Pierre LARRONDE est né le 2 juillet 1893 à Asnières. Sa famille est originaire de Bordeaux, c’est son père Etienne qui s’installe définitivement sur la région parisienne vers 1890. Il réside à Bois Colombes, à deux pas des exploits scufistes d’avant guerre. C’est son père qui l’incite, lui et son frère André, a rejoindre les rangs du S.C.U.F. en 1911. Il débute dans les équipes réserves du club, où il joue occasionnellement avec son frère de deux ans plus jeune. On le retrouve avec l’équipe 5 en 1911, puis au fur et à mesure il gravit les échelons et s’affirme avec l’équipe 2 en 1913. Du haut de ses 1m71, Larronde déborde d’énergie sur le terrain et se fait remarquer pour sa polyvalence à tous les postes de devants, cependant c’est comme 3ème ligne qu’il s’impose.
Il a 20 ans, et dans le cadre de son service militaire, il est affecté comme télégraphiste au 8e Génie, il intègre évidemment l’équipe de rugby du régiment dès son incorporation et joue le championnat militaire de Paris (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k … ronde.zoom). Au début du conflit 1914/18 il est mobilisé. Les compagnies du régiment sont affectées dans toutes les divisions, et sans connaître la sienne il s’avère impossible de suivre son parcours au front. Il passe au rang de Caporal le 30 mai 1914, puis Sergent le 5 mars 1915. Il perd son frère le 5 mai 1917, blessé mortellement… A l’été 1918, on le retrouve à l’hopital d’Angoulême, puis sur Paris mais sans savoir s’il fut blessé ou malade.
Après guerre, il est démobilisé et retrouve les rangs du S.C.U.F. Lors de la saison 1918/19 il participe activement à la reconstruction du club. Il fait figure de pionnier du club, tout comme André Theuriet, Lucien Besset, Jacques Forestier, Fernand Buscail, Adalbert Eutrope, Louis Moutaud, Jules Cadenat, Louis Pichereau, Marcel Reichel, Novel, Pignon, René Menrath… Les jeunes recrues peuvent s’appuyer sur ces internationaux et anciens coéquipiers premiers de marque. Il joue enfin avec l’équipe première et devient un équipier précieux. Tant est si bien qu’il est nommé capitaine du SCUF pour la saison 23-24.
En 1925, il quitte le club et s’installe sur Rouen, puis 6 mois plus tard il s’établi au Havre où il commande également le H.A.C. Il use de son passé de télégraphiste et rejoint l’agence Radio-Maritime. Malheureusement, il décède en décembre 1926 d’un accident de moto à 33ans. Pierre Larronde, avait pris place comme passager sur une moto. L’engin entra si violemment en collision avec un tramway qu’il eut le crâne fendu et expira sur le champ.
Ses obsèques ont eu lieu le 27 décembre à Bois-Colombes où son corps avait été ramené en présence de nombreux scufistes, parmi lesquels les présidents E.G Drigny et Georges Bruni, le secrétaire général René Girod, le trésorier Louis Moutaud et d’anciens camarades de terrain Chauveau, Giffo, Rischmann, Houblain, Theuriet, Viel, Chapuis, Parigot, Lauchaume. Le S.C.U.F. avait déposé deux couronnes de fleurs sur le cercueil du disparu, dont l’une avait été remise au Havre.
Voici les mots d’adieu que E.G Drigny adressa au nom du S.C.U.F. lors de la cérémonie :
« Une indisposition subite de notre cher Président Charles Brennus, me vaut aujourd’hui le triste privilège de venir adresser, au nom du Sporting Club Universitaire de France, un dernier adieu à celui, qu’un stupide et tragique accident, nous a ravi : notre loyal et regretté camarade Pierre Larronde.
Mon émotion est d’autant plus vive et d’autant plus sincère que j’avais personnellement guidé ses premiers efforts de sportif et que je m’honorais de le compter au nombre de ses amis. Entré au S.C.U.F. en 1911, sur les conseils de son malheureux père et en même temps de son regretté frère, tous deux également disparus, Pierre Larronde fut pendant près de 15 ans un des meilleurs serviteurs de notre Club et de la cause sportive. Il avait gravi un à un les échelons de la valeur sportive et, parti de nos toutes dernières équipes, n’avait pas tardé à s’imposé parmi les meilleurs joueurs puisqu’il s’était vu confié en 1923, le capitanat de notre équipe première.
Esprit droit et ouvert, d’une bonté telle qu’elle nuisait parfois à son autorité, d’une sensibilité touchante sous son corps d’athlète, Pierre Larronde par sa sincèrité, par son attachement au vieux club qui l’avait formé, représentait vraiment le Sportif tel que nous le comprenions. Sa carrière, toute de droiture, doit être montrée en exemple aux jeunes générations. Tour à tour rugbyman de grande classe, joueur de tennis, coureur à pied, nageur, Pierre Larronde avait motivé dans la pratique de ces différents sports d’unanimes sympathies et ne comptait au S.C.U.F. que des amis.
Pourquoi faut il que l’affreuse Fatalité nous ait ravi à la fleur de l’âge cet ami sincère dont la disparition motive le douleur et la détresse de tous ceux qui l’ont approché, connu et aimé. J’adresse au nom du S.C.U.F., toutes nos plus vives condoléances et l’assurance de notre entière sympathie à Mlle Suzanne Larronde et Mme Hémin, pour lesquels le Destin en ces dernières années fut vraiment beaucoup trop cruel, et dont nous partageons, une fois encore, la douleur.
A toi Pierre, un dernier adieu, dors en paix cher ami, tu emportes avec toi dans ta tombe, l’estime générale de tous ceux qui t’ont connu, ta carrière sous nos couleurs restera un exemple, le S.C.U.F. , fidèle à ses vieux principes de reconnaissance, ne l’oubliera pas et s’efforcera avec tes camarades du Havre Athletic Clu, qio aujourd’hui aussi te pleurent, de perpétuer ton souvenir. Adieu Pierre, Adieu »
Conformément au désir exprimé par E.G Drihny, un challenge sera mis en place. Un Challenge portant le nom de Pierre Larronde sera disputé annuellement entre les deux équipes premières du H.A.C. et du S.C.U.F. et commémorera sa mémoire. Dès 1930, le Prix P. Larronde sera instauré. Il sera attribué à chaque saison par les équipiers premiers à leur meilleur camarade