Daniel SAMPERMANS


Il n’y a pas un recoin de notre belle planète où l’on ne trouve un ami scufiste prêt à échanger ses vieux souvenirs en partageant une bonne liqueur de sa nouvelle contrée. Et il n’y a pas un seul scufiste, même parti aux antipodes depuis plus de 20 ans, qui ne connaisse l’incontournable Daniel Sampermans.

Ancien joueur, puis entraîneur, dirigeant, et surtout infatigable animateur des prés et des post matches, Daniel reste l’un des grands acteurs des 50 dernières années de la vie du club Black & White (tiens, comme le whisky).

De famille scufiste, Daniel suivait depuis son plus jeune âge les exploits de son oncle, Gérard Nebut, et de son cousin, René Nebut, avec l’équipe parisienne. La légende raconte que son amour pour le club naquit le jour de la Finale du championnat de France Junior 1953 à laquelle participait Gérard, avec entre autres un certain Yvan Planchon. Face aux rudes Catalans de l’USAP, le jeu délié et dynamique des Noirs et Blancs ne put s’exprimer pleinement, et les jeunes parisiens retournèrent à la capitale avec un lourd 44-5 dans les valises. Mais Daniel, enfant à la bonté presque divine, s’éprit cependant du club de son oncle – lequel se retrouva KO dès le début du match, frappé par le fameux Casse-Tillet catalan –, battu sur le terrain, mais large vainqueur dans l’esprit et hors du pré.

Comme pour le début d’une belle histoire d’amour, il lui fallut faire preuve de patience pour pouvoir rejoindre les rangs du club de ses rêves. Sa mère au caractère bien trempée lui avait effectivement interdit de mettre en péril son physique de jeune premier. Il attendit donc 1962, s’adonnant à l’athlétisme, et plus spécialement au cross et au demi-fond, pour faire fi du désaccord familial. Cet acte de rébellion le marqua d’ailleurs à jamais, et c’est avec défi qu’il se cassa consciencieusement le nez à 9 reprises au cours de sa carrière en Noir et Blanc.

Son passé d’athlète lui avait donné une certaine vitesse de course, tandis que ses gènes s’étaient chargés d’en faire un ailier ou centre des temps modernes. Grand pragmatique devant l’éternel et défenseur de la formule chère aux géomètres selon laquelle « le plus court chemin est la ligne droite », il inspira toute une génération d’ailiers et de centres Samoans tels que les Tuilagi, Tuigamala et autres Tulametra.

Il participe au renouveau du SCUF sous la présidence de Bernard Jodelet en 1967 en s’inscrivant, en tant que membre de la commission de rugby, dans le projet d’autogestion du club par les joueurs où pour la première fois depuis Charles Brennus, les organisateurs sont les acteurs et les acteurs les organisateurs.

Dès le milieu des années 80’, il encadrera les jeunes pousses scufistes sur le terrain.

Omniprésent dans les manifestations scufistes et élément indispensable des nuits noires et blanches depuis plus de 50 ans, il fut un barman remarquable à l’époque du « SCUFDREAM » dans les années 90′ avant de devenir, en binôme avec son immanquable voiture, l’un des piliers de l’organisation de la vie du club.

Dirigeant toujours actif, il est nommé en même temps que sa voiture, vice-président en 2007 pour épauler Lionel Busson avec qui il incarne au mieux l’esprit scufiste et la fidélité au club.

Son fils Pierre, formé au SCUF, parti au PUC, joua en Reichel puis en équipe première des Violets, avant de revenir pour une courte saison en 2000.  En 2013, sa fille Anne rejoint le club noi&blanc pour lancer la section rugby Féminines, et en 2016 elle est nommée présidente de la section rugby du club. Une belle (dans son sens le plus esthétique) famille scufiste.