Martin DEPARIS


Arrivé en 2011 au SCUF, il quitte la région parisienne en 2014. Qu’est ce que tu deviens Martin DEPARIS ?

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Né le 8 décembre 1988 à Amiens

Poste joué : 3ème ligne

Profession : Conducteur de travaux ferroviaires

Situation maritale : Marié

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Quel est ton avant SCUF ?

Je fais du sport depuis mon plus jeune âge. Celui dans lequel je me suis le plus investi avant le rugby est l’aviron. J’ai pratiqué l’aviron pendant plusieurs années à haut niveau mais j’ai dû arrêter pour laisser place aux études. J’ai ensuite connu le rugby à l’âge de 15 ans en lycée militaire où je jouais à 7. Puis à l’université, j’ai continué à 15 au Rugby Club Amiénois. J’ai également fréquenté le club d’Argenteuil pour les entrainements lorsque je suis arrivé sur Paris pour le travail. La distance avec Amiens compliquant trop les choses, je me suis donc inscrit par hasard au SCUF.

Tu arrives au SCUF lors de la saison 2011/12 où tu évolues avec la Réserve. Une seule apparition avec l’équipe 1 lors du match de la 2ème journée perdu à Bagneurx (22-00). Au final, la B termine 2ème et rate la qualification de peu. Souvenir de cette première saison et de ton intégration ?

Ma première impression en tant que provincial fraîchement débarqué au SCUF est inoubliable. Je galère à me garer, je finis par le faire à l’arrache, ne voulant pas arriver en retard, finalement j’avais 20 minutes d’avance et le stade était vide. J’engage la conversation avec un dénommé « Rénat » qui m’explique un peu comment fonctionne le club et me souhaite la bienvenue. Rapidement le stade n’est plus du tout vide et c’est un terrain synthétique rempli de près de 100 personnes, anciens et nouveaux joueurs, qui s’agitent devant mes yeux. Là je me suis dit «on aura pas de mal à remplir les feuilles de match » puis rapidement que la concurrence allait être rude, ce que Jérôme le coach de l’époque nous a tout de suite confirmé. L’entrainement s’est terminé avec quelques pertes, volontaires ou pas, moi j’étais content de faire encore partie des effectifs, d’autant que j’avais retrouvé un vieux copain d’Argenteuil, un certain JC. J’ai tout doucement pris mes marques et la saison en B a été une super expérience pour moi, l’ambiance fût excellente et il y avait une vrai camaraderie sur et en dehors du terrain. On est passés à pas grand-chose des play-off et ce n’était pas par hasard, il y avait une vraie émulation dans cette équipe et on se sentait soutenus par l’équipe A. Cela m’a permis de monter en compétences tout au long de la saison et de m’essayer à de nouveaux postes, que du positif donc.

La saison suivante, tu fais tes marques en Réserve mais tu fais ton trou avec la 1 en numero 8 Au final tu disputes 6 des 8 derniers matchs de la saison comme titulaire. Le SCUF termine dans le ventre mou au classement, mais pour toi c’est une belle progression. Souvenir ?

L’arrivée en équipe A a été une vraie étape de franchie, en B on avait pas trop la pression, c’est peut être ce qui nous sauvait parfois. En équipe première, fini de rigoler, on est le porte étendard et nos résultats impactent directement la vie du club. J’étais ravi que mes efforts paient et j’ai adoré ma fin de saison en équipe A, même si j’aurais souhaité que notre investissement porte plus ses fruits au niveau des résultats. C’est également au cours de cette saison que j’ai été surpris par le côté atypique du SCUF, capable de battre la meilleure équipe du championnat chez elle et de perdre le weekend suivant contre la dernière équipe du classement à la maison.

Peu importe, j’étais intimement convaincu qu’avec le potentiel des joueurs et du staff de ce club, nous finirions par boucler une saison en tête de poule, il fallait persévérer et se montrer patient. Cela m’a conforté dans mon souhait de rester au SCUF.

Tu boucles cette saison avec le déplacement à Stratford pour jouer la Rose Cup. La dernière prestation accrochée de l’autre côté de la Manche (défaite 20-10); souvenir ?

Stratford, tout le monde en parlait comme THE évènement à ne pas louper, on ne pouvait pas mieux le décrire ! Quel bonheur ce weekend en Angleterre, un lieu chargé d’histoire qui transpire le rugby. Le champ de bataille témoin de l’amitié centenaire entre deux clubs aux cultures fondamentalement différentes. Nous avons été accueillis comme des papes, on a « essayé » de nous saouler dès notre arrivée, j’ai alors compris que la rencontre venait de commencer. Puis après un bon vieux breakfast à l’anglaise, c’était le moment de chausser les crampons. Le match prenait des airs épiques tant l’ambiance était vive sur et autour du terrain. Nous avons perdus en effet, mais contrairement à toutes les autres rencontres qui se sont soldées par un échec, j’étais tellement fier et me sentais tellement privilégié que je n’ai pas éprouvé la moindre rancune. D’autant que les affres de la nuit m’ont rapidement fait oublier cette défaite, merci aux vieux cochons de nous avoir pris sous leur aile ce soir là… Le repas du lendemain midi, honoré par les officiels des deux clubs, ne fut pas moins riche en émotions. C’est toujours un peu la larme à l’œil que l’on repart de Stratford mais avec des souvenirs plein la tête.

Saison 2013/14, tu redémarres en trombe avec l’équipe 1, mais après la 6ème journée de championnat tu disparais des effectifs.

Lorsque j’ai dû quitter Paris pour des raisons professionnelles, la seule chose qui me retenait était le SCUF. Bien qu’ayant passé 6 belles et enrichissantes années en région parisienne, le provincial que je suis inspirait à retrouver la campagne et sa quiétude. Le seul vrai moment où cela ne faisait pas de différence, c’était au cours des entrainement ou lors de nos matchs. Je me suis vraiment senti chez moi pendant ces quelques années passées au SCUF et c’était difficile de quitter ce club ainsi que ses membres.

On te retrouve en mai 2017 lors de la Rose Cup à Stratford, qu’as tu fais rugbystiquement et dans ta vie depuis ce temps ?

J’ai continué le rugby bien entendu ! J’ai été licencié à Rochefort, un club qui m’a permis de continuer à élargir mon panel de compétences, j’ai notamment pu côtoyer le poste de première ligne. Depuis cette année, ayant déménagé en janvier pour le travail (encore une fois), je joue dans un petit club sans prétention mais prometteur à Ruffec en Charente. L’ambiance et l’implication sont similaires à ce que j’ai pu connaître au SCUF. J’y ai retrouvé mon poste de 3ème ligne et je me régale depuis le début de saison.

Comment s’est goupillé ta venue en Angleterre le printemps dernier. Malgrè la lourde défaite j’imagine que tu as repris goût à ton ancien club ?

Mon retour au SCUF le temps d’un weekend s’est fait très naturellement, j’ai été hyper bien accueilli et j’ai vite retrouvé ma place au sein du groupe. J’ai vécu ce séjour comme un pèlerinage et ça a fait resurgir plein de bons souvenirs. Rien n’avait changé, toujours cette franche camaraderie, ces échanges drôles et parfois bizarres avec nos confrères d’outre manche, cette concurrence saine et ces moments d’euphorie après le match. Heureusement, le Burger King à l’aéroport, les œufs brouillés et le bacon, le vin qui pique et la bière tiède, les ananas, les ventres qui glissent, les mélanges à vomir, les karaokés, les séances de nudisme improvisées, le Carl’s bar…rien n’avait changé. Si je le peux, nul doute que j’essaierai à nouveau de venir me ressourcer en terre anglaise avec mes vieux acolytes du SCUF.

As tu gardé de bons contacts avec d’anciens joueurs ? Comment vis tu le rugby aujourd’hui ?

Bien entendu, je n’ai pas pu garder le contact avec tous les scufistes depuis mon départ, d’autant que par mal ont pris la tangente comme moi depuis. Je suis souvent en contact avec mon ami JC, on se voit régulièrement, il est mon premier point de rattachement au SCUF et j’ai souvent des nouvelles du club et de ses membres par son biais. Depuis cette année, ayant changé de boulot, m’étant marié et ayant un bébé en cours de livraison ?, je relativise un peu plus sur mon engagement et mes attentes vis-à-vis du rugby. Pour moi c’est la meilleure des école, on t’apprend à te sociabiliser, à suivre les règles, à respecter les autres, à travailler et t’investir pour réussir, à fêter ou à te mettre un coup de pied au cul pour réparer tes conneries. Toutes ces valeurs sont indispensables dans la vie. Aujourd’hui je suis moins porté sur les résultats et les classements que sur les rapports humains et les bienfaits du sport. Ce qui est certain c’est que je ne pourrais jamais me passer de rugby, je continuerai aussi longtemps que je pourrais et m’investirai peut être dans un club en tant que bénévole ou dirigeant quand le temps sera venu de raccrocher les crampons. Je ferai un vilain vieux comme tout rugby man qui se respecte et pourtant j’encouragerai mes enfants à pratiquer ce type de sport sans aucune hésitation. Le rugby m’a beaucoup apporté je ne peux qu’en faire la publicité.

Un mot à ajouter ?

Pas grand-chose à part un grand merci au SCUF et à tous les scufistes, anciens et présents pour ces beaux moments partagés avec eux. Le SCUF est sans nul doute le club dans lequel je me suis étonnamment senti le plus chez moi. Il est vrai qu’étant donné le nombre de licenciés chaque année, l’emplacement et les enjeux du club, on pourrait s’attendre à une ambiance faite de concurrence malsaine et performance sportive à tout prix. Il n’en est rien. Ce qui fait la beauté de ce club, c’est justement ce brassage multiculturel de parisiens et provinciaux qui échangent et rient de leurs cultures respectives. J’ai le souvenir imagé d’une fameuse soirée au salon de l’agriculture avec un « tour de France des alcools », des embuscades au Roi du Café, des afters sans fin à la rue de la soif ou encore des retours de déplacements en bus sans aucune limite. Continuez à insuffler cet esprit au sein du club et rien ne pourra arrêter cette équipe. Je vous reverrai je l’espère dans les mois à venir. COME ON SCUF !!!