Arnaud CORBIER


  • Né le 31 juillet 1961
  • Taille – Poids : 1,80m ; 76 kg
  • Poste joué : Arrière
  • Profession : Ingénieur





Quel sportif étais tu jeune ? Comment as tu découvert le rugby ? Quel est ton parcours avec les Vieux Cochons de Science Po avant le raprochement avec le SCUF ?

Mes goûts et mes pratiques sportives ont peu varié ces dernières ..décennies : beaucoup de tout (sports nautiques, montagne, etc.), avant tout pour le fun plutôt que pour le côté « compétition » (si c’est pas de l’ADN de Scufiste , ça !)

Le rugby est arrivé naturellement : un grand-père talonneur au Racing dans les années 20, ..je suis né et j’ai grandi à Toulon . Mais le rugby est devenu important pour moi surtout en universitaire, avec effectivement cette rencontre déterminante vers 20 ans (dans quelle fête ?) avec les champions universitaires Sc Po 1986 qui s’étaient constitués en « Vieux Cochons ».

– Saison 1998/99, les Vieux Cochons s’associent avec l’équipe 3 du SCUF pour jouer dans le championnat des Clubs du Samedi. Comment s’est déroulée cette transition ?

A l’époque Laurent Laguerre n’était que joueur et.. y avait-il même des licences ?..on doublait on triplait les matchs le week-end. En plus des matchs VC je jouais au PUC ..avant de migrer au SCUF cette fois avec un fort contingent Vieux Cochons (canal historique : Manu Enriquez, Stéphane Durand, Philippe Dufaure, Benoît Fisse ..je ne cite ici que ceux dont les croisés ont résisté le plus longtemps).

Fatalement, à un moment ..il y a eu moins de vieux valides , et la fusion de nos équipes de coeur Vieux Cochons et 3 SCUF s’est faite naturellement ..

Tournée des Vieux Cochons à Trevise en 2001

– Avec cette migration, arrive le « Corbier d’Or », un symbole qui répugne ceux qui l’ont et qui est jalousé par ceux qui ne l’ont pas… Peux tu nous raconter comment cette récompense a été créé et comment elle existe encore 20 ans après.

Mais non : le Corbier d’Or – j’en fus effectivement le 1er récipiendaire un matin de tournoi dans la Creuse, direct sortie de bar ..- est un trophée unanimement apprécié, même si personne ne sait vraiment pourquoi. Ma perception (mais à chacun la sienne !), c’est que « mon » trophée (depuis 30 ans que je lui prête mon patronyme !) est juste là pour rappeler pourquoi on aime le rugby: parce qu’entre l’action brillante et la cagade, il y a peu de choses et que le destin qui se joue avec un ballon ovale est farceur ; parce qu’il est bon de rendre la justice après-match collectivement et -surtout !- de manière injuste, etc.

– Dès la première année vous accrochez une finale, et un premier Trophée en 2008 avec la Coupe Ile de France. Mais j’imagine qu’on ne joue pas avec les Vieux Cochons pour se faire un palmarès ?

La mémoire me fait défaut ..on a sûrement gagné énormément de trophées, mais où déjà, quand ? où sont-ils ??

– Raconte nous les tournées auquel tu as participé et quelques anecdotes de celles qui ont compté pour toi … Seras tu à Stratford cette année ?

Notre tournée SCUF de référence c’est Madagascar ( 1990) en passant par la Réunion : good old times ..à l’époque on tenait le rhum et ce qui va avec . On n’était seulement pas au courant que le 1er match à Tana ( 1800 m d’altitude) était annoncé comme « Madagascar -France » avec des locaux survoltés. Pour le récit officiel se reporter à un vieux ScufMag (par Jean-Mi Constant je crois) ; pour le vrai récit ..moi, je ne balance jamais!

Bien sûr, depuis, d’autres tournées Vieux Cochons phénoménales (Finlande, Roumanie, ..et récemment Pays Basque ou Arcachon étaient des super crus) !

Stratford ? Comme ils disent là-bas ..to be or not to be part of it , etc.!

Tournée Madagascar 1991

– Il y a deux ans tu fêtes ton jubilé avec Manu Enriquez et Stéphane Durand, mais vraissemblablement ce n’était pas ton heure pour raccrocher les crampons ?

Ce jubilé, une idée bête, dont je me repends (pourquoi ne plus jouer si on peut jouer et tant qu’on nous tolère ??) ..mais une tellement belle fête !

Manu Enriquez & Arnaud Corbier

– Cette année, le championnat des Clubs du Samedi n’est plus que l’ombre de ce qu’il était du fait du durcissement des conditions pour obtenir une licence au-delà d’un certain âge. Comment vois tu l’évolution de cette situation . Les VC ont ils vocation à migrer vers un autre championnat comme de nombreuses formations l’ont déjà fait ?

Douloureuse question . Avec les Vieux Cochons, on a toujours vécu des périodes de petits effectifs (les blessures, le ski, la « une » voire la « deux » qui se permettent de retenir « nos » joueurs, etc.). Mais ce n’est pas le problème, et le championnat du samedi a toujours été passionnant tant dans l’organisation que dans le jeu et dans l’esprit (sinon, nous les très vieux, on aurait arrêté depuis longtemps!).

La FFR est bizarre : elle s’est évertué à protéger les amateurs que nous sommes (le médical, les assurances), mais surtout des malheurs qui touchent les Pros ; et en même temps elle a tout fait pour décourager la pratique de ces mêmes amateurs (d’une manière très désinvolte, et ceci sans même parler de l’aide financière aux clubs comme le SCUF dérisoire de la part d’une fédé riche !).

La santé est importante, qui en disconviendra ? Mais juste pour illustrer la question : chaque année en moyenne, pour obtenir une licence (souvent 2 mois après le début du championnat pour cause de bureaucratie) on passe à partir de 40 ans entre 4 et 5 visites médicales aux 4 coins des hôpitaux d’Ile de France, en mobilisant les meilleurs spécialistes (« agréés FFR ») qui se demandent bien pourquoi on leur fait faire tout ça en allongeant leurs listes d’attente et en creusant le trou de la Sécu.

Conséquence : après quelques années, moins de joueurs s’engagent dans ce parcours. Ceux qui n’ont pas de bonnes mutuelles ou qui ont peu de temps pour les visites changent de sport ou basculent dans les autres championnats hors FFR, etc. Là où on jouait à 16 équipes surmotivées (2nde div. Corpo), on joue à 4 ou 5 équipes, qui périclitent toutes.

Et maintenant ?? Je n’en sais rien, même si on réfléchit tous à une solution pour la saison prochaine (les Vieux Cochons : on s’inscrit tous au Red Star en foot ?).

– Souhaites tu en profiter pour mettre à l’honneur certains joueurs ou dirigeants avec qui tu as évolué toutes ces saisons ?

Comment dire ? J’ai fait des saisons dans divers clubs au gré de mes vies (principalement Toulon, Toulouse, Belgique, USA et Italie) ..et le rugby et ceux qui le jouent ne m’ont jamais déçu. Le SCUF, il faut s’en rendre compte, est absolument spécial ! Et sans faire le malin avec ma « longévité » (je suis juste chanceux !) je peux témoigner qu’il y a une vraie continuité entre les générations de Scufistes. Donc, difficile de mettre en évidence tel ou tel ..néanmoins toute ma gratitude va aux bénévoles dirigeants et encadrants de tout poil !! Deux raisons plus spécifiques d’aimer ce club – au-delà des admirables Vieux Cochons, cela va sans dire-: l’école de rugby , bien sûr ; et le bon sens de ses dirigeants successifs qui ont tranquillement refusé toute évolution vers le Professionnalisme (bon, à présent on peut quand même se risquer sans honte à regrimper de quelques divisions !).

Pour la route , un mot spécial pour mon Pdt historique Bruno Martin-Neuville (pour les plus jeunes: avant Anne, avant Lionel ; et non , après 1895..) : match d’hiver à Verdun ; Verdun c’est vraiment Verdun, de la boue, du combat, etc. On est 15 puis 14 ..Bruno, 54 ans enfile un short , maugrée « fais ch.. » et rentre en 2nde ligne. Souvenir vivace..et je réalise qu’aujourd’hui j’ai pas mal d’années de plus que lui à l’époque ..Scufiste d’un jour, Scufiste toujours !