DES MOTS à DES MAUX, à suivre


L’Histoire scufiste est souvent évoquée dans les portraits de joueurs, de dirigeants, de figures anciennes  qui illustrent le Scuf-Mag très bien relaté par Lazz.

Dernièrement, les réponses de deux Anciens ont retenu mon attention et montré que notre Club était basé sur la tradition mais au futur incertain. Chacun en une phrase a relié le passé, le présent et l’avenir, en incarnant le scufisme de toujours.

En premier, Pierre Auriacombe, ses trois fils à l’école de rugby, du Scuf, déclare “Quand un ami te dit, c’est ton tour, tu deviens directeur de l’école de rugby”, et pendant 4 ans il redonna à son club ce qu’il avait hérité, puis il resta un dirigeant scufiste présent et efficace. Bel exemple qui illustre au plus haut point le scufisme et le maintien de ses traditions.

Puis Benoît Fisse, dirigeant des cadets ô combien exemplaire, ancien joueur, voit son fils arrêter le rugby en juniors pour jouer en Universitaire et Benoît, en grand scufiste pose le problème : « La question se pose de la fidélisation de cette classe d’âge, de l’attractivité du Club et de notre sport en général, je n’ai pas la réponse…”

Question bien posée, qui interpelle chacun car il en va du devenir du rugby au Scuf. On ne peut  pas passer son temps à vanter les sempiternelles “valeurs du rugby.et ne pas les observer. Au Scuf, plus qu’ailleurs, il faut bien se mettre dans la tête que ce n’est pas un club comme les autres, s’il le devenait, il deviendrait un club moins que les autres et disparaitrait. Alors.! Nous campons sur notre ligne de crête en restant fidèle à nos valeurs : “La famille scufiste n’ouvre ses bras qu’à ceux qui acceptent de se plier à ses exigences, sans doute surannées, mais qui pour nous ne souffrent pas d’exception” (Daniel Hossard). Mais, a contrario, cela demande une organisation forte, qui décide, qui organise, le Club restant le noeud central de tout, dans un premier temps, nous structurons nos valeurs, puis ce sont elles qui nous structurent…

Au Scuf, nous avons besoin de garçons ou de filles qui n’épargnent pas leurs efforts et qui sont prêts à trimer pour tous, une grande équipe ,dirigeants et joueurs, suit plus souvent le mouvement que l’opposition. Pour qu’un mouvement collectif se produise, l’organisation doit parler “d’une même voix”.C’est la difficulté à laquelle est confronté tout leader, comment faire s’engager sans réserve dans l’effort collectif des joueurs motivés par l’amour du maillot et le respect du Club. A ce sujet je citerai Rudyard Kipling :

                              “La force de la meute est dans le loup.

                                     La force du loup est dans la meute. »

En dépit des difficultés actuelles, qui sont loin d’être insurmontables et on a connu pire. Arrêtons de se plaindre et regardons l’avenir, dans un premier temps finissons la saison ensemble.

D’autant plus que la réception de Stratford est programmée les 11,12,13 Mai, belle occasion de réunir la famille scufiste, d’organiser des festivités et de disputer la Rose Cup.Chacun doit se sentir mobilisé pour accueillir nos amis. Après une mauvaise saison, souvent cette rencontre permet de repartir et d’affirmer la spécifité des deux clubs. Le programme devrait être déjà établi et on devrait commencer la mobilisation générale, tout le club est concerné, aux responsables de propager cette manifestation. Il ne faut jamais oublier que ces relations bien qu’anciennes demeurent fragiles.

En Mars on dit que la vigne pleure. Rien de grave au contraire puisque c’est le signe que le printemps approche. En effet, la vigne se réveille et des larmes de sève viennent se former au bout de chaque rameau.

Célébrons à juste titre le voyage au Sénégal de nos jeunes U14, sous la conduite de Benoît Fisse, Arnaud Martin, Antoine Simon, une belle réalisation et un exemple pour tous. De même le déplacement à Pau de nos jeunes pousses qui vont faire connaissance avec les grands clubs du Sud : Section Paloise, Stade Montois, US Dax, US Tyrosse, que des amis. Bravo pour ses éducateurs Eric Nègre, Laurent Lalouey et tous les autres qui éduquent, transmettent l’amour du jeu et du club sans souci de lucre.

Mais le paysage de l’Ovalie n’est pas aussi radieux, le rugby est moins “méchant” qu’il ne fut, mais il fait plus mal parce que les chocs s’y produisent entre athlètes de plus en plus lourds, de plus en plus rapides, si quelque chose devait nous heurter c’est le nombre de joueurs qu’il envoie à l’infirmerie soigner une grosse entorse de genou. La jeunesse est trop courte pour qu’on l’occupe des mois et des mois à rafistoler des ligaments sacrifiés à toujours plus de puissance musculaire. Une jeunesse étant vite brûlée, grande est la responsabilité de ces présidents ou officiels qui attirent ces jeunes pratiquants pour une gloire éphémère  et limitée et les abandonnent sur le chemin de Pôle emploi et précipitent leur club vers le dépôt de bilan, “auri sacra fames” (avidité pour l’or, c’est à dire l’argent.).

Que dire des pré-contrats offerts à des gamins de 11 ans par des grands (?) clubs franciliens ! Au Scuf, l’école est ouverte à tous, les enfants jouent pour leur plaisir et non pour celui des adultes, et on préfère les voir poursuivre de véritables études que de s’adonner à la sélectionnite.

Il est évident que ces mutations ne concordent pas avec l’histoire du SCUF, soucieux de son indépendance et de son autonomie financière où aucun président passé, présent ou futur n’a mis ou ne mettrait en jeu l’équilibre financier pour obtenir un résultat sportif si important soit-il. Nous restons cette société de jeunes gens pétant de santé, d’une noble espièglerie, d’une brillant activité, qui ne partage pas l’âge du mercato, des contrats à durée déterminée, “des accidentés du travail”.

Bien sûr nos juniors après avoir connu des cycles glorieux et inscrits dans l’histoire du Scuf, ces équipes de D. Bozza, Cl Jodelet, Ch Pouliquen, V Barbe, P Acomprez ont été la fierté du Club et ont fourni équipiers premiers, dirigeants, entraineurs,ils étaient la vie du club. Aujourd’hui c’est plus difficile, la question de Benoît Fisse est posée et reste entière, l’immobilisme serait fatal pour le club. Il est vital aux 50 ans de Mai 1968 , que “l’imagination soit au pouvoir”,que les enfants de BRENNUS puissent poursuivre ce voyage de bohème sportive, de camaraderie d’amitié et d’études.

Vaste programme, aurait dit un grand personnage de l’histoire, mais lourde responsabilité…