Kevin MALITHE


  • né le 22 mars 1986 à Brive
  • 1m75 – 78Kg
  • Poste : Ouvreur

– Tu arrives au SCUF en 2013 avec Karl Lorenzon (voir Scufmag 137) dans tes bagages. Peux tu nous faire un résumé de ton parcours avant le SCUF ? Par quel biais tu découvres le SCUF ? Que devient Karl ?

Habitant à 500m du stadium de Brive, j’ai fait mes classes à l’école de rugby du CAB jusqu’en junior. De très belle années, au cours desquelles j’ai appris à aimer ce jeu, construit de vraies amitiés qui perdurent aujourd’hui et eu la chance de côtoyer de futurs grands joueurs à coté desquels j’ai beaucoup appris. Par la suite, en poursuivant mes études sur Toulouse, j’ai stoppé le rugby quelques temps. Mais très vite le terrain, les copains me manquèrent et j’ai vite repris une licence à Malemort (Fédérale 2) à coté de Brive où bon nombre de mes amis s’étaient retrouvés. Avec l’obtention du concours de professeur d’EPS, j’ai dû quitter, définitivement, ma Corrèze natale pour la capitale. Et c’est à ce moment là que j’ai fait la connaissance de Karlo pour qui la rue Guisarde n’avait déjà plus de secret !

Ensemble, nous décidons de retrouver un club et c’est tout naturellement que nous avons suivi le serveur du Pousse « Gino » alors entraîneur du Paris Blanc Mesnil. Et c’est là que l’agent de joueur Thibault Santa, à qui le SCUF doit la moitié de son équipe actuelle, nous a recruté à grand coup de saucisson et autres cochonnailles ! On comprend mieux comment il finance ses voyages aux quatre coins du monde ! Les années passants Karlo s’est éloigné de la rue Guisarde pour les beaux quartiers de Boulogne avec sa petite famille qui s’est agrandie dernièrement avec la naissance de la petite Charlotte !! L’arrière du bus est orphelin de ses talents d’animateur, mais quelque chose me dit que ce dernier reviendra tôt ou tard du côté de Rousié…

– Avec 15 matchs joués comme titulaire (sur 16) on peut dire que personnellement cette première saison est réussie. Sportivement le SCUF échoue en 1/4 de finale A/R contre Rueil. Tu as comme premier Centre Lorenzon, Perdereau ou Vidalie. Souvenir ?

En effet, mon intégration a été hyper rapide et les coachs m’ont directement donné les clés du camion. Très vite, je me suis senti à l’aise sur et en dehors du terrain grâce à l’accueil réservé par mes nouveaux coéquipiers. Collectivement, cette première saison fut, sur le plan sportif, plutôt réussi en s’appuyant sur une touche souveraine sur tous les terrains d’Île de France (et oui Laurent CHABE lançait droit à une époque), un pack dominateur et nos centres physico-physiques. Pas de souvenir particulier (si ce n’est les dents de Harlow se baladant sur le pré de Brétigny – voir Scufmag 216) mais le sentiment qu’avec les nombreuses arrivées cette année-là, on avait peut-être construit un vrai groupe capable de redonner des couleurs au club dans les années à venir.

– Au mois de mai 2014, tu joues ta première et unique Rose Cup contre Stratford (29-21). As-tu pu appréhender ce match comme une seconde consécration d’être scufiste ? Comptes tu te rendre sur les bords de l’Avon cette année ?

Les anciens disent qu’on devient Scufistes en traversant la manche. Pour l’instant la Rose Cup revêt pour moi un moment essentiellement festif et convivial avec la réception des Anglais. Mais n’étant jamais allé chez l’ennemi, je ne pense pas avoir encore ressenti toute l’ampleur de l’événement. Cela sera chose faite cette année !

– Ta seconde saison est plus compliquée avec 9 matchs joués sur 18 en Équipe 1, à l’image des résultats du club qui termine 7ème sur 10 au classement. Et puis y’a ce parcours avec la Réserve…

Cette année-là, j’avais décidé de passer l’agrégation d’EPS donc j’avais mis le rugby un peu entre parenthèses durant l’hiver. Mais paradoxalement, mon échec professionnel m’a permis de vivre, sans doute, ma meilleure saison sportive. En effet, avec seulement 9 matchs, j’étais éligible en réserve pour les phases finales et c’est avec bonheur que j’ai enfilé le maillot gris (que Laurent Laguerre va bientôt nous rééditer vu que c’est un homme de promesses) au coté de mes amis : karlo, la sante, la fratrie Le Garnec ou autre Bégu ! Une vraie bande de potes pour qui le rugby était un sport où l’amitié était centrale et fondatrice. On savait qu’on n’était pas les meilleurs mais pour nous battre l’adversaire devait être vraiment plus forts que nous, malheureusement ils se sont mis sur notre route en Finale !! Très souvent, vers 4h du matin, sur un bout de comptoir, on se surprend souvent à se remémorer cette demi-finale contre La Valette, qui restera pour beaucoup d’entre nous, comme le match d’une vie, des vestiaires avec le discours de PLG, jusqu’aux tirs au but. (voir Scufmag 181)

– La saison dernière tu sors le grand jeu en ayant joué tous les matchs de la 1ère journée contre Brétigny aux 16ème de finale du Championnat de France contre Riom. Comment expliques tu cette régularité au poste ?

Ceux qui me connaissent savent bien que je ne peux pas répondre « une grosse préparation physique sur la période estivale » !! Plus simplement, j’étais encore sur la dynamique des phases finales en réserve, je me sentais en confiance et j’avais beaucoup d’enthousiasme ! J’avais retrouvé le plaisir du jeu comme quand j’étais gamin. J’avais juste envie de jouer, de m’éclater avec mes potes ! Le parcours de la B est un vrai acte fondateur pour tout un club à mon sens.

– Sportivement la saison est réussie avec une finale IdF Honneur et surtout la remontée en Fed3. Que retiens tu avec un peu de recul, des souvenirs clefs qui ont fait basculer le championnat ?

Encore une fois, c’est un groupe de copains qui fait monter le club. Pour preuve, après une phase aller maîtrisée, les derniers matchs de la saison régulière sont gagnés au courage. Dans la difficulté, on s’est resserré et on n’a rien lâché ensemble ! Le tournant de la saison est le match nul à Saint Maur. Mené et surclassé 12/0 à la mi-temps, au plus mal, le groupe s’est révolté pour accrocher ces deux points qui s’avéreront déterminants quelques semaines après ! Et comme un symbole, le KKT (kévin karlo, et thibault) était au centre de l’attaque sur la finale IdF, quasiment un an après la finale réserve !

– On connaît ton adresse aux pieds, c’est quelque chose que tu travailles ? L’année dernière c’était plutôt Pagnier qui s’y collait, et cette année… ?

Je n’ai jamais vraiment été un buteur régulier. Faute d’artilleur de métier, j’avais endossé ce rôle quelques temps. Mais, avec l’arrivée d’Antonin en 2015 puis cette année de Saspi @officiel et de Chris Macnaughton, je ne retaperai qu’en cas de tirs au but !! Je me contente du jeu au pied dans le jeu courant pour assouvir mes pulsions footballistiques !

– Cette année en Fed3, on a l’impression que les démons du SCUF sont toujours présents avec la capacité d’accrocher les favoris et de perdre contre les derniers… Quel est ton bilan ?

Comme il y a 2 ans en Honneur, on est en phase d’apprentissage ! On a besoin d’apprendre individuellement pour se mettre au niveau d’exigence de la Fédérale ainsi que collectivement pour afficher plus de maîtrise, notamment sur nos temps faibles. De l’extérieur cette saison parait de moyenne facture (on a peut-être trop gâté notre public en 2016) mais de l’intérieur j’ai l’impression de vivre une seconde construction semblable à celle vécu il y a 3 ans. En effet, on note l’arrivée de joueurs apportant une vraie plus-value sportive ainsi qu’un esprit de groupe toujours plus fort (dixit le patron du Sullyvan) . À nous de traduire ça sur le terrain dès l’année prochaine.

– L’Équipe 1 du SCUF a utilisé 52 joueurs lors de cette saison, est-ce un avantage selon toi d’avoir autant de ressources de joueurs ?

D’un côté c’est une force d’avoir un tel réservoir (merci la ligne 13), d’un autre cela traduit peut être un manque d’hommes forts et de cadres dans cette équipe. Servons nous de cet effectif large et de qualité pour avoir une concurrence saine et positive qui amènera les meilleurs à se surpasser et faire du SCUF l’équipe qu’elle peut être au regard de son effectif.

– Est ce que tu te projettes déjà sur la saison prochaine ?

À 31 ans, je me sens bien (même si mon jeu ne réside pas sur mes qualités physiques sinon j’oscillerai entre la 3ème et 4ème série) et surtout j’ai l’impression de commencer à mieux comprendre ce jeu complexe. M’occuper des jeunes m’a sans doute rendu meilleur joueur qu’entraîneur à l’arrivée. Par ailleurs, je vais m’investir dans le développement du pôle féminin avec la création d’une section sportive rugby féminin dans mon collège en lien avec l’EDR du SCUF (déjà 9 filles ont intégré avec succès l’équipe minimes du club cette année et le représente avec brio dans les sélections régionales) et l’ouverture d’une équipe cadette ! Ce projet sportif à forte connotation sociale, qui vise à mélanger les jeunes filles de Saint Denis aux jeunes du parc Monceau, me passionne vraiment !!

J’en profite d’ailleurs pour remercier toutes les personnes du club qui m’ont fait confiance et nous ont accueilli les bras ouverts ! Je ne citerai personne de peur d’en oublier tellement de gens ont œuvré pour rendre cela possible et réussi surtout !

– As tu quelque chose à ajouter ?

La fin de saison est forcément synonyme d’arrêt de carrière pour certains ! Bonne route à nos deux guerriers : Damien BOYER et Antoine « burpess » PETAT, vous avez été des personnes essentielles dans le changement d’état d’esprit du club avec cette volonté de combattre et de gagner qui nous manquait pour franchir un cap. Et, bien entendu, merci à FIX, pour le travail réalisé avec ce groupe et plus particulièrement avec les ¾ qui sont parvenus à faire taire L. CHABE, c’est dire…