABSIL, capitaine entraineur et François Grimaldi devant.. Cette rage de vaincre, cette gaieté sauvage n’avaient d’autre secret que celui-ci : le rugby est un jeu…..et on chantait, et on chantait………..Ce sont les joueurs qui détiennent l’avenir, là est le problème, la stagnation n’est jamais bonne pour la marche d’un club, il peut connaître des hauts et des bas, s’enliser ou s’élever
Mais rester dans une uniformité, sans aucune accrohe marque un abandon de la vie sportive « Etre inerte, c’est être battu »(Ch .De Gaulle).
Aussi nous serons tous là , grace à Ch Pouliquen, le Dimanche 17 Novembre, pour ce grand déjeuner d’Anciens et montrer la solidarité qui nous unit à jamais et supporter cette équipe dans ce « match de la mort » Il faut que ça rigole comme on dit dans les vestiaires . Allez SCUF……

SCUFISTEMENT