Pierre BAIGTS


Date et lieu de naissance : 21/11/1988 à Paris
Taille et poids : 1m83, 83kg
Postes joués : Ouhla… j’ai joué un peu partout sauf 1-2-3 mais principalement 2/3ème ligne
Profession : Directeur Produit – Sumup Caisse
Situation maritale : Pacsé, 1 enfant (oui, il aura bientôt sa licence…)

– Quel es ton parcours sportif ?

Le sport a toujours eu une place centrale quand j’étais petit: j’avais toujours toujours un ballon de foot avec moi, le Chabert du film « Péril jeune » quoi, mais j’ai jamais joué en club contrairement au judo pendant 3 ans, puis au tennis pendant 7 ans. Le rugby a toujours été à la maison, mon père a joué au P.U.C, son oncle était l’intendant du club et on allait regarder les matchs du 5 Nations chez lui. Bref, vers 11 ans j’ai voulu faire comme les grands et naturellement mon père a appelé les Violets pour m’inscrire. On était fin 2000, les sélections (à 11 ans bordel…) étaient passées et ils l’ont aiguillé vers l’entente SCUF/Massif. Je me suis donc pointé un mercredi aprem à Carpentier et le hasard de la vie a fait que j’ai croisé Laurent Laguerre avant Carayol… Bordel je suis pas passé loin de la cata quand même !

– Tu fais parti de la génération des Juniors 1987/88 qui ont apporté un renouveau au SCUF dès 2007 sous la houlette de plusieurs mentors…

Oui, et pour moi c’était un peu spécial puisque j’avais fait une pause rugby l’année et demi précédente donc je retrouvais les copains et découvrais le rugby sénior ! Franchement c’était la puissance cette époque, on a été reçu comme des princes, grâce en partie à notre bon président Lionel Busson qui nous avait annoncé en grandes pompes, et les copains de 87 qui avaient annoncé la couleur… Des souvenirs j’en ai pleins, il y avait du beau monde : les frangins Schwartz, Poletti, Hospital, la clique BarbeRenat – Javier – Etienne, la bande ESSEC avec Parados, Denis, Baptiste et Gilbert, les légendes Augé, Zanca, Amon, les 3 presque cheveulus à l’époque… on s’est bien marrés et je pense que ça les faisait bien marrer aussi de nous écouter raconter nos exploits du week-end le dimanche matin la gueule enfarinée. Je me souviens aussi d’un paquet de trajets Pouchet > Pousse au Crime dans la Mercedes de JPepette le jeudi soir, pleine balle et sono à fond…
Des souvenirs très rugby quoi !

– C’est à ce moment où le SCUF s’installent définitivement dans le 17ème, tu as pu apprécier la re-construction du club ?

Alors moi je me disais simplement que les jeunes jouaient à Carpentier et les « vieux » à Marx Dormoy… Carpentier c’est toujours spécial pour moi, c’est la maison, les premiers entraînements avec les coachs Mestres-Blin, les premiers matchs, les premières peurs, quelques bagarres dans ce couloir, ces tribunes bien dégeu dans le vent… Et ensuite il y a eu Balard quelques mois pour moi puis le 17ème. Le seul point commun entre tous c’est qu’ils sentaient vraiment la m**** avant d’être refaits en synthé !
Donc je ne le vivais pas comme une re-construction à ce moment là mais je me rends compte maintenant de la dimension que le club a pris, c’est un sacré boulot qui a été fait !

– Tu intègres l’équipe Senior Réserve fin d’année 2007, tout d’abord sur le banc de touche puis comme titulaire en deuxième ligne. Vous finissez dans le ventre mou au classement

Déjà, je fais les premiers matchs au centre, puisque je m’étais présenté ainsi aux coachs ni vu ni connu. Sur mon premier match, à Rambouillet il me semble, je me fais le nez au bout de 10min. La semaine suivante à Carpentier je suis pas du tout remis et Julien Schwartz n’a qu’une chose en tête : me faire péter plein fer sur les 3 premiers ballons, pas serein… Je suis vite repassé « dans la cage » une fois que l’un des miens eut vendu la mèche au coach. J’ai peu de souvenirs de cette saison rugbystique, pour moi c’était surtout retrouver les copains et passer du temps avec eux.

– Tu fais ton unique apparition avec l’équipe 1 lors du dernier match de la saison face à Dourdan le 13 avril 2008. Dans le classement Honneur pour la 9ème place face à Dourdan, on te retrouve sur le banc de touche et c’est une victoire 20-14. C’est également le dernier match de Michel Bonthoux qui laissera sa place à Jérome Jouclard la saison suivante

Pétard j’ai complètement zappé ! C’est marrant j’ai toujours été impressionné par les types qui te refont le fil d’une saison lambda ou un match de challenge Pampam tout pété d’il y a 10ans ! Je crois qu’à ce moment, je faisais pas trop gaffe au classement, aux adversaires, aux coachs : je venais avec mon sac pour jouer au rugby et profiter avec les copains. La petite frustration que j’avais c’était que tous avaient eu leur chance en première et que moi à mon poste j’avais les golgoths Vincent Barbe, Greg Guenot, Charles Ojalvo etc… compliqué de faire son trou en première, mais j’ai pris tellement de plaisir en réserve après !

– Saison 2009, la Réserve fait un excellent parcours en championnat et termine largement leader de la poule 2 avec 80 essais marqués. En demi-finale, vous passez complètement à côté de votre match et le SCUF s’incline 03-08 à la maison face à Yerres. Un mot sur cette finale qui vous a échappé ?

Malheureusement je me blesse au match précédent et le doc m’annonce que je vais devoir passer par une infiltration à l’épaule qui me prive de ce match. Je suis donc super déçu et frustré de regarder la défaite depuis les tribunes puisque j’aurais été de retour pour la finale. C’est vrai qu’on est bien à l’aise toute la saison, on se régale en deuxième ligne avec Gilbert Avakian, mais on loupe trop d’occas sur ce match, qui après-coup ressemble bien à notre finale perdue quelques années plus tard : grosse domination mais sans concrétiser.

– Durant 4 saisons de 2010 à 2013, tu disparais quasiment des radars… Que t’est il arrivé ?

Et bien parlons-en Monsieur Pujadas ! Bon le début de saison 2010 démarre en fanfare avec l’épisode du « Week-end de cohésion » au Touquet à qui a tourné vinaigre avec un retour aux stands le samedi, virés du camp de vacances pour des raisons encore obscures. Puis il se trouve que je rencontre une fille qui habite à Grenoble donc je fais quelques aller-retours le week-end (on s’entend…) qui me font louper quelques matchs. En Février 2011, au sortir d’une soirée déguisé en Patrick Sébastien, j’ai un bel accident de Vélib qui me coûte 30 points de suture sur le visage. Après quelques semaines de cicatrisation, j’ai pas trop envie d’y remettre la tronche tout de suite. L’année suivante on tente l’aventure folklo avec quelques potes et en 2012 je pars à Edimbourg pour les études. J’ai joué avec l’Université là-bas, une super expérience avec la découverte d’un autre rugby et de traditions particulières… De retour en France l’année suivante, je reprends forcément une licence au club.

– Te revoilà aux affaires pour le championnat 2014 où la Réserve termine première de sa poule et se retrouve en finale face à Goussainville. C’est malheureusement une défaite 07-03, qui se prolongera jusqu’en 1/4 de finale face à St Martin d’Heres (37-32)

Grosse frustration pour cette finale ! On a fait une « France 99 » cette année-là avec une remontada de dingue en demi à la maison, 18 points en 12 minutes un truc du genre. On arrive en finale gonflés à bloc, sûrs de nos forces, une touche très solide et une ligne arrière expérimentée et rapide avec Seb Lacaze entre autres. Perso mon père et mon frère étaient venus se peler pour nous voir jouer sous la pluie et on sort ce match dégeu, malgré 20 occasions de marquer l’essai qu’il fallait. Mais on était qualifiés en « Frances ». A ce moment là je croyais pas du tout qu’on pourrait faire un truc, pensant que les équipes sudistes nous boufferaient tout crus, mais on a passés quelques tours dont un ⅛ de finale où je mets même une vingtaine de points, assez rare pour le souligner ! Cette première aventure a été super importante pour l’année suivante.

– En 2015, c’est la consécration, la Réserve obtient enfin le titre de champion IdF face à Montesson (21-03) et atteint la Finale du championnat de France après une folle demi finale gagnée face à La Valette aux tirs aux buts.

Pff c’était fou ! Bon après l’épopée 2014 je me tape une belle pubalgie avec triple déchirure abdos-pubis-adducteurs… Ca pique, c’est long mais j’ai envie de revivre ce qu’on a vécu et je suis sûr qu’on peut aller plus loin et taper les sudistes ! La finale IdF ca a été un gros kiff d’enfin gagner quelque chose, mais on voulait plus, et on avait une équipe de barjot avec Kevin Malithe, les Le Garnec, Emile, Inda, Simon Frouin, Thib Roueff et Thib Santa, Karl Lorenzon… du beau monde !
Personnellement c’était particulier, j’étais le dernier des copains de la génération 87/88 à jouer à ce moment là donc j’avais moins d’ « historique » avec les gars de l’équipe et pourtant ça a été très très fort émotionnellement. Déjà on joue à 12 donc il y a du monde qui reste sur le carreau, des bons gars et joueurs auxquels tu penses dans les vestiaires, même qui sont là, parfois en pleurs et puis les scénarios de nos matchs étaient vraiment dingue ! Sur la séance de tirs aux buts en demi je tape le 3ème, j’ai adoré cette pression, le regard des copains quand tu pars, le silence derrière, les petits mots avec l’arbitre juste avant de taper, puis l’explosion quand le ballon passe…
Et puis le week-end de la finale a été super fort aussi : je me retrouve avec JB Gélis dans la chambre de l’hôtel, on se rappelle nos années Cadet, le vestiaire de la finale avait été décoré… Tous tes premiers souvenirs de rugby remontent dans ce moments là, c’est ta finale de Coupe du Monde et il y a du monde dans les tribunes, venus à Brive pour une finale Réserve ! Et puis finalement on prend une belle rouste… les « croque maïs » de Soustons comme disait Inda nous ont mangés tout cru. Malgré une interruption dûe à la foudre, il n’y a pas eu de remontada. Et on a terminé cette saison avec un retour en bus épic à 3h du mat’

– En 2016, tu intègres le monde obscur de l’équipe 3 Vieux Cochons avec Hugo et Kevin, pas de regrets ? Après une Coupe de la Consolation en 2019, il semble que les ambitions soient plus ambitieuses cette année dans le championnat des Réserves de PH ?

Haha non justement je suis retourné à ma recherche initiale de « rugby pour les copains ». J’ai vécu le rugby compèt (à mon niveau hein…), j’ai pris énormément de plaisir mais le boulot et la famille maintenant font que l’investissement mardi/jeudi/dimanche est impossible. Et avec les VC on se régale, on a une équipe qui tient bien la route quand même, faut pas faire l’malin il faut se la peler sa place.
Le grand kiff de jouer des réserves PH c’est qu’ils jouent « Les Vieux Cochons », ils pensent mettre une branlée à des vieux bedonnants boiteux avec calvitie qui ne s’entraînent pas. Et qu’à la fin du match ils se rendent compte qu’ils avaient tort sur 1 seul de ces points… On a joué des beaux matchs cette saison, on est sur une bonne dynamique et « le groupe vit bien », premiers mon gars ! Le projet Champion Mon Frère est en marche, y’a plus k’à faut k’on maintenant, c’est pas terminé !

– On ne se quittera pas sur quelques explications sur ta vocation de botteur alors que tu joues depuis tout le temps deuxième ligne ?

Bien-sûr ! Zinzan Brooke, John Eales, ça c’est des gars sûrs ! Tout ça c’est joué en minimes à Carpentier justement. Un mercredi les coachs ont dit « qui qu’est chaud pour taper ? » et comme j’étais pas mauvais au foot j’ai dit oui, on était 5, j’avais le pied en feu ce jour là, ça rentrait de partout et bingo ! Le problème c’est que c’est une autre histoire que de l’avoir en match…
J’ai entendu beaucoup de « Oh con c’est leur 4 qui bute, vas-y voir la saucisse » donc c’est encore plus kiffant de les regarder quand ça rentre (trop rarement..)

– Un mot à ajouter ?

Champions mon frère !
Bise à tous les copains et à notre père spirituel Lionel Busson